De toutes les prisons du monde, il est toujours établi des règles de conduite obéissant aux droits de l’homme. Lesquelles règles diffèrent d’une prison à une autre. Ainsi, la fameuse prison GUATANAMO dont les pratiques inhumaines ont atteint des proportions désobligeantes, continuent de faire jaser plus d’un. Que dire alors de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) ?
Vieille de plusieurs décennies, la MACA, surpeuplée, n’obéit plus aux normes requises à une maison d’arrêt. Tout commence si vous avez un plus de chance, une fois au parquet où le procureur décide de votre sort. Soit en Mandat dépôt pour être jugé dans moins de 15 jours, soit en Mandat dépôt pour instruction de votre dossier auprès d’un juge d’instruction. Là, votre vie bascule une fois condamné. Transportés comme du bétail dans un Camion Jaune dont la sirène ahurissante ameute tout le monde tout le long du parcours, l’unique destination qui vous est prédestiné, n’est rien d’autre que la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan.
Une fois arrivé « au village » la MACA, c’est le comble. De façon publique, vous êtes humiliés. Confondus aux vulgaires criminels, vous êtes tous mis à poil publiquement sans aucune restriction. Vous êtes systématiquement fouillés. Souvent même jusqu’à votre intimité. Ce, pour juste voir si vous n’avez pas d’argent ou des bijoux sur vous. Lesquels objets précieux, une fois confisqués, ne seront plus jamais restitués aux propriétaires. Et dire que cette fouille musclée est souvent faite par des gardes pénitentiaires soutenus par des prisonniers tous au visage très grave, vous annonçant l’enfer que vous aller vivre le temps de votre séjour carcéral.
Les activités pénitentiaires sont menées à 90% par des prisonniers. De l’accueil des nouveaux bagnards, la fouille, la conduite en cellule Mandat dépôt, les prises de tailles jusqu’aux références, tout est géré par les prisonniers excepté une chose : le Dieu Mammon, l’argent. Préoccupés qu’ils sont par le gain facile, ces gardes et leur administration font table rase de tout butin. Une fois jetés dans l’enceinte de la prison, le rôle de l’administration prend fin .Vous êtes face à une autre administration, celle des « Kabasha » (prisonniers), qui deviennent désormais vos guides, vos conseillers, vos bourreaux, c’est selon. Ils vont même à vous tenir des propos très déshonorants, vous traitant parfois de toutes sortes de noms dans une vulgarité machiavélique. Face à une telle ignominie, les gardes chargés des bâtiments, sont traités comme des demi Dieu. Cajolés qu’ils sont, dorlotés, craints et même engraissés par des prisonniers ne sachant plus à quel saint se vouer, parce que coupés du monde entier. L’enceinte de la prison est une vie de terreur. Seuls les ex agresseurs, violeurs, bandits de grand chemin, consommateurs et vendeurs de drogue appelé « Requins » font la loi. Ils vivent grâce aux rackets et chantage des interdits (Téléphone portable ; Drogue, Alcool et film pornographique) .A telle enseigne que l’on est en droit de se demander sur quelle base ces scélérats sont choisis pour mettre de l’ordre. Malheureusement à la MACA, pour des raisons encore non élucidées, l’on ne parvient pas à faire la différence entre les détenus. Certains prévenus sont traités comme des criminels. Car, comment comprendre que le Bâtiment B, bâtiment réservé aux détenus placés sous Mandat Dépôt et Prévenus est aujourd’hui inondé à 60% par des condamnés de tout genre qui imposent la loi du plus fort, alors que le Bâtiment A, réservés à ces condamnés, dispose de plus de places. Aujourd’hui, à la MACA, la discrimination a atteint un paroxysme incroyable. Le bâtiment des assimilés, autrefois réservé aux fonctionnaires de l’Etat et personnalités du pays, est devenu une véritable jarre passoire où les faussaires, les escrocs et même des meurtriers s’y retrouvent. En témoigne le cas du Chef Bâtiment(CB), condamné pour avoir assassiner son épouse. Comment cela a-t-il été possible ? Incroyable mais vrai, car à la MACA, l’impossible devient possible .Il suffit d’avoir un peu de moyens pour soudoyer l’administration déjà très corrompue. Car, le Bâtiment des assimilés appelé les intouchables et les resserres, sont devenus le lieu d’une vaste escroquerie à vous couper le souffle.
L’administration pénitentiaire de la MACA, à l’annonce de l’incarcération des barons de la filière café, cacao, s’est investie d’une mission très salutaire pour l’ensemble des gardes. Ainsi, des bureaux du côté greffe ont été transformés et aménagés au gout des barons, en chambres de passe pour satisfaire leur libido. Des filles de joie venues de la ville font leur entrée discrètement et sont conduites sous bonne escorte pour le bonheur de ceux qui sont accusés de crime économique. Les barons et ceux qui sont nantis, connaissant l’outil informatique, même incarcérés restent toujours libres en étant perpétuellement en contact avec l’extérieur, mieux, le monde entier. Tout cela, sous le regard coupable des gardes et du régisseur de la MACA. Il ressort également et ce, de façon récurrente que des femmes gardes pénitentiaires, pour des peccadilles, entretiennent des relations intimes avec certains détenus au grand dam de leurs époux, à la MACA. Une prison sensée rééduquer tout détenu, est malheureusement un lieu de dépravation de mœurs, où les droits de l’homme sont foulés aux pieds. Sinon comment comprendre que les réchauds utilisés dans tous les bâtiments, soient interdits au bâtiment des femmes. Pour la simple raison qu’une femme garde pénitentiaire se serait convertie en commerçante redoutable de charbon, imposant du coup, aux pauvres filles détenues l’achat quotidienne de son charbon. Tous un système mis en place pour faire du ou de la détenu(e), la poule aux œufs d’or. Aujourd’hui tout est possible à la MACA (drogue, boissons alcoolisées etc.…). Il suffit seulement d’un peu de moyens pour soudoyer un garde mal payé. Et le tour est joué. Celui-ci, prêt à enfreindre les lois pénitentiaires pour vous apporter tout ce dont avez besoin avec le slogan : « la prison est pour nous », s’illustre de la manière la plus abjecte dans une République malade de son développement. Contrôlée par un groupuscule de personnes régnants en maitre et sans partage à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan, ces gardes ne craignent pas de représailles. La MACA selon des indiscrétions n’a jamais été depuis plus de 20 ans fait l’objet d’un audit. Aujourd’hui, c’est plus de 6.000 prisonniers, enfants, pères de famille, femmes de foyer, chefs d’entreprise qui pour une raison ou une autre, croupissent dans les geôles crasseuses de ladite prison. Cet endroit sinistre et lugubre, coupé de toutes les réalités du respect de la vie humaine, offre un décor déconcertant. La cuisine est faite dans une parfaite saleté amenant certains prisonniers pourvus d’un peu de moyen, d’engager des valets pour leur faire à manger. Pis, la MACA, ne dispose d’aucun système de rééducation crédible. L’accès à tous les ateliers de couture, de menuiserie, d’art et d’informatique, sont payants. Aucune annonce n’est faite pour informer les nouveaux venus. Après le test de dépistage volontaire, vous êtes abandonné à vous-même.
Détenus souvent pendant plus de 2 ans pour certains, aucune demande de liberté conditionnelle vous est accordée. Ce, à la grande satisfaction du Directeur de la Prison que plusieurs détenus accusent d’être heureux de voir la prison toujours pleine. Et dire que l’accès à l’eau, source de vie, relève parfois du parcours du combattant. L’eau ne vient que de 10h à 11h. Souvent certains achètent un seau d’eau à 500F pour pouvoir se laver. Un enfer où tout prévenu ou détenu n’a aucun droit et n’est qu’un vulgaire prisonnier. Aujourd’hui, c’est plusieurs prisonniers traumatisés par un système macabre de violation de toute procédure pénitentiaire et de droit de l’homme qui gémit, priant jour et nuit pour qu’une grâce présidentielle vienne les sauver de ce lieu. Tout un système mis en place pour faire du voleur, un braqueur et des braqueurs un braqueur endurci. La raison du taux élevé de la criminalité dans nos villes est causée par des ex détenus, pour la simple raison qu’en prison, aucun système n’est mis en place pour transformer ces machines à tuer. En prison même les couples légalement mariés n’ont aucun respect, aucune intimité pour souvent parler des problèmes des enfants, les visites et communiqués qui se font dans une barbarie sauvage au plaisir des hommes payés par l’Etat de Côte d’Ivoire pour garder et transformer nos fils et filles.
Aujourd’hui, la prison est détruite par la guerre des clans entre prisonniers qui aspirent au poste de CB qui est un poste de distinction à plusieurs avantages. Tout est mis en œuvre pour que le prisonnier devienne un récidiviste afin que la prison reste remplie pour juste l’argent des communiquer à 300F, car pour l’administration et certain gardes, une prison vide est synonyme de pauvreté et la fin du système du remplissage des poches, sans comprendre que l’argent d’un prisonnier pris est une malédiction divine du fait qu’il est déjà affligé. Aucun entretien psychologique pour ceux qui ont été traumatisé par les forces de l’ordre qui oublie que la torture est condamnée par notre constitution.
Dans toutes les prisons au monde, le régisseur organise des entretiens avec les nouveaux détenus pour leur remonter le moral et les inviter à la prière, mais à la MACA, le directeur a le même statut qu’un chef d’état, vu que ses réceptions ne se font que les vendredis et cela après demande d’ audience.
A la MACA, le droit du détenu n’existe pas tant celui-ci n’est rien d’autre qu’un vulgaire bandit. Toutes les ONG de défense de droit de l’homme ont encore en mémoire la date du 15 décembre 2008, où les détenus, des pères de famille, excepté ceux du bâtiment des assimilés et des femmes ont été mis tous à poil, bastonnés à sang, humilié avec un résultat de 5 morts dont le célèbre Django (paix à leurs âmes). Cet acte est resté dans la mémoire de plusieurs prisonniers aujourd’hui traumatisés par ces actes qui font des hommes en tenue des hors la loi en armes à leurs yeux. Qu’a-t-on fait des traités de Genève ?
Des actes criminels, tolérés et passés sous le silence par une administration qui a montré ses limites dans la pénurie d’eau qui a frappé la MACA en 2008 et lors des déchets toxiques où plusieurs prisonniers ont souffert. C’est 200FCFA qui ont été remis aux victimes là où Trafigura a payé des centaines de millions.
Bâtie pour accueillir 1.500 détenus, aujourd’hui la MACA compte près de 7.000 prisonniers. Lors des visite les mardis, jeudi et Samedi, il est honteux de constater des gardes dragués sans vergogne les femmes de certains détenus. Nous avons encore en mémoire le témoignage d’une baronne de la Filière Café Cacao qui a vu son époux abandonner la maison conjugale pour une garde qui a su profiter des visites du celui-ci puis pour l’amener dans son lit. C’est ça la MACA, le détenu n’a pas droit à la parole. En cas d’expression de son mécontentement les chiens de guerre « les requins » sont mis à vos trousses pour provoquer un interdits sur vous en suite vous jeter en punition au Bâtiment C. L’on a encore en mémoire cette affaire entre un docteur en médecine et un garde ivre, qui se mit à vider la cour à coup de fouet comme cela se fait tous les jours. Ce Docteur, aussi prisonnier entrait calmement quand ce garde se mit à le fouetter, exaspéré par les coups celui-ci a riposté par une paire de gifle. Battu et conduit au bâtiment C, il fut ensuite transféré dans une autre prison de l’intérieur avec des consignes fermes. Ces parents apeurés se posent aujourd’hui plusieurs questions sur son état de santé.
La MACA est aujourd’hui un endroit maudit par le fléau de la pédophilie, la consommation de drogue. Chaque jour c’est plusieurs cas de viol. Et les exemples sont légion : qui ne souvient pas de ce jeune homme sodomisé ave brutalité par un autre détenu pour un morceau de poisson. Des actes de viols et tentative de viol qui sont couverts par l’administration. Aucun système de communication avec l’extérieur n’existe comme dans les pays civilisé.
Au regard de toutes ces conditions d’incarcération, l’ensemble des prisonniers ont les yeux rivés vers la célébration du cinquantenaire. Qui pourrait être pour eux, une dernière chance pour sortir de ce calvaire. Espérant que le chef de l’Etat accomplisse la parole de Dieu qui annonce qu’après 50 ans, l’esclave et le prisonnier a droit à une seconde chance. Aujourd’hui c’est des prisonniers qui jeûnent et prient quotidiennement pour voir ce jour arriver. Le jour d’une seconde chance pour enfin sortir d’un lieu machiavélique, de douleur, de traumatisme où l’infirmerie chargée de veiller à la bonne santé du détenu est devenu un lieu d’affaire eu égard à cette affaire du 10/04/2010 où MR KOFFI N’KOUMA est mort à la MACA pour la simple raison que l’infirmerie a refusé de le soigner faute d’argent en l’hospitalisation pour traumatise crânien. Aujourd’hui plusieurs médecins font de leur bureau une chambre de passe où avec 10.000F CFA, le médecin vous cède la clé de son bureau pour une partie de jambe en l’air bien climatisé. Des médecins qui chaque jour font disparaitre les nombreux médicaments offerts par des religieux.
Aujourd’hui la MACA est devenu l’un des réseaux les plus puissants de la Cannabis.
Selon les informations recueillies auprès du ministère de la justice, plusieurs ONG de droit de l’homme en collaboration avec des prisonniers, dont Sans Frontière s’évertueraient à déposer un dossier contre l’administration pénitentiaire et plusieurs régisseurs dont le célèbre Sinali Ouatara, qui selon les informations serait le bourreaux de tous les prisonniers menaçant certain au jour du Dimanche 11 Avril 2010 au Bâtiment C en ces termes : « Nous pouvons exécuter 20 prisonniers dans le cadre de la lutte contre une seule évasion et cela n’ira nulle part ». Cet homme qui selon certaines informations, qui est juste un attaché des services pénitentiaires serait soupçonné d’être le parrain d’un réseau de vente de drogue à la MACA. Simple rumeur ou réalité, nos investigations continuent.
En définitive, notre prison est aujourd’hui devenue un réseau et un camp où les pires scenarii se vivent. Et selon des experts, il faut craindre une tragédie de plus de 6000 prisonniers qui pourraient un matin se rebeller au grand dam de l’administration.
Ariel Konan Yechoua
Vieille de plusieurs décennies, la MACA, surpeuplée, n’obéit plus aux normes requises à une maison d’arrêt. Tout commence si vous avez un plus de chance, une fois au parquet où le procureur décide de votre sort. Soit en Mandat dépôt pour être jugé dans moins de 15 jours, soit en Mandat dépôt pour instruction de votre dossier auprès d’un juge d’instruction. Là, votre vie bascule une fois condamné. Transportés comme du bétail dans un Camion Jaune dont la sirène ahurissante ameute tout le monde tout le long du parcours, l’unique destination qui vous est prédestiné, n’est rien d’autre que la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan.
Une fois arrivé « au village » la MACA, c’est le comble. De façon publique, vous êtes humiliés. Confondus aux vulgaires criminels, vous êtes tous mis à poil publiquement sans aucune restriction. Vous êtes systématiquement fouillés. Souvent même jusqu’à votre intimité. Ce, pour juste voir si vous n’avez pas d’argent ou des bijoux sur vous. Lesquels objets précieux, une fois confisqués, ne seront plus jamais restitués aux propriétaires. Et dire que cette fouille musclée est souvent faite par des gardes pénitentiaires soutenus par des prisonniers tous au visage très grave, vous annonçant l’enfer que vous aller vivre le temps de votre séjour carcéral.
Les activités pénitentiaires sont menées à 90% par des prisonniers. De l’accueil des nouveaux bagnards, la fouille, la conduite en cellule Mandat dépôt, les prises de tailles jusqu’aux références, tout est géré par les prisonniers excepté une chose : le Dieu Mammon, l’argent. Préoccupés qu’ils sont par le gain facile, ces gardes et leur administration font table rase de tout butin. Une fois jetés dans l’enceinte de la prison, le rôle de l’administration prend fin .Vous êtes face à une autre administration, celle des « Kabasha » (prisonniers), qui deviennent désormais vos guides, vos conseillers, vos bourreaux, c’est selon. Ils vont même à vous tenir des propos très déshonorants, vous traitant parfois de toutes sortes de noms dans une vulgarité machiavélique. Face à une telle ignominie, les gardes chargés des bâtiments, sont traités comme des demi Dieu. Cajolés qu’ils sont, dorlotés, craints et même engraissés par des prisonniers ne sachant plus à quel saint se vouer, parce que coupés du monde entier. L’enceinte de la prison est une vie de terreur. Seuls les ex agresseurs, violeurs, bandits de grand chemin, consommateurs et vendeurs de drogue appelé « Requins » font la loi. Ils vivent grâce aux rackets et chantage des interdits (Téléphone portable ; Drogue, Alcool et film pornographique) .A telle enseigne que l’on est en droit de se demander sur quelle base ces scélérats sont choisis pour mettre de l’ordre. Malheureusement à la MACA, pour des raisons encore non élucidées, l’on ne parvient pas à faire la différence entre les détenus. Certains prévenus sont traités comme des criminels. Car, comment comprendre que le Bâtiment B, bâtiment réservé aux détenus placés sous Mandat Dépôt et Prévenus est aujourd’hui inondé à 60% par des condamnés de tout genre qui imposent la loi du plus fort, alors que le Bâtiment A, réservés à ces condamnés, dispose de plus de places. Aujourd’hui, à la MACA, la discrimination a atteint un paroxysme incroyable. Le bâtiment des assimilés, autrefois réservé aux fonctionnaires de l’Etat et personnalités du pays, est devenu une véritable jarre passoire où les faussaires, les escrocs et même des meurtriers s’y retrouvent. En témoigne le cas du Chef Bâtiment(CB), condamné pour avoir assassiner son épouse. Comment cela a-t-il été possible ? Incroyable mais vrai, car à la MACA, l’impossible devient possible .Il suffit d’avoir un peu de moyens pour soudoyer l’administration déjà très corrompue. Car, le Bâtiment des assimilés appelé les intouchables et les resserres, sont devenus le lieu d’une vaste escroquerie à vous couper le souffle.
L’administration pénitentiaire de la MACA, à l’annonce de l’incarcération des barons de la filière café, cacao, s’est investie d’une mission très salutaire pour l’ensemble des gardes. Ainsi, des bureaux du côté greffe ont été transformés et aménagés au gout des barons, en chambres de passe pour satisfaire leur libido. Des filles de joie venues de la ville font leur entrée discrètement et sont conduites sous bonne escorte pour le bonheur de ceux qui sont accusés de crime économique. Les barons et ceux qui sont nantis, connaissant l’outil informatique, même incarcérés restent toujours libres en étant perpétuellement en contact avec l’extérieur, mieux, le monde entier. Tout cela, sous le regard coupable des gardes et du régisseur de la MACA. Il ressort également et ce, de façon récurrente que des femmes gardes pénitentiaires, pour des peccadilles, entretiennent des relations intimes avec certains détenus au grand dam de leurs époux, à la MACA. Une prison sensée rééduquer tout détenu, est malheureusement un lieu de dépravation de mœurs, où les droits de l’homme sont foulés aux pieds. Sinon comment comprendre que les réchauds utilisés dans tous les bâtiments, soient interdits au bâtiment des femmes. Pour la simple raison qu’une femme garde pénitentiaire se serait convertie en commerçante redoutable de charbon, imposant du coup, aux pauvres filles détenues l’achat quotidienne de son charbon. Tous un système mis en place pour faire du ou de la détenu(e), la poule aux œufs d’or. Aujourd’hui tout est possible à la MACA (drogue, boissons alcoolisées etc.…). Il suffit seulement d’un peu de moyens pour soudoyer un garde mal payé. Et le tour est joué. Celui-ci, prêt à enfreindre les lois pénitentiaires pour vous apporter tout ce dont avez besoin avec le slogan : « la prison est pour nous », s’illustre de la manière la plus abjecte dans une République malade de son développement. Contrôlée par un groupuscule de personnes régnants en maitre et sans partage à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan, ces gardes ne craignent pas de représailles. La MACA selon des indiscrétions n’a jamais été depuis plus de 20 ans fait l’objet d’un audit. Aujourd’hui, c’est plus de 6.000 prisonniers, enfants, pères de famille, femmes de foyer, chefs d’entreprise qui pour une raison ou une autre, croupissent dans les geôles crasseuses de ladite prison. Cet endroit sinistre et lugubre, coupé de toutes les réalités du respect de la vie humaine, offre un décor déconcertant. La cuisine est faite dans une parfaite saleté amenant certains prisonniers pourvus d’un peu de moyen, d’engager des valets pour leur faire à manger. Pis, la MACA, ne dispose d’aucun système de rééducation crédible. L’accès à tous les ateliers de couture, de menuiserie, d’art et d’informatique, sont payants. Aucune annonce n’est faite pour informer les nouveaux venus. Après le test de dépistage volontaire, vous êtes abandonné à vous-même.
Détenus souvent pendant plus de 2 ans pour certains, aucune demande de liberté conditionnelle vous est accordée. Ce, à la grande satisfaction du Directeur de la Prison que plusieurs détenus accusent d’être heureux de voir la prison toujours pleine. Et dire que l’accès à l’eau, source de vie, relève parfois du parcours du combattant. L’eau ne vient que de 10h à 11h. Souvent certains achètent un seau d’eau à 500F pour pouvoir se laver. Un enfer où tout prévenu ou détenu n’a aucun droit et n’est qu’un vulgaire prisonnier. Aujourd’hui, c’est plusieurs prisonniers traumatisés par un système macabre de violation de toute procédure pénitentiaire et de droit de l’homme qui gémit, priant jour et nuit pour qu’une grâce présidentielle vienne les sauver de ce lieu. Tout un système mis en place pour faire du voleur, un braqueur et des braqueurs un braqueur endurci. La raison du taux élevé de la criminalité dans nos villes est causée par des ex détenus, pour la simple raison qu’en prison, aucun système n’est mis en place pour transformer ces machines à tuer. En prison même les couples légalement mariés n’ont aucun respect, aucune intimité pour souvent parler des problèmes des enfants, les visites et communiqués qui se font dans une barbarie sauvage au plaisir des hommes payés par l’Etat de Côte d’Ivoire pour garder et transformer nos fils et filles.
Aujourd’hui, la prison est détruite par la guerre des clans entre prisonniers qui aspirent au poste de CB qui est un poste de distinction à plusieurs avantages. Tout est mis en œuvre pour que le prisonnier devienne un récidiviste afin que la prison reste remplie pour juste l’argent des communiquer à 300F, car pour l’administration et certain gardes, une prison vide est synonyme de pauvreté et la fin du système du remplissage des poches, sans comprendre que l’argent d’un prisonnier pris est une malédiction divine du fait qu’il est déjà affligé. Aucun entretien psychologique pour ceux qui ont été traumatisé par les forces de l’ordre qui oublie que la torture est condamnée par notre constitution.
Dans toutes les prisons au monde, le régisseur organise des entretiens avec les nouveaux détenus pour leur remonter le moral et les inviter à la prière, mais à la MACA, le directeur a le même statut qu’un chef d’état, vu que ses réceptions ne se font que les vendredis et cela après demande d’ audience.
A la MACA, le droit du détenu n’existe pas tant celui-ci n’est rien d’autre qu’un vulgaire bandit. Toutes les ONG de défense de droit de l’homme ont encore en mémoire la date du 15 décembre 2008, où les détenus, des pères de famille, excepté ceux du bâtiment des assimilés et des femmes ont été mis tous à poil, bastonnés à sang, humilié avec un résultat de 5 morts dont le célèbre Django (paix à leurs âmes). Cet acte est resté dans la mémoire de plusieurs prisonniers aujourd’hui traumatisés par ces actes qui font des hommes en tenue des hors la loi en armes à leurs yeux. Qu’a-t-on fait des traités de Genève ?
Des actes criminels, tolérés et passés sous le silence par une administration qui a montré ses limites dans la pénurie d’eau qui a frappé la MACA en 2008 et lors des déchets toxiques où plusieurs prisonniers ont souffert. C’est 200FCFA qui ont été remis aux victimes là où Trafigura a payé des centaines de millions.
Bâtie pour accueillir 1.500 détenus, aujourd’hui la MACA compte près de 7.000 prisonniers. Lors des visite les mardis, jeudi et Samedi, il est honteux de constater des gardes dragués sans vergogne les femmes de certains détenus. Nous avons encore en mémoire le témoignage d’une baronne de la Filière Café Cacao qui a vu son époux abandonner la maison conjugale pour une garde qui a su profiter des visites du celui-ci puis pour l’amener dans son lit. C’est ça la MACA, le détenu n’a pas droit à la parole. En cas d’expression de son mécontentement les chiens de guerre « les requins » sont mis à vos trousses pour provoquer un interdits sur vous en suite vous jeter en punition au Bâtiment C. L’on a encore en mémoire cette affaire entre un docteur en médecine et un garde ivre, qui se mit à vider la cour à coup de fouet comme cela se fait tous les jours. Ce Docteur, aussi prisonnier entrait calmement quand ce garde se mit à le fouetter, exaspéré par les coups celui-ci a riposté par une paire de gifle. Battu et conduit au bâtiment C, il fut ensuite transféré dans une autre prison de l’intérieur avec des consignes fermes. Ces parents apeurés se posent aujourd’hui plusieurs questions sur son état de santé.
La MACA est aujourd’hui un endroit maudit par le fléau de la pédophilie, la consommation de drogue. Chaque jour c’est plusieurs cas de viol. Et les exemples sont légion : qui ne souvient pas de ce jeune homme sodomisé ave brutalité par un autre détenu pour un morceau de poisson. Des actes de viols et tentative de viol qui sont couverts par l’administration. Aucun système de communication avec l’extérieur n’existe comme dans les pays civilisé.
Au regard de toutes ces conditions d’incarcération, l’ensemble des prisonniers ont les yeux rivés vers la célébration du cinquantenaire. Qui pourrait être pour eux, une dernière chance pour sortir de ce calvaire. Espérant que le chef de l’Etat accomplisse la parole de Dieu qui annonce qu’après 50 ans, l’esclave et le prisonnier a droit à une seconde chance. Aujourd’hui c’est des prisonniers qui jeûnent et prient quotidiennement pour voir ce jour arriver. Le jour d’une seconde chance pour enfin sortir d’un lieu machiavélique, de douleur, de traumatisme où l’infirmerie chargée de veiller à la bonne santé du détenu est devenu un lieu d’affaire eu égard à cette affaire du 10/04/2010 où MR KOFFI N’KOUMA est mort à la MACA pour la simple raison que l’infirmerie a refusé de le soigner faute d’argent en l’hospitalisation pour traumatise crânien. Aujourd’hui plusieurs médecins font de leur bureau une chambre de passe où avec 10.000F CFA, le médecin vous cède la clé de son bureau pour une partie de jambe en l’air bien climatisé. Des médecins qui chaque jour font disparaitre les nombreux médicaments offerts par des religieux.
Aujourd’hui la MACA est devenu l’un des réseaux les plus puissants de la Cannabis.
Selon les informations recueillies auprès du ministère de la justice, plusieurs ONG de droit de l’homme en collaboration avec des prisonniers, dont Sans Frontière s’évertueraient à déposer un dossier contre l’administration pénitentiaire et plusieurs régisseurs dont le célèbre Sinali Ouatara, qui selon les informations serait le bourreaux de tous les prisonniers menaçant certain au jour du Dimanche 11 Avril 2010 au Bâtiment C en ces termes : « Nous pouvons exécuter 20 prisonniers dans le cadre de la lutte contre une seule évasion et cela n’ira nulle part ». Cet homme qui selon certaines informations, qui est juste un attaché des services pénitentiaires serait soupçonné d’être le parrain d’un réseau de vente de drogue à la MACA. Simple rumeur ou réalité, nos investigations continuent.
En définitive, notre prison est aujourd’hui devenue un réseau et un camp où les pires scenarii se vivent. Et selon des experts, il faut craindre une tragédie de plus de 6000 prisonniers qui pourraient un matin se rebeller au grand dam de l’administration.
Ariel Konan Yechoua