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Art et Culture Publié le mercredi 5 mai 2010 | Le Mandat

Interview/ Glazaï Dohoun Kevin, artiste comédien-humoriste et chanteur: "Nous savons où se trouvent les machines de production des CD piratés"

La piraterie bat son plein depuis des années en Côte d’Ivoire. Ce qui empêche les artistes, créateurs des œuvres de l’esprit de vivre de leur art. M. Glazaï Dohoun Kevin à l’état civil et Dohoun Kevin pour les fans, dénonce dans cette interview qu’il nous a accordée, les actes illégaux des pirates.

Ets-vous artiste musicien ou comédien ?
Je ne suis pas musicien. Je suis comédien-chanteur et humoriste. Le comédien, c’est celui qui joue dans des films et également sur les scènes de théâtre en tant qu’acteur. Le chanteur lui, n’est pas obligé d’être musicien qui est celui qui joue aux instruments. Quant au chanteur, c’est celui qui utilise son vocal pour chanter. Pour ce qui est de l’humoriste, c’est celui qui arrive à interpréter une histoire pour tirer le sourire aux personnes qu’il a en face de lui. Voilà un peu la précision sur mes trois métiers.

En tant que chanteur, combien d’album avez-vous à votre actif ?
J’ai deux albums solos et un album de groupe. Les featurings, je ne peux pas les compter. Il m’arrive aussi d’intervenir sur les albums de certains artistes dont la liste est exhaustive.

Vous avez disparu des petits écrans et présentement vous trainez votre bosse au Burida. Quel poste occupez-vous dans cette structure ?
Je suis au Burida en tant qu’administrateur. Je fais partie du Conseil d’Administration.

Vous étiez très proche d’Adama Dahico, quels sont vos rapports actuels depuis qu’il est candidat aux élections présidentielles ?
Je suis l’ami d’Adama Dahico. Je suis toujours avec lui, même dans ses tournées. C’est mon ami, c’est mon grand frère, c’est quelqu’un pour qui j’ai de la considération. Je demande toujours à Dieu de lui donner plus d’inspiration parce qu’il a été pour beaucoup dans ma carrière. Il a ses idées, ses ambitions et sa vision des choses. S’il est candidat, il sait à quoi il s’attend, il sait ce qu’il veut faire. Je le soutiens donc dans tout ce qu’il entreprend.

Vous avez été un des acteurs de ‘’Ma famille’’. Comment expliquez-vous le temps de rupture de ce film à succès ?
Je ne saurai vous expliquer le temps de rupture de ‘’Ma famille’’. Ce que je peux vous dire, c’est que ce film est une production de LAD production. Entendez par Loukou Akissi Delphine production. On a tous été conscients qu’il y a eu des brouilles entre les acteurs mais ce n’est pas la cause fondamentale de la rupture du film mais ce sont surtout les difficultés. Je ne vais pas m’attarder là-dessus parce que ce n’est pas à moi de le faire. C’est vrai que je suis le chargé des relations publiques de cette maison de production, mais je suis très mal placé pour donner plus d’informations sur ce pourquoi nous avons arrêté le tournage. Mais je dirai que c’est pour des raisons financières et je crois que tout est en train de rentrer dans l’ordre. Et bientôt, tous les Ivoiriens et aussi les africains reverront ‘’Ma Famille’’. Ça ne saurait tarder.

Il est question aujourd’hui de la lutte contre la piraterie. En tant qu’administrateur, quel rôle jouez-vous dans cette lutte ?
Etant un actif du Conseil d’Administration, le conseil se doit de mettre sur pied, des commissions pour travailler sur certains sujets brûlants. Ce sont des commissions statutaires. La commission dans laquelle je suis, est celle de la lutte contre la piraterie. C’est une commission statutaire demandée par le décret signé par le Président de la République, Son Excellence Laurent Gbagbo. Mon rôle dans cette commission, est de réfléchir avec les autres membres de la commission afin de trouver la stratégie pour stopper ce fléau qui nuit aux artistes de Côte d’Ivoire. J’apporte donc mon expertise, mes idées comme tout le monde le fait d’ailleurs dans cette commission.

Où en êtes-vous avec la franchise universitaire ?
La franchise universitaire, je crois que quand nous avons rencontré le Directeur Général du CROU, il a expliqué à toute la nation. La franchise universitaire concerne tous ceux qui vivent dans les cités universitaires. C’est vrai que cette franchise touche aussi les étudiants mais ne protègent pas les criminels qui logent dans une cité universitaire. On ne peut pas empêcher la loi de toucher quelqu’un qui pose des actes illégaux. Quand il s’agit de cela, il n’y a plus de franchise universitaire. Donc le directeur général du CROU a précisé qu’on pouvait avoir accès aux cités universitaires, si besoin y était, parce qu’il y a des criminels qui y logent.

Vous ne trouvez pas que cette lutte sera un peu rude pour vous quand on sait que ce sont les étudiants qui sont indexés et que ces derniers font de cette pratique, leur gagne-pain ?
Nous avons été sincères et clairs dans nos interventions. Nous avons dit que nous ne sommes pas sûrs que ce soient les étudiants qui pratiquent cela. Mais nous partons là-bas parce que ces personnes qui le font, y logent. Nul n’est au-dessus de la loi. C’est pourquoi nous avons pris la peine de rencontrer les instances du campus universitaire. C’est le conseil juridique du campus qui nous a écrit pour dire que nous sommes habilités à rentrer dans les cités pour déloger ceux qui s’adonnent à ces pratiques illégales. Il ne s’agit donc pas d’aller sur le campus pour rencontrer une force quelconque. Nous vivons dans un pays où nous respectons les institutions. Le décret nous permettant d’arrêter les pirates des œuvres de l’esprit a été signé par le Président de la République. Je crois bien que les universitaires qui posent ces actes ne sont pas au-dessus du Président de la République.

Comment allez-vous procéder ?
Nous avons notre approche en fonction de la stratégie mise en place. Nous avons des idées que nous émettons et nous savons comment nous allons attaquer le terrain. Nous n’allons pas donc mélanger les bœufs et les moutons ; nous irons pas à pas. Nous savons qu’il y a une unité de production sur les campus que nous avons repérée. Nous savons où se trouvent les machines de production. Quand le moment viendra, on ira chercher ces personnes et je ne vois pas qui va s’y opposer. Celui qui loge sur le campus, c’est parce qu’il fait des études supérieures. Maintenant, s’il veut être distributeur de CD, qu’il vienne ouvrir légalement une usine où il payera ses impôts à l’Etat de Côte d’Ivoire. Pour ce qui est de la ‘’Sorbonne’’, nous avons pris toutes les mesures et nous allons agir au moment opportun.

Quand débute effectivement l’opération ?
Nous avons débuté depuis que nous avons commencé la sensibilisation à travers la télévision et la radio. Tout ne se fait pas avec la force. Celui qui est conscient que l’acte qu’il est en train de poser est illégal, va relâcher après la sensibilisation. Maintenant, quand on aura fini cette période de sensibilisation, s’il n’a pas relâché, c`est-à-dire qu’il est prêt à affronter ce qui va arriver. En ce moment, il nous verra en face de lui.

Allez-vous diminuer le prix des CD ?
Le problème n’est pas de diminuer les prix. Le problème est qu’il y a des coûts pour faire un CD. Or celui qui le fait à 1000fcfa, n’est pas producteur, il ne paye ni de studio, ni de choriste, ni de jacket. Le producteur légal lui, doit faire face à des dépenses. Pour pouvoir se retrouver dans tout ce qu’il a dépensé, il faut qu’il ait un maximum. Les CD étaient à 10.000fcfa, 15.000fcfa et nous avons rééduit les prix jusqu’à 3000fcfa parce qu’il y avait la piraterie. Nous n’allons pas rejoindre les pirates à 1000fcfa. Parce que faire un CD à 1000fcfa, équivaut à ne pas faire un CD de qualité. Nous sommes dans un état de droit où on paye les taxes. Le pirate ne paye rien et il n’est pas propriétaire de l’œuvre donc il peut la vendre à 200fcfa. Cela ne lui dira rien.

Votre mot de fin
Je lance un appel à la population pour dire que nous les artistes, nous sommes fatigués de toujours faire le téléthon, de toujours lui tendre la main. L’art est un métier et il nourrit son homme. Nous demandons à la population qui nous aime, qui nous apprécie de ne plus être complice de ceux qui volent les artistes de ce pays. Les CD des artistes qu’ils aiment seront disponibles partout. Nous sommes en train de mettre une stratégie en place pour que la population ait accès aux CD légaux facilement.

Adèle Kouadio
kadele2007@yahoo.fr
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