Qu'a-t-il donc sur le cœur pour prononcer des mots aussi blessants, frustrants, outrageants et méprisants ? Le chef de l'Etat de Côte d'Ivoire, garant de l'unité nationale de par la Constitution, estime que la liste électorale provisoire est "infestée" comme un corps malade envahi de parasites et de microbes. Une sortie qui n'est pas faite pour ramener la sérénité au sein du processus de sortie de crise avec le redémarrage du contentieux électoral.
Laurent Gbagbo voudrait rendre encore plus difficile la tâche au Premier ministre et au président de la Commission électorale indépendante (CEI) qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Des propos absolument provocateurs qui ne devraient pas sortir de la bouche d'un chef d'Etat, symbole de l'unité nationale. Car, si Laurent Gbagbo lui-même parle de liste infestée, que dira un Kadet Bertin, un Affi N'guessan ou un Blé Goudé ? "Les élections auront lieu cette année, je vous le répète, nous allons nettoyer la liste qui est infestée de noms qui ne doivent pas y être", a déclaré le chef de l'Etat de retour du Togo et du Bénin avant-hier. L'on se souvient que le juge de la section du tribunal de Divo avait utilisé les mêmes mots "liste infestée" il y a quelques mois dans le cadre du contentieux sur la liste électorale. Et cela avait provoqué le courroux de la population locale qui s'est soulevée comme un seul homme pour faire barrage aux radiations massives d'Ivoiriens sur la liste électorale. Des émeutes qui ont malheureusement provoqué des pertes en vie humaine. Et l'on se souvient également que c'est de Divo qu'était partie la spirale de violence qui a causé des dégâts matériels importants et coûté la vie à au moins 14 personnes.
Que le chef de l'Etat reprenne en son compte ce combat dans les termes qu'il a osé tenir face à la presse mardi est une méprise grave. Car, Gbagbo a jeté de l'huile sur un feu déjà allumé.
En effet, depuis quelques jours, le débat politique en Côte d'Ivoire est cristallisé autour de la reprise du processus électoral bloqué, on le sait, depuis la double dissolution du gouvernement et de la CEI en février dernier. Le temps mis pour réactiver la machine électorale a ravivé les tensions au sein d'une classe politique qui baignait déjà dans la méfiance. Pis, le communiqué conjoint de la Primature et de la CEI annonçant la reprise du contentieux est critiqué, contesté, voire rejeté par une partie de la classe politique. Ce matin, le RHDP qui a rencontré hier le PIT, livre une déclaration pour exprimer sa position vis-à-vis de cette opération. Avec ce que Gbagbo vient de déclarer, les positions risquent de se durcir davantage. Au Rwanda, on a traité des citoyens Rwandais de cafards, on les a animalisés, chosifiés comme on le fait aujourd'hui en Côte d'Ivoire, et on a vu ce que cela a donné. Une tragédie effroyable qui a marqué l'histoire de l'humanité. Est-cela que Gbagbo veut pour son pays ?
Akwaba Saint Clair
Laurent Gbagbo voudrait rendre encore plus difficile la tâche au Premier ministre et au président de la Commission électorale indépendante (CEI) qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Des propos absolument provocateurs qui ne devraient pas sortir de la bouche d'un chef d'Etat, symbole de l'unité nationale. Car, si Laurent Gbagbo lui-même parle de liste infestée, que dira un Kadet Bertin, un Affi N'guessan ou un Blé Goudé ? "Les élections auront lieu cette année, je vous le répète, nous allons nettoyer la liste qui est infestée de noms qui ne doivent pas y être", a déclaré le chef de l'Etat de retour du Togo et du Bénin avant-hier. L'on se souvient que le juge de la section du tribunal de Divo avait utilisé les mêmes mots "liste infestée" il y a quelques mois dans le cadre du contentieux sur la liste électorale. Et cela avait provoqué le courroux de la population locale qui s'est soulevée comme un seul homme pour faire barrage aux radiations massives d'Ivoiriens sur la liste électorale. Des émeutes qui ont malheureusement provoqué des pertes en vie humaine. Et l'on se souvient également que c'est de Divo qu'était partie la spirale de violence qui a causé des dégâts matériels importants et coûté la vie à au moins 14 personnes.
Que le chef de l'Etat reprenne en son compte ce combat dans les termes qu'il a osé tenir face à la presse mardi est une méprise grave. Car, Gbagbo a jeté de l'huile sur un feu déjà allumé.
En effet, depuis quelques jours, le débat politique en Côte d'Ivoire est cristallisé autour de la reprise du processus électoral bloqué, on le sait, depuis la double dissolution du gouvernement et de la CEI en février dernier. Le temps mis pour réactiver la machine électorale a ravivé les tensions au sein d'une classe politique qui baignait déjà dans la méfiance. Pis, le communiqué conjoint de la Primature et de la CEI annonçant la reprise du contentieux est critiqué, contesté, voire rejeté par une partie de la classe politique. Ce matin, le RHDP qui a rencontré hier le PIT, livre une déclaration pour exprimer sa position vis-à-vis de cette opération. Avec ce que Gbagbo vient de déclarer, les positions risquent de se durcir davantage. Au Rwanda, on a traité des citoyens Rwandais de cafards, on les a animalisés, chosifiés comme on le fait aujourd'hui en Côte d'Ivoire, et on a vu ce que cela a donné. Une tragédie effroyable qui a marqué l'histoire de l'humanité. Est-cela que Gbagbo veut pour son pays ?
Akwaba Saint Clair
