Les dix ans de règne de la refondation sont secoués par les scandales et autres immoralités au sommet de l’Etat. Des détournements tous azimuts de deniers publics, dont les proches collaborateurs du chef de l’Etat sont les principaux acteurs, ont rythmé le règne frontiste. Et les critiques fusaient de partout pour fustiger la gestion opaque du FPI au pouvoir. Certainement écœuré par ces vilénies des siens, Laurent Gbagbo, pour se dédouaner face aux Ivoiriens, initie ‘‘sa’’ moralisation de la vie publique. De prétendues sanctions des fautifs sont opérées et exhibées par le chef de l’Etat comme un trophée. Prenons seulement quelques exemples. En 2008, une affaire d’escroquerie portant sur la bagatelle de plus de 60.000.000f CFA au préjudice d’un opérateur de la téléphonie mobile au centre de laquelle se trouvait Mme Gomet, secrétaire de Laurent Gbagbo, avait défrayé la chronique. Contre toute attente, Mme Gomet a été graciée par le chef de l’Etat, alors que le Directeur-Côte d’Ivoire de cette compagnie, s’est vu expulser de la Côte d’Ivoire. Mme Gomet, quant à elle, vaque librement à ses occupations. Les auteurs des emplois fictifs à la présidence dont la presse nationale a largement fait écho, ne sont nullement inquiétés par le moralisateur de la vie publique. Les émoluments des Ministres déserteurs affectés aux victimes de guerre, ont disparu .Que dire des deux milliards destinés aux planteurs des zones assiégées de l’ouest et qui auraient disparu au palais ? Des indiscrétions avaient mis à l’index le DAAF de la Présidence, l’Ambassadeur Jacques Anouma. Mais à aucun moment, celui-ci n’a été inquiété. Des rumeurs y ont impliqué l’ex-directeur du protocole de la Présidence, Alou Eugène qui aurait été au centre d’un scandale, ce qui aurait causé son départ du palais présidentiel. Mais, en lieu et place de la MACA, comme la rigueur de la loi le recommande, Alou Eugène s’est retrouvé au Cameroun en qualité d’Ambassadeur. Même le capitaine Mahilé, accusé de pédophilie au palais de la présidence de la République , est actuellement aux côtés du président de la République. Voilà un peu le vrai visage d’un régime qui veut se targuer d’être un régime correct, qui sanctionne les fautifs. En vérité, Gbagbo n’a jamais sanctionné ses proches, auteurs de tous les scandales de la République, au nom de la rigueur républicaine et de la moralisation de la vie publique. Ce qui fait dire aux esprits perspicaces que l’épisode Tagro ne connaîtra pas meilleur sort. Cette affaire est bien partie pour être classée dans le même registre que les précédentes. Des affaires aux relents cabalistiques pour offrir aux Ivoiriens, rien que du bluff.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha