Décidément, le chef de l’Etat, le Président Laurent Gbagbo n’est visiblement pas prêt à mettre un terme à son jeu favori qui est celui de la balançoire. Ce jeu consiste à faire un pas en avant, et un autre en arrière. C’est ce jeu qui lui a permis de faire stagner le processus de sortie de crise et de le maintenir toujours à la case de départ. Alors que certains optimistes voulaient se permettre quelque rêverie, après l’annonce tapageuse de la tenue des élections cette année par le chef de l’Etat, celui-ci fait ressurgir son habitude de prendre une décision et de la compromettre en même temps. En effet, l’annonce de la tenue des élections pour cette année est un leurre, un simple opium pour endormir ceux qui réclament à cor et à cri, des élections en Côte d’Ivoire. Qui est donc ce « combattant de la liberté », logé au panthéon des grandes figures de la planète par ses partisans, et qui n’est même pas capable de faire le moindre effort pour que, dans son pays, la paix revienne ? En décidant de s’accrocher obstinément à l’option d’un « nettoyage » de la liste électorale, Gbagbo veut bloquer inutilement les élections dont il vient d’annoncer la tenue pour cette année 2010. Parce que cette liste électorale dont il exige le ‘’nettoyage’’ n’est nullement entachée. Il n’a jamais été dit, ni prouvé que les 429000 personnes litigieuses pour lesquelles Mambé est parti, ont été déversées à la liste électorale dite blanche. Non content de se substituer à la CEI et de procéder à la radiation systématique de noms sur les listes électorales, Gbagbo veut maintenant officialiser la fraude. Pourquoi, ce n’est pas la CEI, en tant qu’organe en charge des élections qui décide du ‘‘nettoyage’’ de la liste, et c’est l’un des candidats qui prend l’initiative de le faire ? Qui, Gbagbo peut-il radier de la liste, si ce ne sont des noms qu’il suspecte être proches ? de l’opposition ? Logiquement, il ne peut pas rayer ceux qu’il pense lui être favorables. Evidemment, cette façon de faire du chef de l’Etat, ouvre grandement les portes à des manifestations pouvant aller jusqu’au blocage systématique du processus de sortie de crise. En conclusion, le nettoyage dont parle Laurent Gbagbo, ne sera rien d’autre que la radiation de noms qu’il soupçonne être proches de l’opposition. Tout compte fait, le RHDP ne saurait tolérer encore cette autre immixtion du chef de l’Etat dans les services de la Commission Electorale Indépendante. C’est pour cela que le RHDP s’opposera à une telle aventure du mentor des frontistes. Ce dont il veut user évidemment comme arguments pour s’offrir un autre sursis à la tête du pays. Pour tout dire, Gbagbo veut encore tout bloquer en Côte d’Ivoire.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha