La situation de l'agriculture en Afrique de l'Ouest n'est pas reluisante. La filière manque de compétitivité. Les producteurs agricoles de la sous-région continuent de subir les affres de produits subventionnés venant de l'extérieur. A cela, il faut ajouter la question de l'insécurité alimentaire devenue une menace pour les pays de la sous-région du fait des effets climatiques, comme la sécheresse, la désertification, les retards prolongés des pluies et des inondations de parcelles. C'est le diagnostic fait par le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l'Afrique de l'Ouest (Roppa) au cours de la 3ème convention extraordinaire et la 5ème convention ordinaire qui se tient depuis mercredi à Grand-Bassam. En 3 jours, les paysans et producteurs agricoles vont passer au peigne fin les 10 années d'existence du Roppa. Il est question de réfléchir et d'analyser les orientations données à la création afin de lui permettre de mener à bien sa mission. Il est également question de donner les rudiments de base pour rendre plus performants les membres de ce réseau. Des termes relatifs à l'alimentation, à la nutrition et au changement climatique seront abordés. Outre cela, la convention sera l'occasion pour le renouvellement des organes dirigeants afin de donner un souffle nouveau à l'évolution de la plate-forme. Mathias N'Gouan, président de l'Association nationale des organisations professionnelles agricoles de Côte d'Ivoire (Anopaci), la structure locale qui reçoit le Roppa, a déploré les conditions du paysan, qui, selon lui, n'est pas mieux loti. Pourtant, il est le maillon essentiel. Une vision que partage le Roppa qui a axé sa lutte sur la modernisation de l'agriculture. Le président du réseau, N'Diogou Fall, a entretenu l'espoir vu que les exploitations familiales agricoles à la traîne vont être au cœur des politiques agricoles régionales.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam