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Art et Culture Publié le lundi 10 mai 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Matéka Diomandé alias Antou du Groupe ‘’Les Copines’’ - ‘’Aucune musique urbaine ne peut détrôner le Zouglou’’

Malgré des apparitions sporadiques à des cérémonies, notamment au FIZ 2010 (Festival international du Zouglou), les deux filles du mythique groupe zouglou ‘’Les Copines’’, Antou et MC restent toujours adulées par le public ivoirien. Dans cet entretien, le groupe féminin, rescapé du zouglou, refait surface et parle de l’évolution cette musique.

Où étaient «Les copines» depuis toutes ces années ?
Les Copines sont-là. Il y a une d’entre nous, qui vit en France. Et une autre aussi qui vit à Londres en Angleterre. MC et moi (Ndlr : Antou) vivons en Côte d’Ivoire, mais nous faisons la navette entre l’Europe et l’Afrique.

Comment ‘’Les Copines’’ sont-elles arrivées à la musique ?
Nous faisions le sport au départ, des handballeuses. Nous avons commencé à animer dans nos cars, puis dans les cérémonies, quand on a vu les groupes masculins zouglou qui avaient du succès. Ils donnaient dans le même style que nous : l’ambiance facile. Et il n’y avait pas de filles pour donner la réplique. On s’est dit, pourquoi pas les femmes ? C’est ainsi qu’on s’est mise dans le Zouglou. Pendant qu’on était en studio, il y a eu un premier groupe de filles : les Zouglounettes, les Zouglou Machines, puis Les Copines.

Comment arriviez-vous à faire la musique et a pratiqué le handball ?
Ce n’était pas facile du tout. C’est d’ailleurs ce qui a fait que nous avons arrêté de jouer au handball. On essayait de faire le sport et la musique. Quand on a sorti l’album «Déception», nous avons tellement tourné, qu’on avait plus le temps pour le championnat. Le dernier club dans lequel nous avons joué était le Red Star.

Pourquoi avez-vous dénommé votre groupe « Les Copines » ?
Nous avons choisi «Les Copines», parce que nous sommes des amies de longue date. Nous avons toutes grandi ensemble. Nous étions dans la même équipe et tous les jours, ensemble. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes appelées « Les copines ».

En 1992 justement, vous avez été sous les projecteurs avec le refrain «Mon gars veut partir à Paris, je dis faut pas aller…», tiré de l’album « Déception ». A cette époque, qu’est-ce que le Zouglou vous a apporté ?
Le Zouglou a apporté beaucoup dans notre vie d’artiste. Et vous constatez que le succès de l’album « Déception » nous suit jusqu’aujourd’hui. Vous remarquez qu’avec l’avènement du Festival international du Zouglou et depuis sa première édition, lorsque ‘’Les Copines’’ sont sur scène, elles suscitent les mêmes émotions. Parmi cinq (5) albums à notre actif, c’est « Déception » – devenu notre identité – qui a le plus marqué le public ivoirien. Le Zouglou nous a apporté du succès, des ouvertures et des relations humaines.

Avec Antou, Natou et MC, vous sortez ‘’Betty’’, un autre album à succès. Mais plus tard, les trois autres albums, ‘’Réconciliation’’, ‘’Gasoil’’ et ‘’Somo’’, connaissent moins de succès. Qu’est-ce qui peut expliquer cette courbe ?
Il faut reconnaître que c’est notre renommée qui a fait vendre l’album Somo. Sinon, la maison chargée de la distribution, qui était à l’époque Jat Music, a eu des problèmes et les promoteurs ont fermé cette structure. Donc, nous n’avons pas pu faire la promotion. A cela s’ajoutent la piraterie et la situation socioéconomique du pays. En 1999, nous avons mis sur le marché l’album ‘’Gasoil’’, qui a été enregistré à Paris. Arrivée à Abidjan, dès que nous avons entamé la promotion de cet album, le coup d’Etat a éclaté. Nous n’allons pas chaque fois sortir un album et faire les frais de la situation sociopolitique du pays.

La rumeur a couru que l’une d’entre vous serait décédée ?
Les Copines n’ont jamais perdu l’un de leurs membres. C’est plutôt Manou du groupe «Les Zouglounettes» qui est décédée. Après avoir chanté dans ce groupe, elle a évolué dans le groupe « Les Lady’s ». Grâce à Dieu, aucune fille parmi « Les copines » n’est encore décédée.

Quel est aujourd’hui votre regard sur la musique Zouglou ?
La musique Zouglou est une musique qui a de l’avenir. Nous évoluerons toujours dans ce style de musique. Il est vrai que nous faisons du tradi-moderne, mais notre musique de référence est le Zouglou.

Le Coupé-décalé semble quelque peu voler la vedette au Zouglou. Quel est votre commentaire ?
La musique Coupé-décalé ne peut pas supplanter le Zouglou. C’est un rêve. Ceux qui le disent rêvent debout. Certes, la musique Coupé-décalé se vend bien et amuse les populations, mais elle ne peut pas damer le pion au Zouglou. Parce que chaque musique a sa particularité. Vous savez le Coupé-décalé et le Zouglou font la promotion des sonorités ivoiriennes. Le Zouglou est l’identité musicale de la Côte d’Ivoire.

Vous préparez en ce moment, un album en studio. Pouvez-vous nous en dire plus?
Non ! Pas pour le moment ! L’album est un nouveau-né. Nous ne l’avons pas encore baptisé. Nous sommes en train de le peaufiner. Nous ne pouvons rien révéler. Nous demandons aux Ivoiriens de toujours nous soutenir. Nous seront toujours présentes pour leur bonheur.
Réalisé par Krou Patrick
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