"Réunion urgente", "Dialogue républicain", "Table ronde"… autant de néologismes dans le vocabulaire politique national. Ils font ombrage au traditionnel Cadre permanent de concertation (Cpc), mais ils le renforcent en même temps.
Le dernier Cpc (Cadre permanent de concertation), date du 3 décembre 2009. Il s`est tenu à Ouagadougou, où l`accord politique (Apo) du même nom a été signé le 4 mars 2007, sous l`égide du président burkinabé, Blaise Compaoré. Les animateurs de l`instance décisionnelle du ``dialogue-direct`` inter-ivoirien se sont retrouvés récemment à Abidjan, à la faveur d`une « réunion urgente » initiée par le facilitateur. C`était le 12 février dernier, quand un blocage a surgi à propos de l`indépendance de la Commission électorale indépendante (Cei). Depuis, il n`y a pas eu de concertation présidée par M. Compaoré entre les membres du Cpc : Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci), Alassane Ouattara du Rassemblement des républicains (Rdr) et Guillaume Soro, Premier ministre.
L`on constate que le dernier Cpc date de longtemps, ses acteurs l`ont presque rebaptisé en disant « réunion urgente ». Aussi, les dernières retrouvailles des cinq personnalités de l`Apo ont eu lieu à la faveur d`une « visite de travail et d`amitié » du Facilitateur. Le communiqué final avait le même intitulé. Ce changement est une rupture avec l`habitude, depuis 2007. Quelles peuvent être les raisons d`un changement ? La question reste entière. Il est cependant loisible de penser que cela procède de la diplomatie. Tout observateur peut également appréhender autrement la nouvelle donne.
Réunion urgente égale Cpc
De façon générale, le Cpc vient « donner un coup d`accélérateur au processus de paix ». Le cadre permanent a donc servi à lever des blocages. Par sa récurrence (six Cpc en trois ans), il a confirmé sa qualité de dernier recours. De même, les Ivoiriens sont confortés dans l`idée que seul le Cpc dénoue le processus de paix. Si bien que l`annonce ladite réunion s`accompagne de suspense tant elle crée de craintes chez les populations. C`est, peut-être, pour ces soulager dernières de l`angoisse d`un échec de l`Apo, que le Facilitateur et ses interlocuteurs trouvent des ``palliatifs``. Les hommes du Cpc ont pu penser qu`à force d`y recourir, cet organe peut s`avérer moins efficace. Cette hypothèse est attestée par le dialogue de sourds, à mi-février, dans l`affaire des 429.000 enrôlés. Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante (Cei), accusé de « tentative de fraude » avait opposé une résistance au Facilitateur, écorchant ainsi l`autorité de ce dernier. Le bras de fer opposition-pouvoir, pour le même sujet, avait été aussi une défiance à l`autorité de M. Compaoré. Toute chose qui s`est avérée irrévérencieuse de la part de nos hommes politiques. Le risque de décrédibiliser le Cpc était devenu grand. C`est dans ce contexte que Laurent Gbagbo a invité son homologue, Abdoulaye Wade « pour parler » aux uns et aux autres. Si l`intervention du président sénégalais n`était pas une médiation formelle, elle a été un « relais » louable, avait déclaré Bouréima Badini le représentant spécial du facilitateur. Abdoulaye Wade a impulsé la « table ronde » que les Ivoiriens ont baptisée « dialogue républicain ». Lequel dialogue a vu MM. Gbagbo, Bédié et Ouattara s`accorder sur la relance du contentieux électoral. On peut dire que les alternatives sortent les Ivoiriens des chemins battus et renforcent les pouvoirs du Cpc.
Bidi Ignace
Le dernier Cpc (Cadre permanent de concertation), date du 3 décembre 2009. Il s`est tenu à Ouagadougou, où l`accord politique (Apo) du même nom a été signé le 4 mars 2007, sous l`égide du président burkinabé, Blaise Compaoré. Les animateurs de l`instance décisionnelle du ``dialogue-direct`` inter-ivoirien se sont retrouvés récemment à Abidjan, à la faveur d`une « réunion urgente » initiée par le facilitateur. C`était le 12 février dernier, quand un blocage a surgi à propos de l`indépendance de la Commission électorale indépendante (Cei). Depuis, il n`y a pas eu de concertation présidée par M. Compaoré entre les membres du Cpc : Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci), Alassane Ouattara du Rassemblement des républicains (Rdr) et Guillaume Soro, Premier ministre.
L`on constate que le dernier Cpc date de longtemps, ses acteurs l`ont presque rebaptisé en disant « réunion urgente ». Aussi, les dernières retrouvailles des cinq personnalités de l`Apo ont eu lieu à la faveur d`une « visite de travail et d`amitié » du Facilitateur. Le communiqué final avait le même intitulé. Ce changement est une rupture avec l`habitude, depuis 2007. Quelles peuvent être les raisons d`un changement ? La question reste entière. Il est cependant loisible de penser que cela procède de la diplomatie. Tout observateur peut également appréhender autrement la nouvelle donne.
Réunion urgente égale Cpc
De façon générale, le Cpc vient « donner un coup d`accélérateur au processus de paix ». Le cadre permanent a donc servi à lever des blocages. Par sa récurrence (six Cpc en trois ans), il a confirmé sa qualité de dernier recours. De même, les Ivoiriens sont confortés dans l`idée que seul le Cpc dénoue le processus de paix. Si bien que l`annonce ladite réunion s`accompagne de suspense tant elle crée de craintes chez les populations. C`est, peut-être, pour ces soulager dernières de l`angoisse d`un échec de l`Apo, que le Facilitateur et ses interlocuteurs trouvent des ``palliatifs``. Les hommes du Cpc ont pu penser qu`à force d`y recourir, cet organe peut s`avérer moins efficace. Cette hypothèse est attestée par le dialogue de sourds, à mi-février, dans l`affaire des 429.000 enrôlés. Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante (Cei), accusé de « tentative de fraude » avait opposé une résistance au Facilitateur, écorchant ainsi l`autorité de ce dernier. Le bras de fer opposition-pouvoir, pour le même sujet, avait été aussi une défiance à l`autorité de M. Compaoré. Toute chose qui s`est avérée irrévérencieuse de la part de nos hommes politiques. Le risque de décrédibiliser le Cpc était devenu grand. C`est dans ce contexte que Laurent Gbagbo a invité son homologue, Abdoulaye Wade « pour parler » aux uns et aux autres. Si l`intervention du président sénégalais n`était pas une médiation formelle, elle a été un « relais » louable, avait déclaré Bouréima Badini le représentant spécial du facilitateur. Abdoulaye Wade a impulsé la « table ronde » que les Ivoiriens ont baptisée « dialogue républicain ». Lequel dialogue a vu MM. Gbagbo, Bédié et Ouattara s`accorder sur la relance du contentieux électoral. On peut dire que les alternatives sortent les Ivoiriens des chemins battus et renforcent les pouvoirs du Cpc.
Bidi Ignace