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Politique Publié le jeudi 27 mai 2010 | Le Patriote

Interview / Gnaly Guy Narcisse (ex-jeune patriote) :“ADO est l’homme de la situation pour sauver la Côte d’Ivoire”

© Le Patriote Par DR
Rassemblement des républicains - Dr Alassane Dramane Ouattara
Le président du RDR (photo d`archives)
Gnaly Guy Narcisse De Eddys est le président du Mouvement des Patriotes pour le Changement, en abrégé MPC. Originaire de Ouragahio et ex-membre de la galaxie patriotique proche du FPI et de Laurent Gbagbo, il décide de militer désormais en faveur du Dr Alassane Dramane Ouattara et du RDR. Dans cet entretien, il nous donne les raisons de cette prise de position.

Le Patriote : Quel regard portez-vous sur la situation sociopolitique actuelle de la Côte d’Ivoire?
Gnaly Guy Narcisse : La remarque générale est qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, rien ne va. Partout, surtout au niveau social, la situation est au rouge. Les écoles, les hôpitaux et autres infrastructures sont en ruine. Au marché, nos mamans et nos sœurs n’arrivent plus à acheter quoique ce soit. Les populations ivoiriennes s’appauvrissent de jour en jour. Elles ne mangent plus à leur faim. Et pendant ce temps, le pays est pris en otage par le pouvoir politique.

LP : Selon vous, qu’est-ce qui est à l’origine de cette situation ?
GGN : Il faut dire qu’aujourd’hui, nous avons un monsieur qui est à la tête de la Côte d’Ivoire, qui a décidé de mettre les Ivoiriens dans cette souffrance. Ce monsieur n’est autre que Laurent Gbagbo. Pour nous au sein du Mouvement des Patriotes pour le Changement, le déclic pour mettre fin à cette situation était d’organiser les élections. Mais depuis, nous sommes là, à tourner en rond et il n’y a pas d’élection. Nous partons d’accord en accord, mais toujours rien et les Ivoiriens continuent de souffrir. Nous continuons donc de réclamer les élections qui viendront mettre fin aux souffrances de nos populations. Il faut aller à des élections pour permettre aux Ivoiriens de choisir librement leurs présidents. Des dirigeants qui, à leurs yeux, seront capables de sortir le pays du chaos économique dans lequel il se trouve.

LP : Vous avez été « jeune patriote », donc proche du FPI et de Laurent Gbagbo. Alors qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui à réclamer le changement en Côte d’Ivoire ?
GGN : Il est vrai que nous avons soutenu Laurent Gbagbo. C’est nous qui l’avons mis au pouvoir. Nous avons cheminé avec lui depuis 1990. Nous avons marché et manifesté dans la rue. Nous suivions Laurent Gbagbo parce qu’il nous avait dit qu’il avait un projet de société fiable. Etant étudiant à l’époque, nous nous reconnaissions donc en lui. Surtout qu’il avait un discours de quelqu’un qui était pauvre comme nous. Mais depuis que notre combat a porté et qu’il est arrivé au pouvoir, il ne fait pas ce que nous attendions de lui. Dans l’opposition, il nous a dit qu’il était un socialiste, donc quelqu’un qui gère pour un intérêt collectif. Mais aujourd’hui, que remarquons-nous ? Seul un groupuscule se partage les richesses du pays au détriment de la majorité des Ivoiriens. Nous avons gros sur le cœur, parce que les Ivoiriens souffrent de jour en jour. Nous nous rendons compte que Gbagbo et le FPI nous ont trompés. Nous avons donc compris que le véritable problème de la Côte d’Ivoire aujourd’hui, c’est monsieur Laurent Gbagbo.

LP : Mais au FPI, on dit plutôt que les problèmes du pays ont débuté avec la guerre, le 19 septembre 2002.
GGN : C’est ce qu’on veut faire croire. Récemment, j’étais au village à Ouragahio. Là-bas, c’est ce qu’on a fait croire aux parents. On leur a dit qu’on n’a rien fait pour eux à cause de la guerre. Mais c’est faux. Puisque la guerre n’a pas empêché les proches de Gbagbo de s’enrichir. Et il faut dire que nos parents ne sont pas bien informés sur l’origine de cette guerre. Laurent Gbagbo et le FPI savent comment la guerre est arrivée en Côte d’Ivoire. N’oublions pas qu’avant le 19 septembre 2002, les autorités burkinabés interpellaient le régime ivoirien sur ce qui allait se passer. Les burkinabés informaient ainsi les Ivoiriens de la préparation d’une rébellion. Et en 2002, le ministre feu Boga Doudou disait même à l’Ambassadeur du Burkina Faso qu’il contrôlait tout ce que les militaires ivoiriens faisaient dans ce pays. Gbagbo et le FPI contrôlaient donc la rébellion avant qu’elle n’éclate. Alors qu’ils arrêtent donc de nous distraire. Qu’ils arrêtent d’utiliser la guerre comme porte de sortie, pour essayer d’atténuer la catastrophe dans laquelle ils ont plongé la Côte d’Ivoire. Et puis, que Gbagbo n’oublie pas qu’étant Chef de l’Etat, son rôle est de protéger les Ivoiriens comme il a prêté serment. Aujourd’hui, Laurent Gbagbo n’a pas pu sécuriser les Ivoiriens. Il a échoué sur toute la ligne. S’il n’arrive donc pas à protéger ses concitoyens, alors qu’il rende le tablier. Qu’il organise les élections. Et nous allons l’accompagner pour son retour dans l’opposition. Pour ce faire, nous pensons donc qu’il faut un changement.

LP : En quoi doit consister ce changement ?
GGN : D’abord au départ de Laurent Gbagbo. Et que la gestion du pays revienne à quelqu’un de plus compétent. Cette personne, je le dis haut et fort, c’est bien le Dr Alassane Dramane Ouattara, président du RDR. Vous savez, l’heure est arrivée pour les Ivoiriens de créer un élan de solidarité autour d’Alassane Ouattara, car il est l’homme de la situation qui pourra sauver la Côte d’Ivoire. En bon technocrate et bon gestionnaire, c’est lui qui pourra faire le bonheur des Ivoiriens. Cela appelle donc à une prise de conscience générale.

LP : A votre niveau, comment comptez-vous contribuer à cette « prise de conscience » ?
GGN : Il faut dire que nous avons déjà commencé à sillonner des quartiers. Nous discutons avec les jeunes, à qui nous apportons notre expérience. Cependant, nous comptons aller au-delà. Nous envisageons aller jusqu’à dans la zone de Ouragahio, pour informer nos parents. Eux qui ont longtemps été victimes d’intoxication et de désinformation. Que ce soit à Gagnoa, Guibéroua ou Bayota, c’est le même discours. Les populations ont été intoxiquées. Nous irons donc rétablir la vérité. Nous irons le faire ouvertement. Nous sommes fils de Ouragahio. Personne ne peut donc nous empêcher d’aller y exprimer nos points de vue. J’irai démontrer à nos parents que Ouattara a un amour fou pour la Côte d’Ivoire et particulièrement pour Gagnoa et ses environs. Et je suis sûr qu’une fois éclairés, ils comprendront que seul ADO fera leur bonheur.

Réalisée par Diawara Samou
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