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Politique Publié le jeudi 27 mai 2010 | L’expression

“Affaire Djédjé Mady”/ Les députés Pdci à Ange Kessi : “Ne jetez pas de l’huile sur le feu”

Monsieur le Procureur,

S’il est un fait indéniable sur lequel nous pouvons tous nous accorder, c’est la trop grande propension du politique à investir toutes les activités de la vie nationale. C’est pourquoi, il faut faire preuve de beaucoup de force de caractère et de discernement pour ne pas se laisser aller à la tentation d’user de la puissance publique pour nier le droit des individus et servir des causes politiques partisanes.

Montesquieu a dit dans L’esprit des lois : « Tout homme qui a le pouvoir a tendance à en abuser. »

Monsieur le Procureur militaire, votre supérieur, le chef d’état-major, oubliant certainement la haute mission de défense du territoire national dont il est investi et dont il s’est acquitté à peine en 2002, s’est laissé aller à menacer les femmes et les jeunes de l’opposition en leur promettant de faire pleuvoir sur leur tête un déluge de feu. Poussant plus loin le zèle, Philippe Mangou a pratiquement ordonné aux femmes et aux jeunes du Rhdp de se taire et de laisser les Fds tirer tranquillement à balles réelles sur tous les manifestants aux mains nues à chaque marche pacifique de protestation.

Monsieur le Procureur,

C’est certainement fort de cette position du Cema que vous avez cru devoir convoquer le président du directoire du Rhdp, le Pr. Alphonse Djédjé Mady.

En le faisant, vous avez certainement cru être dans votre bon droit; nous vous le concédons. Mais les avocats de Djédjé Mady qui sont des hommes de droit comme vous, pensent que vous outrepassez vos droits en convoquant Alphonse Djédjé Mady qui n’a fait que parler au nom du Rhdp et donc sous la dictée des quatre leaders du Rhdp.

En droit, est-ce possible de poursuivre l’auteur d’un acte sans remonter au commanditaire connu et reconnu comme tel de cet acte ? Certes, Alphonse Djédjé Mady est un individu, donc faible eu égard à la puissance de feu de l’armée ivoirienne. La force est donc disproportionnée et Djédjé Mady peut être poursuivi ou arrêté à tout moment. Et c’est là que doit intervenir le discernement dont nous parlions tantôt. Que gagne l’autorité militaire à entendre Djédjé Mady ? Que perd-elle à laisser tranquille ce Monsieur qui a agi pour obéir à des ordres donnés par ses supérieurs en toute responsabilité.

Monsieur le Procureur militaire,

L’équilibre sur lequel repose la Côte d’Ivoire en ce moment est très fragile et la justice militaire ivoirienne gagnerait à préserver cet équilibre et à le consolider, plutôt que de chercher à jeter de l’huile sur le feu. Il nous semble, M. le Procureur militaire, que vous n’appréciez pas à sa juste valeur l’important sacrifice que le président Bédié et le Premier ministre Alassane Ouattara ont fait en faisant reporter la marche des jeunes du Rhdp prévue pour le 15 mai dernier. En effet, M. Bédié et M. Ouattara, au nom de la paix sociale, ont sauvé une situation difficile qui menait la Côte d’Ivoire vers la guerre civile. Toute la Côte d’Ivoire a salué ce geste d’une grande portée patriotique pendant que les deux leaders du Rhdp prenaient le risque de se mettre à dos leurs jeunes, leurs militants et leurs sympathisants. D’où vient-il, M. Ange Kessi, que vous seul ne semblez pas comprendre l’accalmie relative du climat social en voulant à tout prix réveiller les vieux démons de l’intrusion irraisonnée de la force militaire dans les affaires purement civiles et politiques, en enclenchant une procédure contre M. Djédjé Mady, le président du directoire du Rhdp.

Certes, Djédjé Mady en tant qu’individu est faible tout seul, donc on peut l’arrêter ; mais Djédjé Mady, c’est aussi le Rhdp, c’est à dire 85% de la population ivoirienne. Quel que soit le commanditaire de la convocation-invitation (s’il y en a), ainsi que votre tentation de montrer que la force est de votre côté, il faut éviter d’abuser du pouvoir dont vous disposez au détriment de l’immense majorité. Cette immense majorité, pour l’heure, est représentée par le Rhdp dont Djédjé Mady préside le directoire. On ne peut donc pas poursuivre tout un peuple comme vous envisagez probablement de le faire.

Selon Jean-Jacques Rousseau, « le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le plus fort. »

Monsieur le procureur militaire, vous devez méditer longuement cette pensée du philosophe français pour ne pas faire la volonté d’une poignée d’individus au détriment de 85% du corps social n

Le Groupe parlementaire

Pdci-Rda
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