Ces églises sont crées par des prédicateurs autoproclamés et rassemblent parfois des milliers de fidèles. Témoignages sur le succès et les dérives d’une nouvelle mouvance protestante en Côte d’Ivoire.
Il se déclare « prophète ». Il prédit bonheur et infortune comme on distribue bons et mauvais points. Il réalise ses miracles et prêche l’Evangile. Un pasteur guérisseur, à l’occasion réparateur portable, carreleur…bref tous les petits métiers sont l’apanage de ces hommes. Avant sa fuite éperdue, T. G répandait ses bienfaits dans les quartiers précaires à Abidjan. ‘’Un sans église fixe’’ qui rendait culte dans les terrasse transformées pour l’occasion en lieu de culte. Un presque désoeuvré qui affirme être au moins dans les secrets de Dieu. N’ayant pas su se tracer un passage après des études passables pour ne pas dire médiocres, T. G s’est subitement lancé dans la mouvance protestante des Eglises Evangéliques à travers la métropole abidjanaise pour ‘’prêcher la bonne parole’’. Un hors circuit, à l’image d’un phénomène religieux largement répandu en Côte d’Ivoire et qu’on pourrait appeler l’évangile sauvage. Aujourd’hui, T. G ne possède ni temple, ni fidèles. Ceux qui le vénéraient contestent aujourd’hui ses pouvoirs, quand ils ne le traitent pas d’assassin. L’homme qui promettait il y a peu encore à ses fidèles richesse et succès, le fondateur d’une église dont il est l’unique ministre s’est rendu coupable d’escroquerie, d’acte de fétichisme et d’abus de confiance. Il faut avouer que cela fait désordre pour celui qui n’a cessé de marteler sur tous les toits qu’il est ‘’l’envoyé du Seigneur’’. Mis hors d’état de nuire et arrêté par la police, « la plupart des gens se sont détournés de lui », a déclaré un de ses amis, lui aussi se présentant comme un pasteur. Toujours habillé en costume avec des accents d’imposteurs, une démarche apparemment assurée et un parler artificiel, T. G est un prédicateur évangélique, le soldat perdu d’une armée aussi ‘’puissante que diverse’’. Une myriade de courants en passe de submerger le protestantisme en Côte d’Ivoire. Le nombre de personne qui se réclame de cette religion croit chaque jour un peu plus. Tous les mois, une nouvelle chapelle se crée. Dans la plupart des cas, il s’agit d’assemblées regroupées dans des fédérations mais aussi aux côtés de ces structures apparaissent des Eglises dites autocéphales, propriétés d’un homme ou d’une famille, des prêcheurs sortis de nulle part, des devins, des gourous loués pour leurs pouvoirs magiques. « Ils ont une autorité très grande que nous n’avons pas », souligne un pasteur approché pour besoin d’enquête. « Et comme ils sont isolés, ils peuvent facilement glisser dans les dérives sectaires ». A reconnu jeune pasteur sous le concert de l’anonymat non sans franchise. Avant d’ajouter avec un sourire complice : « Je vous dis la vérité : de nos jours, il y a beaucoup de faux pasteurs et de faux prophètes ». Le temps pour lui de nous raconter une anecdote : « Dans le cadre de ‘’leurs fonctions’’, ils aiment se faire appeler : « pasteur X », « Bishop Y », comme pour mieux souligner leur prétendu lien avec le divin. T. G, toujours chaleureux et souriant, prêt à servir l’envoûtant ‘’que Dieu vous bénisse’’, après découpage des informations, il a été révélé que T.G a fait plusieurs voyages au Bénin. Pourquoi faire ? La question reste ouverte. C’est là qu’il a fait la connaissance de nombreux vagabonds qui se sont bombardés ‘’homme de Dieu’’ peu de temps après à Abidjan. T.G n’a jamais été ordonné bishop. Il ne possède qu’un brevet d’électronique, mais affirme avoir reçu un « appel », il se dit en « mission » pour le compte de Jésus Christ le sauveur de l’humanité. Dans tous les cas, cette notion a très bonne mine et ne laisse pas indifférent les populations abidjanaises portées sur la réussite subite et une dose de gloire a faire peur T.G vie d’aumône et déteste travailler convenablement pour se ‘’faire une place au soleil’’. Comme beaucoup de pasteurs autoproclamés, il réclame sa dîme, 10% du revenu de ses troupes qui comptent parmi les plus démunies d’Abidjan. « On lui donnait 5000 Frs ou 10.000 F CFA lorsqu’il venait nous prêcher l’évangile à la maison. Ça lui permettait d’avoir les habits… », se souvient une de ses ex-fidèles un peu plus aisé que les autres. « Le plus choquant, cet imposteur manquait d’éthique mais peut être qu’il avait quelques pouvoirs sataniques ou divin ? Je n’en saurais vous le confirmer ». Malheureusement l’exemple de T.G fait école à Abidjan et dans toute la Côte d’Ivoire. A la faveur de la crise et à la persistance d’une situation socio économique précaire, les temples se sont multipliés et on a vu n’aître une nouvelle race de prédicateur évangéliste et prier ‘’au nom du père, du fils et du business’’. Justement, l’évangile est devenu un fond de commerce pour ces néo-chrétiens. En toile de fond la prospérité tout azimut et la gloire précoce et ses ‘’prédicateurs’’ évangélistes qui manifestent un sens du business à faire peur. Il ne se passe pas un seul week-end ou l’on rencontre à travers Abidjan des affiches ou l’on annonce : ‘’Festivals de Miracles’’. ‘’Venez à la croisade, une vie meilleure vous attend’’ ou encore, ‘’le jour où votre problème de travail, de femme et de santé trouvera solution’’. Pendant ce temps, l’Etat assiste un peu médusé aux désordres qui perdure dans ce milieu pourtant censé venir en aide psychologie et spirituelle. Abus de confiance, extorsion de fond, escroquerie….riment désormais avec la multiplication de ces ‘’églises boutiques’’.
Williams Arthur Prescot
Il se déclare « prophète ». Il prédit bonheur et infortune comme on distribue bons et mauvais points. Il réalise ses miracles et prêche l’Evangile. Un pasteur guérisseur, à l’occasion réparateur portable, carreleur…bref tous les petits métiers sont l’apanage de ces hommes. Avant sa fuite éperdue, T. G répandait ses bienfaits dans les quartiers précaires à Abidjan. ‘’Un sans église fixe’’ qui rendait culte dans les terrasse transformées pour l’occasion en lieu de culte. Un presque désoeuvré qui affirme être au moins dans les secrets de Dieu. N’ayant pas su se tracer un passage après des études passables pour ne pas dire médiocres, T. G s’est subitement lancé dans la mouvance protestante des Eglises Evangéliques à travers la métropole abidjanaise pour ‘’prêcher la bonne parole’’. Un hors circuit, à l’image d’un phénomène religieux largement répandu en Côte d’Ivoire et qu’on pourrait appeler l’évangile sauvage. Aujourd’hui, T. G ne possède ni temple, ni fidèles. Ceux qui le vénéraient contestent aujourd’hui ses pouvoirs, quand ils ne le traitent pas d’assassin. L’homme qui promettait il y a peu encore à ses fidèles richesse et succès, le fondateur d’une église dont il est l’unique ministre s’est rendu coupable d’escroquerie, d’acte de fétichisme et d’abus de confiance. Il faut avouer que cela fait désordre pour celui qui n’a cessé de marteler sur tous les toits qu’il est ‘’l’envoyé du Seigneur’’. Mis hors d’état de nuire et arrêté par la police, « la plupart des gens se sont détournés de lui », a déclaré un de ses amis, lui aussi se présentant comme un pasteur. Toujours habillé en costume avec des accents d’imposteurs, une démarche apparemment assurée et un parler artificiel, T. G est un prédicateur évangélique, le soldat perdu d’une armée aussi ‘’puissante que diverse’’. Une myriade de courants en passe de submerger le protestantisme en Côte d’Ivoire. Le nombre de personne qui se réclame de cette religion croit chaque jour un peu plus. Tous les mois, une nouvelle chapelle se crée. Dans la plupart des cas, il s’agit d’assemblées regroupées dans des fédérations mais aussi aux côtés de ces structures apparaissent des Eglises dites autocéphales, propriétés d’un homme ou d’une famille, des prêcheurs sortis de nulle part, des devins, des gourous loués pour leurs pouvoirs magiques. « Ils ont une autorité très grande que nous n’avons pas », souligne un pasteur approché pour besoin d’enquête. « Et comme ils sont isolés, ils peuvent facilement glisser dans les dérives sectaires ». A reconnu jeune pasteur sous le concert de l’anonymat non sans franchise. Avant d’ajouter avec un sourire complice : « Je vous dis la vérité : de nos jours, il y a beaucoup de faux pasteurs et de faux prophètes ». Le temps pour lui de nous raconter une anecdote : « Dans le cadre de ‘’leurs fonctions’’, ils aiment se faire appeler : « pasteur X », « Bishop Y », comme pour mieux souligner leur prétendu lien avec le divin. T. G, toujours chaleureux et souriant, prêt à servir l’envoûtant ‘’que Dieu vous bénisse’’, après découpage des informations, il a été révélé que T.G a fait plusieurs voyages au Bénin. Pourquoi faire ? La question reste ouverte. C’est là qu’il a fait la connaissance de nombreux vagabonds qui se sont bombardés ‘’homme de Dieu’’ peu de temps après à Abidjan. T.G n’a jamais été ordonné bishop. Il ne possède qu’un brevet d’électronique, mais affirme avoir reçu un « appel », il se dit en « mission » pour le compte de Jésus Christ le sauveur de l’humanité. Dans tous les cas, cette notion a très bonne mine et ne laisse pas indifférent les populations abidjanaises portées sur la réussite subite et une dose de gloire a faire peur T.G vie d’aumône et déteste travailler convenablement pour se ‘’faire une place au soleil’’. Comme beaucoup de pasteurs autoproclamés, il réclame sa dîme, 10% du revenu de ses troupes qui comptent parmi les plus démunies d’Abidjan. « On lui donnait 5000 Frs ou 10.000 F CFA lorsqu’il venait nous prêcher l’évangile à la maison. Ça lui permettait d’avoir les habits… », se souvient une de ses ex-fidèles un peu plus aisé que les autres. « Le plus choquant, cet imposteur manquait d’éthique mais peut être qu’il avait quelques pouvoirs sataniques ou divin ? Je n’en saurais vous le confirmer ». Malheureusement l’exemple de T.G fait école à Abidjan et dans toute la Côte d’Ivoire. A la faveur de la crise et à la persistance d’une situation socio économique précaire, les temples se sont multipliés et on a vu n’aître une nouvelle race de prédicateur évangéliste et prier ‘’au nom du père, du fils et du business’’. Justement, l’évangile est devenu un fond de commerce pour ces néo-chrétiens. En toile de fond la prospérité tout azimut et la gloire précoce et ses ‘’prédicateurs’’ évangélistes qui manifestent un sens du business à faire peur. Il ne se passe pas un seul week-end ou l’on rencontre à travers Abidjan des affiches ou l’on annonce : ‘’Festivals de Miracles’’. ‘’Venez à la croisade, une vie meilleure vous attend’’ ou encore, ‘’le jour où votre problème de travail, de femme et de santé trouvera solution’’. Pendant ce temps, l’Etat assiste un peu médusé aux désordres qui perdure dans ce milieu pourtant censé venir en aide psychologie et spirituelle. Abus de confiance, extorsion de fond, escroquerie….riment désormais avec la multiplication de ces ‘’églises boutiques’’.
Williams Arthur Prescot