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Politique Publié le mercredi 2 juin 2010 | Le Nouveau Réveil

Agonie de l`Accord politique de Ouagadougou : Gbagbo et Compaoré dos à dos…

© Le Nouveau Réveil Par DR
Accord politique de Ouagadougou - Le Président Blaise Compaoré, Facilitateur
Que se passe-t-il ? Le pouvoir ivoirien semble abandonner de plus en plus la route de Ouagadougou pour le règlement des menus problèmes qui jonchent le chemin du processus électoral. Officiellement, l`accord Politique de Ouagadougou est toujours en vigueur. Mais pour qui sait lire entre les lignes politiques, la recette Compaoré a cessé d`être la panacée depuis un certain 19 février 2010.
Le Facilitateur du dialogue direct entre la rébellion et le Chef de l`Etat ivoirien, l`aurait su qu`il ne se serait pas rendu à Abidjan mi-février 2010 pour désamorcer la crise de la double dissolution de la Commission Electorale Indépendante et du Gouvernement. La décision finale qu`il a inspirée pour remettre le processus sur les rails a, sans aucun doute, sonné le glas de sa médiation. Pour la simple et bonne raison que cette décision a renvoyé à ses études le camp présidentiel qui ne voulait ni d`un gouvernement des partis, ni d`une Commission composée des représentants des partis, encore moins d`un chronogramme électoral sans la reprise intégrale du processus depuis le départ. Ce désaveu du camp présidentiel par le médiateur adulé vaut aujourd`hui à Blaise Compaoré d`être écarté en douceur de la médiation. De maître d`œuvre de l`APO, Compaoré est, selon toute vraisemblance, contraint de jouer les observateurs, là où il était l`arbitre et le recours incontesté. Bien avant son déplacement à Abidjan au mois de février, le Facilitateur a reçu les antagonistes et protagonistes de façon séparée à Bobo-Dioulasso. Au tour du chef de l`Etat ivoirien, selon des sources bien introduites, le président du Faso aurait eu du mal à cacher son agacement devant le spectre de l`éternel recommencement et la fuite en avant de ceux qui doivent appliquer les textes qu`ils ont eux-mêmes élaborés et signés. Dans une période où le Burkina Faso s`apprête à organiser ses propres élections, le Facilitateur n`entendait nullement laisser à son pied le problème Ivoirien comme un boulet qui le freinerait dans ses propres manœuvres. En effet, échouer en Côte d`Ivoire serait pour lui la pire des campagnes. Or, seule l`application de l`APO pour parvenir à des élections propres lui garantirait le succès. C`est dans cette logique qu`il a donc joué au Burkina et une fois à Abidjan. Cette façon de faire qui contrarie le camp présidentiel, évidemment, n`est pas pour plaire à l`hôte qui prit alors sur lui de scruter d`autres horizons. Le président sénégalais Abdoulaye Wade se présente comme la providence. Il arrive donc en Côte d`Ivoire au nez et à la barbe de Compaoré. Sans se déclarer officiellement en médiation, il marche sur les plates-bandes de la médiation burkinabé et rencontre toutes les forces politiques du pays. Le communiqué final qui sanctionne cette visite est mi-figue mi-raisin.

Le Facilitateur à la touche
Le Burkina Faso en reste perplexe et toute la communauté en est toujours à s`interroger. Depuis, la Facilitation burkinabé reste muette dans l`interminable feuilleton des reports et blocages. Et pour cause, on s`intéresse de moins en moins à elle. Même si récemment, le ministre Tagro Désiré, homme de main de Laurent Gbagbo qui a conduit la délégation du régime ivoirien aux négociations du dialogue direct, est allé voir le Facilitateur et qu`à sa sortie d`audience, il a annoncé que la Facilitation burkinabé est toujours en vigueur et que nullement le régime ivoirien n`a l`intention de remplacer le Président du Faso par un autre médiateur. C`est la partie diplomatique. Mais en dessous, le fossé semble s`agrandir et le froid se cristalliser. Que se reproche-t-on en effet du côté du pouvoir ivoirien pour aller se justifier à Ouagadougou ? " Depuis que son alter égo sénégalais, Abdoulaye Wade, s`est invité dans la danse, voici un Gbagbo qui prend son indépendance du facilitateur, ne tarissant pas d`initiatives pour reprendre la main dans cette crise qui ne cesse de prendre de l`âge, chaque fois qu`une date pour une éventuelle élection présidentielle est fixée ", écrit le journal burkinabé "l`Observateur Paalga" dans son édition d`avant-hier. C`est dire combien, l`idylle entre Abidjan et Ouagadougou aura vécu. Mieux, poursuit notre confrère burkinabé : " … d`ailleurs, l`absence remarquée de Blaise Compaoré à un tel rendez-vous (NDLR, les Assemblées Annuelles de la BAD à Abidjan) peut être interprétée comme la manifestation du mécontentement du Facilitateur, maître d`œuvre de l`accord politique de Ouagadougou du 04 mars 2007, contraint aujourd`hui de jouer les observateurs. Mais a-t-il seulement été informé de l`intégration des ex-rebelles dans l`armée nouvelle à partir du 15 juin ? Rien n`est moins sûr ". Quand on sait ce que représente Compaoré dans la normalisation des rapports entre l`ex-rébellion et le régime ivoirien, on a du mal à croire qu`il ne soit informé de rien depuis. Ce qui fait dire à notre confrère burkinabé : " S`il s`avérait que Gbagbo avait choisi de ranger la facilitation ou le médaillon de Blaise Compaoré dans les archives du Palais de Cocody, il n`aurait fait que nous rappeler au bon souvenir du "boulanger" qu`il incarne ". Ces phrases pourraient traduire toute la déception du Burkina vis-à-vis du régime ivoirien. A ce stade, nul ne peut prédire la réaction, du suspecté d`hier, devenu facilitateur avant d`être rangé. Gbagbo et Compaoré, le divorce ? Tout porte à le croire.

Eddy PEHE
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