Le sommet Afrique- France de Nice vient de s’achever. On a vu à côté du président français, Nicolas Sarkozy, le gotha des Chefs d’Etat africains, prendre des résolutions pour le développement du continent. Tous étaient là, débordants d’énergie et de propositions, sauf le nôtre, un certain Laurent Gbagbo, qui a préféré se faire représenter par celui-là même qui se fait passer, avec fierté, pour le « Talleyrand » ivoirien, l’homme de tous les régimes, de tous les soleils, Laurent Dona Fologo. A la télévision, on a cherché en vain, sans pouvoir apercevoir le messager. Normal, il n’a pas la carrure des chefs. Il ne peut donc pas « être Khalife à la place du Khalife ». Que de désolation de ne pas voir notre grand chef à cette tribune où des décisions ont été prises ! Les arguments avancés pour ne pas être à ce conclave sont par trop légers du reste. Le père de l’expression « asseyons- nous et discutons », veut un tête à tête avec le numéro un français, pour vider un contentieux qu’il aurait eu avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Ces anciens dirigeants qu’il accuse d’avoir voulu le renverser pendant la crise ivoirienne. L’argument parait bien léger, dans la mesure où ces deux hommes ne sont plus aux affaires en France. De plus, depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy, le grand chef a dit devant la nation, qu’il « dormait bien ». Sans doute, a-t-il oublié d’ajouter qu’il fait désormais de beaux rêves aux antipodes des cauchemars que lui faisaient vivre Chirac et Villepin. On en est à se demander pourquoi le camarade socialiste a du mal à faire la différence entre ses problèmes personnels et les préoccupations des populations ivoiriennes. A moins d’être carrément le détenteur du titre foncier de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo aurait compris que le devenir de notre pays s’accommode difficilement avec ses calculs politiciens. Comment un homme qui revendique le titre de « nationaliste » et de « patriote » peut-il agir contre les intérêts de son peuple ? Comment être un homme d’Etat et donner dans les états d’âme ? Un bien curieux amour pour la patrie, il faut en convenir. A la vérité, Laurent Gbagbo a peur de rencontrer Nicolas Sarkozy pour la simple raison que ce dernier évoquera la tenue de l’élection présidentielle qui prend les allures d’un serpent de mer
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga