La cour de la sous-préfecture de Daloa ressemble depuis hier nuit à un camp de refugiés. Plus de 300 personnes déplacées des villages de Baloguhé et Bowali y ont trouvé refuge. Ces personnes ont fuit une deuxième attaque des manœuvres de Teali Blé Jean-Marie, fils du village de Tahilaguhé, qui réside en France. En 2004, ce dernier avait décidé de créer une plantation d'hévéa dans son village sur les terres appartenant à son père. Il demande donc le départ des planteurs anciennement installés là. Kamara Moriba, planteur à Bologuhé à 12 km de Daloa déclare que certains de ces planteurs occupaient ces terres depuis 1922. Plusieurs plantations ont été détruites par M. Téabli. Cette situation a créé une frustration chez la population de Bologuhé. En représailles, elle a fait une descente dans la plantation de M. Téabli où plusieurs jeunes plants ont été détruits en 2009. A cette occasion, 7 planteurs baoulé, dont une femme, ont été emprisonnés à Daloa avant de recouvrer la liberté deux mois plus tard. Le procureur de Daloa a recommandé un règlement à l'amiable. Ainsi nanan Atta Brou de la communauté akan de Daloa et nanan Kra Firmin de la communauté Ahoutou ont été mandatés pour servir de médiateurs. Ainsi 150 000 Fcfa et deux moutons, deux casiers de vin et deux bouteilles de liqueur ont été offerts en guise de dédommagement. Les manœuvres de Toali Blé auxquels on reproche de récolter les produits des plantations voisines accusent la famille du vieux Amani Kouamé à Bowali de s'être attaqué à la plantation de leur patron. Mardi, 35 manœuvres font une descente aux environs de 16 h chez Laba Camara. Ils le somment de quitter le campement avec ses parents baoulé. Ils le rouent de coups. Son fils âgé de 23 ans est grièvement blessé. L'alerte est donnée dans les villages de Bologuhé et Bowali. Depuis hier nuit, les hommes ont décidé d'évacuer les femmes et les enfants dont des élèves à la sous-préfecture de Daloa. Au dire de Camara Moriba, d'importants dégâts ont été enregistrés à Bowali : portes fracturées, biens emportés, animaux domestiques tués et emportés. A 20 h 30, une dizaine de femmes et d'enfants a rejoint les premiers réfugiés. Le sous-préfet central, Ouasselou Gnepa a promis d'envoyer des éléments des forces de l'ordre pour sécuriser la zone.
Bayo Fatim à Daloa
Bayo Fatim à Daloa