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Société Publié le samedi 5 juin 2010 | Le Patriote

Reportage : Augmentation du prix du riz, boutiquiers, restauratrices et clients aux abois

Le prix du riz vient de connaître une nouvelle hausse. Toute chose qui irrite commerçants et consommateurs.

Samba est boutiquier à Koumassi, Cité Houphouët-Boigny. Depuis quelques jours, il a des soucis pour continuer son activité et surtout pour vendre du riz. « Ils ont encore augmenté le prix du riz », se plaint-il. A ce rythme, pense-t-il, il faut arrêter la commercialisation de cette denrée. Il ne comprend pas cette nouvelle hausse des prix qui touche les qualités de riz depuis quelques jours. « Il y a eu une hausse de 500 FCFA, de 700 FCFA ou de 1000 FCFA sur les sacs de riz. A ce rythme, nous serons obligés de jeter l’éponge », gronde t-il. Founigué, un autre commerçant, toujours de la Cité Houphouët-Boigny, est, lui, aussi exaspéré. « Il y a des clients qui nous font palabre parce qu’ils pensent que c’est volontairement que nous augmentons le prix de nos marchandises. Ils oublient que nous ne faisons que répercuter le prix d’achat sur celui de vente », explique-t-il. A Port-Bouët et Marcory Anoumabo, le constat est le même. « Depuis quelques temps, les grossistes chez qui nous nous approvisionnons, nous tendent des factures en hausse. En retour, nous ne faisons que répercuter cela sur les prix », se justifie M. Koné, qui exerce à Marcory Anoumabo.

Boutiquier à Port-Bouët, Youssouf ne dit pas autre chose. « Frère, les choses deviennent de plus en plus difficile pour nous qui vendons du riz. Le prix du riz vient encore de connaître une hausse. Nous sommes obligés de faire plusieurs gymnastiques pour rentrer dans nos fonds », fait-il remarquer, avec amertume. Les grandes surfaces, elles aussi, se sont mises dans la danse. Les anciens prix affichés ont été remplacés par de nouveaux, plus élevés. Une situation, dont les premières victimes ne sont autres que les clients et surtout les restauratrices. Avec cette augmentation, ces dernières sont dans le désarroi, parce que leurs chiffres d’affaires dégringolent.

« Mon mari ne travaille plus depuis quelques années. Avec nos économies, nous avons ouvert un petit restaurant. Au départ, tout allait bien, aujourd’hui, c’est difficile », se lamente dame Affoué Koffi qui tient un restaurant à Koumassi Quartier Adjoukrou. Ses malheurs, selon elle, ont été accentués par la nouvelle hausse du prix du riz. « On avait le choix entre augmenter le prix du plat qui était à 500 FCFA ou diminuer la quantité de riz servi », note-t-elle. Dans un cas comme dans l’autre, les choses semblent compliquées pour notre restauratrice. «Certains de nos clients avaient du mal à payer déjà les 500 FCFA. Faire le plat à 600 FCFA par exemple sera insupportable pour beaucoup d’entre eux », ajoute t-elle. L’autre option, celle de diminuer la quantité du riz est une pilule difficile à avaler pour beaucoup de clients. Cela provoque souvent des altercations entre clients et consommateurs. Et les restauratrices essuient malgré elles, le courroux de ceux qui fréquent leurs restaurants. « Vieille mère, le riz est trop petit », se plaint un jeune Raymond Kouadio devant Mme Affoué Koffi, avant de plaider : « Pardon augmente un peu la quantité ». S’en suit une dispute entre elle et le jeune homme. Finalement, Kouadio, ramené à la raison par ses camarades, sort une pièce de 500 FCFA pour payer son plat. « On ne peut plus manger à sa faim avec 500 FCFA », tempête t-il avant de s’éclipser non sans avoir juré la main sur le cœur de ne plus mettre les pieds au restaurant de dame Affoué. Comme elle, Mme Konan, qui tient un restaurant à Port-Bouët, n’est pas également au bout de ses peines. « Aujourd’hui, des clients sont en train de nous fuir, parce que disent-ils, la quantité du riz a baissé.

On est pourtant obligé de les servir ainsi si on veut avoir une marge bénéficiaire », justifie-t-elle.

Pour Mlle Aïcha, la situation est devenue insupportable. « Quand je rentre au marché, je suis obligée de faire plusieurs va-et-vient. L’augmentation du prix du riz joue sur mon argent de popote. Je demande à mon fiancé de revoir cet argent à la hausse, il refuse prétextant que son salaire n’a pas encore bougé. Pourtant, on est obligé de manger si on veut rester en vie », fait-elle remarquer. Cette hausse brusque du prix du riz a malheureusement failli faire exploser le couple Gnagne. « Mon mari m’a remis 10 000 FCFA comme d’habitude pour payer le riz. Quand je me suis présentée devant le boutiquier et que je lui ai tendu le billet de 10 000 FCFA, il m’a dit que c’était insuffisant et qu’il faillait y ajouter 500 FCFA. Ce que j’ai fait », explique t-elle. Le soir venu, poursuit-elle, « j’ai fait le compte-rendu à mon mari qui a refusé de rembourser les 500 FCFA, parce que, pour lui, je voulais lui soutirer de l’argent ». Et Mme Gnagne de poursuivre : « Nous avons échangé violemment. Il a fallu l’intervention des voisins, pour que les choses rentrent dans l’ordre. Notre couple a failli se briser du fait d’une augmentation sauvage du prix du riz ». De toute évidence, les clients et les consommateurs sont les gros perdants. Ils paient à leur corps défendant, un lourd tribut à cette hausse inattendue du prix du riz…Et cela, dans l’indifférence des autorités qui ne semblent pas se soucier de la souffrance des populations.

Thiery Latt
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