La cohésion et la sérénité qui règnent actuellement ne sont pas du goût de certaines personnes qui, inlassablement, travaillent à susciter d`autres candidatures, en particulier celle du Premier ministre Charles Konan Banny. Pour rafraîchir leur mémoire, nous republions cette allocution prononcée fin 2008 par le concerné lors de la tournée du candidat Bédié à Yamoussoukro.
M. le président du PDCI-RDA, Mesdames et Messieurs les dignitaires du PDCI-RDA, avec à leur tête mon jeune frère, le Secrétaire général, le Pr. Alphonse Djédjé Mady,
Messieurs les vice-présidents, mon frère Duncan,
Mon frère Zadi, mon frère Aka Aouélé,
Tous mes autres frères,
Ma sœur la vraie Go, Hortense Aka Anghui et mon frère son époux.
M. le président, si j`étais sage, mais vous savez que je ne le suis pas, je ne dirais plus rien par rapport à ce que nous avons vu et entendu. Mais, je ne veux pas être sage aujourd`hui, même si je l`ai souvent dit, ce pays a besoin d`un sage, il a cruellement besoin d`un sage. Il nous faut un sage dans le village. Mais, comme je ne veux pas être sage aujourd`hui, je vais ajouter mon mot à tout ce qui a été dit jusqu`à présent. Au fait, vous dire quoi, Monsieur le président ? Pour faire des constats. Qui donc a dit que les meetings qui sont organisés depuis plus d`une semaine, pour lesquels je vous accompagne, se déroulent devant des tentes vides ? Qui a dit ça ? Pourtant, ça a été dit. Même s`ils sont aveugles, ils entendent quand même. Aujourd`hui à Yamoussoukro ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du sud, ceux du Nord, ceux du Centre, ceux du Centre-ouest, ceux de l`Est de la Côte d`Ivoire pour se rencontrer ici. Yamoussoukro, ville de rencontre, ville cosmopolite à souhait, ville ouverte, ville fraternelle qui se veut le symbole de la Côte d`Ivoire. Ils sont venus, ils sont tous là parce que leur mère la Côte d`Ivoire, est malade. Ils sont tous là pour vous accompagner au chevet de la mère, malade. Qu`est ce qu`on fait dans une famille digne de ce nom quand on n`est pas le fils maudit ? Même le fils maudit, ce jour là est venu. Mais ici, il n’y a pas de fils maudit, ils sont tous venus, ils sont là pour vous accompagner au chevet de la Côte d`Ivoire malade. On ne se bat pas au chevet d`une mère malade. Les légendes ont souvent la vie dure et longue. Il nous faut des gestes même si on n`en a pas besoin pour certains. Lorsque je vois en face de moi Henri Konan Bédié assis à coté, bien entendu, de Mme Bédié que je salue avec respect et affection, lorsque je vois Jean Konan Banny, je me dis que véritablement, on ne se bat pas au chevet d`une mère malade. Alors je voudrais saluer mon frère et le remercier pour son soutien. Nous sommes une famille de fidèles, la fidélité est notre défaut dans un monde infidèle. Dans un monde de traitres, la fidélité est notre défaut. Alors M. le président, acceptez qu`on vous offre ce défaut. Nous sommes fidèles. Nous avons l`amitié exigeante parce que nous avons beaucoup d`ambitions pour notre pays. Qu`est ce qui peut amener un homme qui a tout eu dans sa vie et je crois que le président Henri Konan Bédié a tout eu dans sa vie, (je ne vois pas parmi nous un autre Ivoirien qui peut prétendre avoir tout eu dans sa vie), qu`est ce qui peut amener un homme qui a tout eu dans sa vie aujourd`hui à braver les temps, les intempéries pour venir encore dans cette situation difficile lutter et se donner aux uns et aux autres ? Cela s`appelle le don de soi. Et le don de soi, c`est le dernier message que Félix Houphouët-Boigny nous a laissé au cours de sa dernière campagne. Le don de soi. Et il ne peut en être autrement. Ici à Yamoussoukro, nous sommes sur la terre d`Houphouët-Boigny. Houphouët nous a enseigné des principes, Houphouët nous a donné des repères. Et nous a dit au total que même si nous sommes divers, différents, nous sommes un. L`unité dans la diversité. L`unité dans nos différences. Voilà l`ambition que Félix Houphouët-Boigny a assignée à la Côte d`Ivoire. Il y a quelques jours, vous avez dit et je vous cite de mémoire, le salut n`est pas à la haine. Mais le salut est au rassemblement et à l`union. Je crois que si je ne me trompe que c`est à Tiébissou. Combien ce langage reprend et contient en lui tout seul toute la philosophie Houphouetienne. C`est ce genre de langage que nous partageons, que personnellement je partage. Nous sommes différents, nous sommes un peuple divers, mais riche dans sa diversité. Mais nous avons besoin de catalyseur, il faut toujours un catalyseur. Et le catalyseur, je souhaite que vous le réincarniez. Je n`aime pas les diviseurs. Qu`est devenu notre pays ? Il est divisé, le territoire est divisé. Mais rassurez-vous. Quand j`étais à Dakar, après les élections, j`ai entendu notre président actuel dire ceci : J`ai pris la Côte d`Ivoire avec 322 500km2, je rendrai la Côte d`Ivoire pas avec un centimètre de moins. Il est temps que la Côte d`Ivoire soit réunifiée et réinstallée dans son unité. Il est temps que la Côte d`Ivoire, ce pays que nous avons aimé, il est temps que les Ivoiriens retrouvent la fraternité du Nord au Sud en passant par le Centre. Et c`est cela la philosophie du PDCI-RDA. Et c`est cela que le salut de ce pays passe obligatoirement par la victoire du PDCI-RDA avec son candidat Henri Konan Bédié. Ce ne sont pas des propos de campagne. C`est ma conviction profonde et c`est votre conviction. Dites à vos voisins que la Côte d`Ivoire actuelle n`est pas le pays que nous aurions aimé. Ce n`est pas le pays dont nous avons rêvé. Ce n`est pas le rêve que Houphouët-Boigny nous a laissé, ce n`est pas l`héritage qu`il nous a laissé. Et Henri Konan Bédié dans des conditions difficiles, je suis témoin, a essayé de maintenir cet héritage. Aujourd`hui, il s`agit d`aller récupérer cela, d`aller le récupérer et de réparer tout ce qui a été abîmé. Beaucoup de choses ont été abîmées à commencer par les Ivoiriens eux-mêmes. Les hommes et femmes sont abîmés. Les uns n`ont plus confiance aux autres. Or vous connaissez mon credo : sans la confiance, rien n`est possible à l`homme. Comment se fait-il que ce pays qui a été bâti sur la confiance des Ivoiriens, entre eux-mêmes et qui les a rendus forts pour être la première nation sub-saharienne après les indépendances, comment ce pays-là est devenu un pays brisé ? Les Ivoiriens ont été brisés, il faudra réparer cela en ramenant la confiance entre les Ivoiriens. La confiance entre les Ivoiriens entraîne la confiance dans la Côte d`Ivoire. C`est quand nous aurons rétabli tout cela que nos frères et nos amis, ceux qu`on appelle les investisseurs viendront en Côte d`Ivoire et ils sont nombreux. Au fait, s`ils ne viennent pas, c`est parce qu`ils n`ont plus confiance, ils n`ont plus confiance en notre leadership actuel. Je crois que nous devons faire ce constat rapidement et puis regarder devant. Le travail demain sera énorme. Il y a que, quelques années en arrière, on faisait Abidjan-San Pedro en trois heures. Ceux qui allaient vite pouvaient le faire en deux heures et demie. Combien de temps mettons-nous aujourd`hui pour aller d`Abidjan à San Pedro ? Six heures, huit heures, neuf heures. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous avons reculé de trois fois le temps. Et je peux multiplier les exemples à souhait. Nous n`avons plus de route. Je suis allé à San Pedro, j`ai mis trois heures pour faire vingt cinq kilomètres. Ce n`est pas ça la Côte d`Ivoire. M. le Président, vous aurez beaucoup de travail à faire. Mais j`ai confiance parce que les cadres sont nombreux autour de vous et l`expérience est là. Ils sont là les nombreux cadres spécialistes qui vont vous accompagner. Mais je leur dis, il faut en toute chose savoir tirer les leçons. Nous aurons une très grande responsabilité demain. Pour tous nos frères, pas pour nous. Nous devrons faire preuve de don de soi, d`abnégation, d`honnêteté et peut-être d`austérité parce que les temps sont durs. Les temps seront durs demain, mais qu`est-ce que c`est les temps durs face à la cohésion, face à l`effort, face à l`union, que les Ivoiriens sous la houlette du Pdci-rda avec leur chef auront démontré pour vaincre les difficultés qui seront devant nous et que nous ne devons pas ignorer. Mais j`ai confiance. Monsieur le Président, je vous ai dit que si j`étais sage, je ne parlerais pas, mais comme je n`ai pas été sage, je parle un peu plus que prévu. Donc vous me pardonnerez. Nous n`avons plus de routes, nous n`avons plus d`hôpitaux, nous n`avons plus d`écoles. Ah ! L`école ! Mais comprenez-vous que ceux-là mêmes qui étaient censés être les maîtres d`école, sont ceux-là qui font disparaître l`école. C`est un constat, les enfants l`ont dit. Les Ivoiriens ne s`expatriaient pas. Autre bizarrerie des temps modernes, les Ivoiriens étaient connus pour ne pas aller à l`étranger ; ils sont massifs, les Ivoiriens qui sont à l`étranger, en quête d`emploi qu`ils trouvent difficilement, parce qu`ici, il n`y a plus d`emploi. Les jeunes ne savent pas à quel saint, ils seront voués. Quel est leur avenir ? Comment peut-on avoir une ambition pour son pays sans avoir une vision ? Et penser un avenir, une vision cohérente ? Il faut qu`on fasse en sorte que la cohésion sociale si nécessaire à la philosophie du PDCI soit. Parce que sans cohésion sociale, il n`y a pas de fraternité, or la fraternité, c`est l`un des piliers, l`un des principes, l`une des valeurs enseignées par le PDCI-RDA. Voici tout ce que vous aurez à réparer. Et encore une fois, j`ai confiance. Alors du haut de cette tribune, je souhaite en toute modestie lancer un appel à tous ceux qui partagent, et je sais qu`ils sont nombreux, dans cette philosophie de fraternité. Je dis qu`il est encore temps. Je dis en particulier, je l`ai interpellé tout à l`heure, j`espère qu`il a compris, mon jeune frère, mon condisciple d`ailleurs, nous étions à l`école primaire ensemble. Je parle d’Apollinaire (Ndlr: gouverneur de Yamoussoukro). Apollinaire, mais qu`est-ce que tu fais là-bas ? Mais on m`a dit que tu n`es pas là-bas ! Alors si tu n`es pas là-bas, viens ! Je ne veux pas parler comme lui, encore que sa formule était exacte. Feu Balla Kéita, paix à son âme, disait "un pied dehors, un pied dedans, dehors" Non, quand Balla a dit ça, j`ai dit que je ne suis pas d`accord, un pied dedans, un pied dehors, dedans ! Revenez ! Monsieur le Président, je fais une confidence, je ne peux pas ne pas la faire. Parce que ça me taraude ! Je me souviens, et c`est un souvenir douloureux, mais je vais quand même le rappeler. La dernière réunion importante du Bureau politique que le Président Houphouët a faite, avant de prendre l`avion et de ne plus revenir. Vous vous souvenez de la conclusion ? La conclusion, c`est ceci : " Pendant le court instant que je vais m`absenter, l`intérim sera assuré par le Premier ministre. Il s`appelait à l`époque, mon frère et ami Alassane Dramane Ouattara. S`il m`arrive, plaise à Dieu, quelque chose, la Constitution dit que c`est Henri Konan Bédié. Et pour ce qui concerne le parti, voilà Fologo" Mais où est Fologo ? Mais entre nous, est-ce que si votre père vous dit cela, quels que soient les problèmes que vous avez avec votre grand frère, est-ce que vous quittez la maison du père ? Même s`il est parti, même si je sais qu`il ne reviendra pas, ce ne serait pas normal qu`à Yamoussoukro, que nous-même Banny prenant la parole, je ne mette pas en relief cela. Je ne comprends pas. Alors Laurent, je parle de Fologo parce qu`il y a plusieurs Laurent " Laurent, je t`en ai déjà parlé plusieurs fois. Et la dernière fois que je t`en parlais, c`était à l`occasion des funérailles d`une grande militante, Marie Thérèse Yamousso, paix à son âme. Et tu m`as dit Laurent, est-ce que je peux faire la confidence, il m`a dit il n`est pas trop tard. Je le dis sur la terre d`Houphouët. Il va me dire, je t`ai fait une confidence et tu l`as dite dehors. Mais ici, on est en famille, non ! Donc il n`y a pas de confidence entre nous. Il faut dire la vérité. Donc je lance un appel à toute la famille politique d`Houphouët-Boigny de se rassembler. Les Marxistes disent que ce qui est important, c`est la contradiction principale. C`est quoi la contradiction principale aujourd`hui ? C`est de changer un régime, c`est que le PDCI prenne le pouvoir. Voyez-vous, c`est ça l`essentiel. Alors ceux qui sont convaincus que c`est ça la contradiction principale, réunissons-nous, mettons-nous ensemble. Je ne comprends pas, le chemin est là, on voit et on ne le prend pas. Alors je demande à tous, à tous ceux qui se réclament de la philosophie d`Houphouët-Boigny de se mettre ensemble pour vaincre. Unissons-nous pour vaincre. Le slogan de nos frères du RDR que je salue, car ils sont alliés avec nous au sein du RHDP, c`est vivre ensemble. Comment pouvez-vous vivre ensemble si on n`a pas gagné ? Donc s`unir pour vaincre, vivre ensemble. Oui, c`est bien là les racines de la philosophie du PDCI-RDA qu`incarne aujourd`hui Henri Konan Bédié. Alors, moi, je me suis fait le devoir de dire cela aux uns et aux autres. Assez d`ego. Faisons preuve de dépassement pour le salut de la Côte d`Ivoire. Et je termine par là, car le salut est dans le rassemblement et l`union. Et c`est Henri Konan Bédié qui l`a dit. Merci de m`avoir entendu, merci de m`avoir écouté. Et vive le PDCI-RDA, vive la victoire prochaine du PDCI-RDA.
Je vous remercie.
Propos recueillis par PK, DS et PT
M. le président du PDCI-RDA, Mesdames et Messieurs les dignitaires du PDCI-RDA, avec à leur tête mon jeune frère, le Secrétaire général, le Pr. Alphonse Djédjé Mady,
Messieurs les vice-présidents, mon frère Duncan,
Mon frère Zadi, mon frère Aka Aouélé,
Tous mes autres frères,
Ma sœur la vraie Go, Hortense Aka Anghui et mon frère son époux.
M. le président, si j`étais sage, mais vous savez que je ne le suis pas, je ne dirais plus rien par rapport à ce que nous avons vu et entendu. Mais, je ne veux pas être sage aujourd`hui, même si je l`ai souvent dit, ce pays a besoin d`un sage, il a cruellement besoin d`un sage. Il nous faut un sage dans le village. Mais, comme je ne veux pas être sage aujourd`hui, je vais ajouter mon mot à tout ce qui a été dit jusqu`à présent. Au fait, vous dire quoi, Monsieur le président ? Pour faire des constats. Qui donc a dit que les meetings qui sont organisés depuis plus d`une semaine, pour lesquels je vous accompagne, se déroulent devant des tentes vides ? Qui a dit ça ? Pourtant, ça a été dit. Même s`ils sont aveugles, ils entendent quand même. Aujourd`hui à Yamoussoukro ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du sud, ceux du Nord, ceux du Centre, ceux du Centre-ouest, ceux de l`Est de la Côte d`Ivoire pour se rencontrer ici. Yamoussoukro, ville de rencontre, ville cosmopolite à souhait, ville ouverte, ville fraternelle qui se veut le symbole de la Côte d`Ivoire. Ils sont venus, ils sont tous là parce que leur mère la Côte d`Ivoire, est malade. Ils sont tous là pour vous accompagner au chevet de la mère, malade. Qu`est ce qu`on fait dans une famille digne de ce nom quand on n`est pas le fils maudit ? Même le fils maudit, ce jour là est venu. Mais ici, il n’y a pas de fils maudit, ils sont tous venus, ils sont là pour vous accompagner au chevet de la Côte d`Ivoire malade. On ne se bat pas au chevet d`une mère malade. Les légendes ont souvent la vie dure et longue. Il nous faut des gestes même si on n`en a pas besoin pour certains. Lorsque je vois en face de moi Henri Konan Bédié assis à coté, bien entendu, de Mme Bédié que je salue avec respect et affection, lorsque je vois Jean Konan Banny, je me dis que véritablement, on ne se bat pas au chevet d`une mère malade. Alors je voudrais saluer mon frère et le remercier pour son soutien. Nous sommes une famille de fidèles, la fidélité est notre défaut dans un monde infidèle. Dans un monde de traitres, la fidélité est notre défaut. Alors M. le président, acceptez qu`on vous offre ce défaut. Nous sommes fidèles. Nous avons l`amitié exigeante parce que nous avons beaucoup d`ambitions pour notre pays. Qu`est ce qui peut amener un homme qui a tout eu dans sa vie et je crois que le président Henri Konan Bédié a tout eu dans sa vie, (je ne vois pas parmi nous un autre Ivoirien qui peut prétendre avoir tout eu dans sa vie), qu`est ce qui peut amener un homme qui a tout eu dans sa vie aujourd`hui à braver les temps, les intempéries pour venir encore dans cette situation difficile lutter et se donner aux uns et aux autres ? Cela s`appelle le don de soi. Et le don de soi, c`est le dernier message que Félix Houphouët-Boigny nous a laissé au cours de sa dernière campagne. Le don de soi. Et il ne peut en être autrement. Ici à Yamoussoukro, nous sommes sur la terre d`Houphouët-Boigny. Houphouët nous a enseigné des principes, Houphouët nous a donné des repères. Et nous a dit au total que même si nous sommes divers, différents, nous sommes un. L`unité dans la diversité. L`unité dans nos différences. Voilà l`ambition que Félix Houphouët-Boigny a assignée à la Côte d`Ivoire. Il y a quelques jours, vous avez dit et je vous cite de mémoire, le salut n`est pas à la haine. Mais le salut est au rassemblement et à l`union. Je crois que si je ne me trompe que c`est à Tiébissou. Combien ce langage reprend et contient en lui tout seul toute la philosophie Houphouetienne. C`est ce genre de langage que nous partageons, que personnellement je partage. Nous sommes différents, nous sommes un peuple divers, mais riche dans sa diversité. Mais nous avons besoin de catalyseur, il faut toujours un catalyseur. Et le catalyseur, je souhaite que vous le réincarniez. Je n`aime pas les diviseurs. Qu`est devenu notre pays ? Il est divisé, le territoire est divisé. Mais rassurez-vous. Quand j`étais à Dakar, après les élections, j`ai entendu notre président actuel dire ceci : J`ai pris la Côte d`Ivoire avec 322 500km2, je rendrai la Côte d`Ivoire pas avec un centimètre de moins. Il est temps que la Côte d`Ivoire soit réunifiée et réinstallée dans son unité. Il est temps que la Côte d`Ivoire, ce pays que nous avons aimé, il est temps que les Ivoiriens retrouvent la fraternité du Nord au Sud en passant par le Centre. Et c`est cela la philosophie du PDCI-RDA. Et c`est cela que le salut de ce pays passe obligatoirement par la victoire du PDCI-RDA avec son candidat Henri Konan Bédié. Ce ne sont pas des propos de campagne. C`est ma conviction profonde et c`est votre conviction. Dites à vos voisins que la Côte d`Ivoire actuelle n`est pas le pays que nous aurions aimé. Ce n`est pas le pays dont nous avons rêvé. Ce n`est pas le rêve que Houphouët-Boigny nous a laissé, ce n`est pas l`héritage qu`il nous a laissé. Et Henri Konan Bédié dans des conditions difficiles, je suis témoin, a essayé de maintenir cet héritage. Aujourd`hui, il s`agit d`aller récupérer cela, d`aller le récupérer et de réparer tout ce qui a été abîmé. Beaucoup de choses ont été abîmées à commencer par les Ivoiriens eux-mêmes. Les hommes et femmes sont abîmés. Les uns n`ont plus confiance aux autres. Or vous connaissez mon credo : sans la confiance, rien n`est possible à l`homme. Comment se fait-il que ce pays qui a été bâti sur la confiance des Ivoiriens, entre eux-mêmes et qui les a rendus forts pour être la première nation sub-saharienne après les indépendances, comment ce pays-là est devenu un pays brisé ? Les Ivoiriens ont été brisés, il faudra réparer cela en ramenant la confiance entre les Ivoiriens. La confiance entre les Ivoiriens entraîne la confiance dans la Côte d`Ivoire. C`est quand nous aurons rétabli tout cela que nos frères et nos amis, ceux qu`on appelle les investisseurs viendront en Côte d`Ivoire et ils sont nombreux. Au fait, s`ils ne viennent pas, c`est parce qu`ils n`ont plus confiance, ils n`ont plus confiance en notre leadership actuel. Je crois que nous devons faire ce constat rapidement et puis regarder devant. Le travail demain sera énorme. Il y a que, quelques années en arrière, on faisait Abidjan-San Pedro en trois heures. Ceux qui allaient vite pouvaient le faire en deux heures et demie. Combien de temps mettons-nous aujourd`hui pour aller d`Abidjan à San Pedro ? Six heures, huit heures, neuf heures. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous avons reculé de trois fois le temps. Et je peux multiplier les exemples à souhait. Nous n`avons plus de route. Je suis allé à San Pedro, j`ai mis trois heures pour faire vingt cinq kilomètres. Ce n`est pas ça la Côte d`Ivoire. M. le Président, vous aurez beaucoup de travail à faire. Mais j`ai confiance parce que les cadres sont nombreux autour de vous et l`expérience est là. Ils sont là les nombreux cadres spécialistes qui vont vous accompagner. Mais je leur dis, il faut en toute chose savoir tirer les leçons. Nous aurons une très grande responsabilité demain. Pour tous nos frères, pas pour nous. Nous devrons faire preuve de don de soi, d`abnégation, d`honnêteté et peut-être d`austérité parce que les temps sont durs. Les temps seront durs demain, mais qu`est-ce que c`est les temps durs face à la cohésion, face à l`effort, face à l`union, que les Ivoiriens sous la houlette du Pdci-rda avec leur chef auront démontré pour vaincre les difficultés qui seront devant nous et que nous ne devons pas ignorer. Mais j`ai confiance. Monsieur le Président, je vous ai dit que si j`étais sage, je ne parlerais pas, mais comme je n`ai pas été sage, je parle un peu plus que prévu. Donc vous me pardonnerez. Nous n`avons plus de routes, nous n`avons plus d`hôpitaux, nous n`avons plus d`écoles. Ah ! L`école ! Mais comprenez-vous que ceux-là mêmes qui étaient censés être les maîtres d`école, sont ceux-là qui font disparaître l`école. C`est un constat, les enfants l`ont dit. Les Ivoiriens ne s`expatriaient pas. Autre bizarrerie des temps modernes, les Ivoiriens étaient connus pour ne pas aller à l`étranger ; ils sont massifs, les Ivoiriens qui sont à l`étranger, en quête d`emploi qu`ils trouvent difficilement, parce qu`ici, il n`y a plus d`emploi. Les jeunes ne savent pas à quel saint, ils seront voués. Quel est leur avenir ? Comment peut-on avoir une ambition pour son pays sans avoir une vision ? Et penser un avenir, une vision cohérente ? Il faut qu`on fasse en sorte que la cohésion sociale si nécessaire à la philosophie du PDCI soit. Parce que sans cohésion sociale, il n`y a pas de fraternité, or la fraternité, c`est l`un des piliers, l`un des principes, l`une des valeurs enseignées par le PDCI-RDA. Voici tout ce que vous aurez à réparer. Et encore une fois, j`ai confiance. Alors du haut de cette tribune, je souhaite en toute modestie lancer un appel à tous ceux qui partagent, et je sais qu`ils sont nombreux, dans cette philosophie de fraternité. Je dis qu`il est encore temps. Je dis en particulier, je l`ai interpellé tout à l`heure, j`espère qu`il a compris, mon jeune frère, mon condisciple d`ailleurs, nous étions à l`école primaire ensemble. Je parle d’Apollinaire (Ndlr: gouverneur de Yamoussoukro). Apollinaire, mais qu`est-ce que tu fais là-bas ? Mais on m`a dit que tu n`es pas là-bas ! Alors si tu n`es pas là-bas, viens ! Je ne veux pas parler comme lui, encore que sa formule était exacte. Feu Balla Kéita, paix à son âme, disait "un pied dehors, un pied dedans, dehors" Non, quand Balla a dit ça, j`ai dit que je ne suis pas d`accord, un pied dedans, un pied dehors, dedans ! Revenez ! Monsieur le Président, je fais une confidence, je ne peux pas ne pas la faire. Parce que ça me taraude ! Je me souviens, et c`est un souvenir douloureux, mais je vais quand même le rappeler. La dernière réunion importante du Bureau politique que le Président Houphouët a faite, avant de prendre l`avion et de ne plus revenir. Vous vous souvenez de la conclusion ? La conclusion, c`est ceci : " Pendant le court instant que je vais m`absenter, l`intérim sera assuré par le Premier ministre. Il s`appelait à l`époque, mon frère et ami Alassane Dramane Ouattara. S`il m`arrive, plaise à Dieu, quelque chose, la Constitution dit que c`est Henri Konan Bédié. Et pour ce qui concerne le parti, voilà Fologo" Mais où est Fologo ? Mais entre nous, est-ce que si votre père vous dit cela, quels que soient les problèmes que vous avez avec votre grand frère, est-ce que vous quittez la maison du père ? Même s`il est parti, même si je sais qu`il ne reviendra pas, ce ne serait pas normal qu`à Yamoussoukro, que nous-même Banny prenant la parole, je ne mette pas en relief cela. Je ne comprends pas. Alors Laurent, je parle de Fologo parce qu`il y a plusieurs Laurent " Laurent, je t`en ai déjà parlé plusieurs fois. Et la dernière fois que je t`en parlais, c`était à l`occasion des funérailles d`une grande militante, Marie Thérèse Yamousso, paix à son âme. Et tu m`as dit Laurent, est-ce que je peux faire la confidence, il m`a dit il n`est pas trop tard. Je le dis sur la terre d`Houphouët. Il va me dire, je t`ai fait une confidence et tu l`as dite dehors. Mais ici, on est en famille, non ! Donc il n`y a pas de confidence entre nous. Il faut dire la vérité. Donc je lance un appel à toute la famille politique d`Houphouët-Boigny de se rassembler. Les Marxistes disent que ce qui est important, c`est la contradiction principale. C`est quoi la contradiction principale aujourd`hui ? C`est de changer un régime, c`est que le PDCI prenne le pouvoir. Voyez-vous, c`est ça l`essentiel. Alors ceux qui sont convaincus que c`est ça la contradiction principale, réunissons-nous, mettons-nous ensemble. Je ne comprends pas, le chemin est là, on voit et on ne le prend pas. Alors je demande à tous, à tous ceux qui se réclament de la philosophie d`Houphouët-Boigny de se mettre ensemble pour vaincre. Unissons-nous pour vaincre. Le slogan de nos frères du RDR que je salue, car ils sont alliés avec nous au sein du RHDP, c`est vivre ensemble. Comment pouvez-vous vivre ensemble si on n`a pas gagné ? Donc s`unir pour vaincre, vivre ensemble. Oui, c`est bien là les racines de la philosophie du PDCI-RDA qu`incarne aujourd`hui Henri Konan Bédié. Alors, moi, je me suis fait le devoir de dire cela aux uns et aux autres. Assez d`ego. Faisons preuve de dépassement pour le salut de la Côte d`Ivoire. Et je termine par là, car le salut est dans le rassemblement et l`union. Et c`est Henri Konan Bédié qui l`a dit. Merci de m`avoir entendu, merci de m`avoir écouté. Et vive le PDCI-RDA, vive la victoire prochaine du PDCI-RDA.
Je vous remercie.
Propos recueillis par PK, DS et PT