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Économie Publié le vendredi 11 juin 2010 | L’expression

Lutte contre la fraude en Côte d’Ivoire - Les risques méconnus d’un fléau

Chaque mois, ce sont plus d’un milliard Fcfa et demi que l’Etat perd en raison de la fraude douanière. Une situation explosive qui amène, la direction des douanes et le secteur privé à ensemble bander les muscles pour endiguer le mal. Dans cette optique, l’union des grandes entreprises industrielles de Côte d’Ivoire(Ugeci) a sollicité les services de l’Organisation mondiale des douanes(Omd) pour l’organisation d’un séminaire opératoire à l’intention de plusieurs agents des douanes ivoiriennes. Le premier responsable des douanes, le colonel Major Mangly Alphonse, a mis le pied dans le plat en rappelant que la fraude et la piraterie menacent la société ivoirienne dans son fondement tant sur le plan économique que celui de la santé des populations. « La contrefaçon est un fléau qui, à grand pas, détruit les industries qui risquent de disparaître ». Dans cette veine, Christophe Zimmermann, expert à l’Omd, a révélé : « Chaque container frauduleux qui entre en Côte d’Ivoire fait disparaître des emplois, surtout au niveau des Pme ». Une situation que les industries payent au prix fort. Menuidier Jean Louis, directeur général d’Uniwa, fait des révélations importantes. En effet, face à l’offensive des douanes, les fraudeurs ont choisi de passer par les pays limitrophes pour faire écouler leurs marchandises sur le marché tant dans la zone centre nord ouest que gouvernementale. Ce qui a amené son entreprise à attaquer le mal en amont. « Nous sommes allés en Chine, avec le soutien des autorités et de l’Omd, nous avons brûlé des marchandises frauduleuses. Cette opération sera renouvelée mais, pour des raisons stratégiques, je ne dirai pas quand ». Les participants ont relevé le fait que les fraudeurs ont redoublé d’ingéniosité au point qu’il est difficile de faire la part entre un produit authentique et un autre frauduleux. Par ailleurs, au-delà du danger que le fléau fait courir sur l’économie, la fraude constitue une grave menace sur la santé des populations. Pour ce qui concerne les pagnes, il s’avère que les fraudeurs utilisent du coton de mauvaise qualité et des colorants de la même nature. Ce qui a causé des problèmes de peau chez certaines personnes en Afrique centrale. Plus grave, et ce qui passe sous silence, c’est l’ampleur du phénomène dans le secteur des médicaments.
Les médicaments touchés
Dans un de ses rapports en janvier 2010, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a mis l’accent sur les dangers du fléau. « On retrouve des contrefaçons de médicaments partout dans le monde. Il peut s’agir de mélanges aléatoires de produits toxiques comme de préparations inactives et inefficaces. Certaines renferment un principe actif déclaré et ressemblent tant au produit authentique qu’elles trompent aussi bien les professionnels de la santé que les patients ». Toujours selon le même rapport. « Mais, dans tous les cas, elles sont d’origine inconnue et leur composition n’est pas fiable. Elles sont toujours illégales. Elles peuvent entraîner des échecs thérapeutiques, voire la mort. Leur élimination constitue un défi considérable pour la santé publique ». Sous le sceau de l’anonymat, un responsable des douanes révèle que de nombreuses pharmacies ont dans leurs rayons des médicaments contrefaits. Le produit le plus touché semble être les molécules du viagra. Dans le même registre, les produits alimentaires et cosmétiques de mauvaise qualité circulent sur le marché au détriment de la santé des populations.

Mamadou Doumbes
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