Une tentative de destitution du chef, Akichi Emmanuel de Memni est en cours actuellement. Un groupe de villageois conduit par Jean Jacques Bechio est à l’origine de cette initiative. Ils accusent leur chef d’avoir, non seulement reçu triomphalement Alassane Dramane Ouattara dans leur village en janvier dernier, mais surtout de l’avoir intronisé comme chef de la génération Gnandôh. Nous avons joint le concerné au téléphone qui retrace la tentative avortée de sa destitution.
Le Patriote : Il se raconte que vous n’avez plus le soutien de vos populations qui ont décidé de vous démettre. Qu’en est-il?
Akichi Emmanuel : Il n’est pas vrai de dire que je n’ai pas le soutien de ma population. Je reconnais cependant qu’il y a une petite partie de cette population avec à sa tête, Jean-Jacques Bechio, qui a décidé de contester mon autorité et qui a mis en place un chef parallèle.
LP : Que vous reprochent t-ils ?
AE : Rien en réalité. Mais ce que je sais, c’est que depuis le passage du candidat Alassane Ouattara qui, comme vous le savez certainement, a beaucoup d’adeptes chez nous, surtout au niveau de la jeunesse, Jean-Jacques Bechio et ses hommes ont décidé de s’en prendre à moi. En réalité, dès que Jean-jacques Bechio a appris la nouvelle de la visite d’ADO chez nous et surtout son intronisation comme chef Gnandôh, il m’a joint au téléphone pour que je lui donne des explications. Je lui ai répondu que je n’avais pas le pouvoir d’introniser ADO comme chef, mais que le pouvoir revenait au chef de la génération Gnandôh. C’est ce dernier et ses pairs qui ont décidé de faire d’ADO leur chef. Il a rétorqué pour dire qu’il n’était plus au RDR. Je lui ai répondu que je n’avais pas à savoir dans quel parti il militait puisque quand il avait choisi de partir au RDR, il n’avait pas demandé mon avis. De même, il n’avait pas demandé mon avis pour en sortir. Il avait promis de me rencontrer à l’occasion des obsèques de l’une de ses tantes dans la même période. Malheureusement, il ne l’a pas fait.
LP : Que s’est-il passé après ?
AE : Avant, je voudrais rappeler que j’ai eu la visite du correspondant de «Fraternité Matin », qui est venu me voir et qui m’a informé que beaucoup de cadres n’étaient pas contents de moi. Et que ces derniers me reprochaient d’avoir reçu ADO ici au village. Ces derniers, selon ses explications, avaient décidé de me pousser à la démission. Après son départ, j’ai reçu Jean-Jacques Bechio avec qui j’ai discuté. Et c’est lorsqu’il est parti de chez moi, qu’il a fait mettre en place une nouvelle chefferie, parce que, dit-il, la chefferie actuelle est RHDP. Ce qui n’est pas le cas. Je lui ai dit qu’étant chef, il était de mon devoir de recevoir tout le monde. Je lui ai rappelé également que je l’avais reçu, lui Jean Jacques Bechio. Etant chef, je ne pouvais pas refuser de recevoir un candidat à la présidentielle.
LP : Avez-vous démissionné ?
AE : Non, je n’ai pas démissionné.
LP : Voulez-vous dire que vous êtes toujours le chef de Memni ?
AE : Au niveau de l’administration, je suis représenté comme tel. D’ailleurs, nous avons été reçus par Madame le Sous-préfet qui leur a signifié que je n’étais coupable de rien. Il n’ y avait donc pas de raison, selon elle, que les gens me poussent à la démission. Elle a rappelé les conditions pour lesquelles un chef du village pouvait être destitué. Il faut qu’il soit coupable de vol, de détournement, qu’il cocufie des mariés, qu’il soit alcoolique avéré, bagarreur entre autres. Ce qui n’était pas mon cas. Pour l’administration donc, je reste le chef du village. Malgré cette décision de madame le Sous-préfet, ils ont mis en place leur chef. Pour eux, il fallait mettre fin à ma chefferie, puisqu’ils me considèrent comme militant du RHDP. Il fallait selon eux, une chefferie FPI.
LP : Etes-vous militant d’un parti politique ?
AE : Effectivement, avant mes charges de chef du village, j’étais membre des instances du PDCI-RDA. J’ai été grand conseil. J’ai été après coopté pour le bureau politique. C’est après que j’ai été choisi comme chef du village. Dès cet instant, j’ai suspendu ma participation aux instances du PDCI.
LP : Comment êtes-vous arrivé à la tête de ce village ?
AE : Chez nous, c’est par génération qu’on nomme le chef du village. Donc c’est la génération qui désigne en son sein quelqu’un qu’elle juge apte à exercer cette fonction. Ce dernier, une fois choisi, doit avoir l’onction des sages. Le mandat dure cinq ans. J’ai été élu, il y a deux ans, je considère donc que mon mandat court toujours. Il n’est donc pas question pour moi de démissionner.
LP : Quel rôle avez-vous joué dans la décision d’intronisation de ADO ?
AE : En réalité, aucun. Parce que chaque génération se gère de façon autonome. Ce que mes adversaires me reprochent, c’est de n’avoir pas interdit cette intronisation. Ce qui n’est pourtant pas de mon ressort.
LP : Comment est-ce que vous vous sentez actuellement ?
AE : Je ne suis pas un homme à abattre facilement. J’ai le moral. C’est vrai qu’au début, j’ai eu un peu mal pour avoir subi un faux procès. Parce que beaucoup de ragots et de mensonges ont été racontés sur mon compte. Rien que pour atteindre mon moral. Je suis toujours au village. Il y a des gens qui viennent me rendre visite en tant que chef. Puisque je bénéficie toujours d’un arrêté de nomination. De plus, j’ai le soutien de la plupart de mes notables.
LP : Quelle est actuellement l’atmosphère au village ?
AE : je ne m’occupe pas des autres. Je suis là. Je suis à ma place. Aux villageois, je demande de se ressaisir. Un chef du village n’est pas politique. Il laisse la politique de côté. Il faut qu’on se retrouve et qu’on apaise la colère du comité des sages du village qui n’apprécie pas la démarche de Jean-Jacques Bechio.
Réalisée au téléphone par
Thiery Latt
Le Patriote : Il se raconte que vous n’avez plus le soutien de vos populations qui ont décidé de vous démettre. Qu’en est-il?
Akichi Emmanuel : Il n’est pas vrai de dire que je n’ai pas le soutien de ma population. Je reconnais cependant qu’il y a une petite partie de cette population avec à sa tête, Jean-Jacques Bechio, qui a décidé de contester mon autorité et qui a mis en place un chef parallèle.
LP : Que vous reprochent t-ils ?
AE : Rien en réalité. Mais ce que je sais, c’est que depuis le passage du candidat Alassane Ouattara qui, comme vous le savez certainement, a beaucoup d’adeptes chez nous, surtout au niveau de la jeunesse, Jean-Jacques Bechio et ses hommes ont décidé de s’en prendre à moi. En réalité, dès que Jean-jacques Bechio a appris la nouvelle de la visite d’ADO chez nous et surtout son intronisation comme chef Gnandôh, il m’a joint au téléphone pour que je lui donne des explications. Je lui ai répondu que je n’avais pas le pouvoir d’introniser ADO comme chef, mais que le pouvoir revenait au chef de la génération Gnandôh. C’est ce dernier et ses pairs qui ont décidé de faire d’ADO leur chef. Il a rétorqué pour dire qu’il n’était plus au RDR. Je lui ai répondu que je n’avais pas à savoir dans quel parti il militait puisque quand il avait choisi de partir au RDR, il n’avait pas demandé mon avis. De même, il n’avait pas demandé mon avis pour en sortir. Il avait promis de me rencontrer à l’occasion des obsèques de l’une de ses tantes dans la même période. Malheureusement, il ne l’a pas fait.
LP : Que s’est-il passé après ?
AE : Avant, je voudrais rappeler que j’ai eu la visite du correspondant de «Fraternité Matin », qui est venu me voir et qui m’a informé que beaucoup de cadres n’étaient pas contents de moi. Et que ces derniers me reprochaient d’avoir reçu ADO ici au village. Ces derniers, selon ses explications, avaient décidé de me pousser à la démission. Après son départ, j’ai reçu Jean-Jacques Bechio avec qui j’ai discuté. Et c’est lorsqu’il est parti de chez moi, qu’il a fait mettre en place une nouvelle chefferie, parce que, dit-il, la chefferie actuelle est RHDP. Ce qui n’est pas le cas. Je lui ai dit qu’étant chef, il était de mon devoir de recevoir tout le monde. Je lui ai rappelé également que je l’avais reçu, lui Jean Jacques Bechio. Etant chef, je ne pouvais pas refuser de recevoir un candidat à la présidentielle.
LP : Avez-vous démissionné ?
AE : Non, je n’ai pas démissionné.
LP : Voulez-vous dire que vous êtes toujours le chef de Memni ?
AE : Au niveau de l’administration, je suis représenté comme tel. D’ailleurs, nous avons été reçus par Madame le Sous-préfet qui leur a signifié que je n’étais coupable de rien. Il n’ y avait donc pas de raison, selon elle, que les gens me poussent à la démission. Elle a rappelé les conditions pour lesquelles un chef du village pouvait être destitué. Il faut qu’il soit coupable de vol, de détournement, qu’il cocufie des mariés, qu’il soit alcoolique avéré, bagarreur entre autres. Ce qui n’était pas mon cas. Pour l’administration donc, je reste le chef du village. Malgré cette décision de madame le Sous-préfet, ils ont mis en place leur chef. Pour eux, il fallait mettre fin à ma chefferie, puisqu’ils me considèrent comme militant du RHDP. Il fallait selon eux, une chefferie FPI.
LP : Etes-vous militant d’un parti politique ?
AE : Effectivement, avant mes charges de chef du village, j’étais membre des instances du PDCI-RDA. J’ai été grand conseil. J’ai été après coopté pour le bureau politique. C’est après que j’ai été choisi comme chef du village. Dès cet instant, j’ai suspendu ma participation aux instances du PDCI.
LP : Comment êtes-vous arrivé à la tête de ce village ?
AE : Chez nous, c’est par génération qu’on nomme le chef du village. Donc c’est la génération qui désigne en son sein quelqu’un qu’elle juge apte à exercer cette fonction. Ce dernier, une fois choisi, doit avoir l’onction des sages. Le mandat dure cinq ans. J’ai été élu, il y a deux ans, je considère donc que mon mandat court toujours. Il n’est donc pas question pour moi de démissionner.
LP : Quel rôle avez-vous joué dans la décision d’intronisation de ADO ?
AE : En réalité, aucun. Parce que chaque génération se gère de façon autonome. Ce que mes adversaires me reprochent, c’est de n’avoir pas interdit cette intronisation. Ce qui n’est pourtant pas de mon ressort.
LP : Comment est-ce que vous vous sentez actuellement ?
AE : Je ne suis pas un homme à abattre facilement. J’ai le moral. C’est vrai qu’au début, j’ai eu un peu mal pour avoir subi un faux procès. Parce que beaucoup de ragots et de mensonges ont été racontés sur mon compte. Rien que pour atteindre mon moral. Je suis toujours au village. Il y a des gens qui viennent me rendre visite en tant que chef. Puisque je bénéficie toujours d’un arrêté de nomination. De plus, j’ai le soutien de la plupart de mes notables.
LP : Quelle est actuellement l’atmosphère au village ?
AE : je ne m’occupe pas des autres. Je suis là. Je suis à ma place. Aux villageois, je demande de se ressaisir. Un chef du village n’est pas politique. Il laisse la politique de côté. Il faut qu’on se retrouve et qu’on apaise la colère du comité des sages du village qui n’apprécie pas la démarche de Jean-Jacques Bechio.
Réalisée au téléphone par
Thiery Latt