Pas du tout rassurant. La réaction du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU sur la liste électorale dite blanche ne rassure pas les Ivoiriens. Hier, à la question de savoir ce qu’il pense de l’opération de «vérification approfondie» de la liste qu’il a lui-même certifiée en affirmant devant le Conseil de sécurité, le 17 mars dernier, qu’elle est «crédible et hautement équilibrée», Choi n’a pas rassuré. Le patron de l’ONUCI s’est contenté de propos diplomatiques qui en rajoutent à la confusion dans les esprits, indiquant que la liste n’est pas intouchable. Pour se justifier, le diplomate onusien affirme que l’opération du contentieux devrait, à tout point de vue, modifier la configuration de la liste qui demeure provisoire. Choi fait ainsi fi des arguments qu’il a lui-même développés devant ses patrons à New York. Devant les gendarmes du monde, en effet, l’homme avait égrené les différentes procédures, mises en place de manière consensuelle par les protagonistes de la crise, qui avait abouti à ce résultat. Il s’agit, on se rappelle, de l’opération des audiences foraines dont les modalités ont été arrêtées et acceptées par toutes les parties. Ensuite, il a été admis que les pétitionnaires qui figurent sur la liste électorale de 2000 soient reversés sur la liste blanche. Enfin, un système de croisement avec les fichiers historiques ivoiriens, exigé par le camps présidentiel et accepté par les protagonistes, a permis de filtrer le système et rejeter tous les cas douteux ou du moins tous les pétitionnaires dont le statut n’avait pas pu être clarifié. En vérité, la liste blanche est un condensé de consensus, de compromis de la classe politique et le fruit d’un travail technique fiable mené avec rigueur par les deux opérateurs techniques que sont l’INS et la SAGEM. C’est fort de cela que M. Choi a déclaré devant l’organe de décision de l’ONU qu’elle est «crédible et hautement équilibrée». Trois mois après, il estime qu’elle n’est pas intouchable. Quelle crédibilité alors accordée au Représentant spécial de l’ONU qui fait des déclarations au gré d’une partie de l’opinion nationale? Il doit pouvoir assumer ses actes sans aucun oripeau diplomatique.
IBK
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