Les vieilles habitudes ont la peau dure. Le régime en place ne veut pas se départir de la gabegie qui l’a toujours caractérisé et des subterfuges pour s’en mettre pleines les poches. En effet, de source bien introduite et selon les informations émanant de l’hebdomadaire ‘‘Jeune Afrique’’ du 13 au 19 juin 2010, la première mouture de la réforme de la filière café-cacao est achevée. Et c’est le Comité chargé de réorganiser ladite filière, mis en place en février 2009 qui vient de livrer les conclusions de ses réflexions. Ce comité présidé par Odehouri Géraldine Brou, conseiller spécial du président Gbagbo, en charge des affaires juridiques et fille d’un des meilleurs amis du Chef de l’Etat ivoirien, prévoit la création d’un Haut-commissariat. Et pour éviter que la manne cacaoyère qui sera engrangée n’échappe aux pontes du régime en place, ce Haut-commissariat est rattaché à la présidence de la République ivoirienne. Il est aussi prévu un organe de gestion et une chambre des producteurs. L’on souligne que le coût de fonctionnement du nouveau système est censé garantir la transparence de la filière. Mais, ce coût, selon de nombreuses sources, est très élevé et suscite des réserves de la part de la Banque mondiale qui suit le dossier de la reforme de cette filière. Car, c’est encore le paysan ivoirien qui va payer un lourd tribut dans cette reforme. En effet, il se verrait ponctionner 33,50 Fcfa par kilogramme, soit un prélèvement total de 42 milliards de Fcfa par an contre 9 Fcfa par kilogramme actuellement. Une reforme onéreuse dont le coût devrait avoisiner 176 milliards de Fcfa sur trois ans. Le constat, c’est que la présidence de la République ne veut pas voir la manne cacaoyère lui échapper raison pour laquelle il a été décidé de rattacher ce Haut-commissariat à la présidence. Pour plus de transparence, il aurait fallu détacher ce Haut-commissariat de la présidence. En plus, l’on se rend compte que c’est le pauvre paysan ivoirien qui va supporter le coût de cette réforme avec des ponctions élevées. Les anciennes structures étaient certes budgétivores mais de là à faire porter encore les dépenses aux producteurs, cela n’est pas bienséant. Pire, quand on sait que les refondateurs ont cette fâcheuse habitude d’utiliser les biens d’autrui et de faire preuve de mauvaise gestion l’on devient de plus en plus sceptique quant au bon usage qui sera fait de cette manne financière. Dans tous les cas, la Banque mondiale, selon des indiscrétions, a déjà averti nos autorités en insistant sur l’importance du revenu des producteurs et surtout en exigeant que le producteur soit le premier bénéficiaire de cette réforme.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA