Dans les jours ou mois à venir, la Côte d`Ivoire devrait connaître sa première élection présidentielle depuis 10 ans. Ce qui fera la différence entre le Président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, candidat du FPI, ce n`est ni les discours enflammés, ni les forces brutales, mais bien le bilan que chacun défend en face des Ivoiriens. L`histoire est trop récente pour que d`aucuns tentent de la falsifier.
Dans le document que nous avons publié, hier, nous avons, de façon technique schématisé ce que chacun de ces deux candidats a fait pour le pays. Au décompte, tous se rendent compte qu`en 6 ans à la tête de la Côte d`Ivoire, le Président Henri Konan Bédié a mieux fait que Laurent Gbagbo en 10 ans sans les dispositions constitutionnelles contre pouvoir et sans contrôle de gestion..
- Dans la forme : Henri Konan Bédié est arrivé au pouvoir, selon les dispositions constitutionnelles après le décès du Président Houphouët-Boigny. C`est donc dans la douleur qu`il a pris les rênes du pays. Un mois seulement après, il y a eu la dévaluation qui a fait chuter du coup le poids économique de moitié. Un gouffre qu`il fallait donc combler en même temps que mettre en route de vastes chantiers de développement, dans un climat politique que le FPI pourrissait déjà avec l`introduction de la violence (l`assaut final de février 1992, le boycott actif d`octobre 1995, la chasse aux allogènes dans les régions forestières, la terreur dans les résidences universitaires…)
Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir, dans des conditions qu`il juge lui-même de calamiteuses, suite au coup d`Etat de décembre 1999, mais surtout suite au soulèvement populaire soutenu par des hommes de l`armée acquis à sa cause. De cette imposition, il bénéficiait d`une marge de manœuvre quasi inégalable. Il a fait campagne sur la base de son programme et donc a fait un gouvernement à son goût et à sa guise. Il s`était donné la liberté de chasser tous les cadres qu`il ne jugeait pas proches de lui. De fait, il avait la mainmise sur tout. Dans l`esprit de la réconciliation, tous les autres leaders politiques lui ont accordé une trêve pour lui permettre de réaliser son programme. Il avait les mains totalement libres de mener son pouvoir.
- Dans le fond, le règne du Président Bédié n`était qu`une succession de défis à relever chaque jour tant à l`intérieur qu`à l`extérieur de la Côte d`Ivoire. C`est donc dans cette sorte de champ de mine socio-économique que le Président Bédié et son gouvernement, non seulement ont réussi à prendre le dessus sur les effets pervers de la dévaluation, mais aussi et surtout à initier des projets ambitieux et prometteurs pour le bien-être du pays et des citoyens.
Le règne de Gbagbo, par contre, ne souffrait d`aucune contrainte externe ou interne. Il avait le bénéfice de l`essai et surtout de la nouveauté. Chacun l`observait sans trop chercher à lui en imposer. C`est dans cette atmosphère détendue que Laurent Gbagbo et son régime se sont crus obligés de faire de la refondation. C`est-à-dire faire table rase de tout ce qui a été fait pour espérer refaire. Ils ont réussi à détruire les bases socioéconomique et culturelle de la Côte d`Ivoire, mais pour la reconstruction, les compétences manquent. Le slogan "c`est notre tour" a mis au second plan les vertus de probité, du travail, du civisme. Chacun se sert à volonté dans les caisses publiques au vu et au su de tous.
Dans les différents discours de campagne, il n`est pas rare d`entendre que Laurent Gbagbo est le candidat de la Côte d`Ivoire contre les candidats des étrangers. On est curieux de savoir qui a été maintenu à la tête de l`Etat grâce à l`intervention des accords de Marcoussis, d`Acra, de Pretoria, de Ouagadougou. Qui donc doit une fière chandelle aux étrangers ? On entend aussi que Gbagbo est celui qui va développer la Côte d`Ivoire. En 10 ans de règne, il n`a pas réalisé plus de 20 km de route ; il n`a fait qu`inaugurer les dispensaires construits sous Bédié, sans en construire un seul ; il n`a fait que prendre à son compte les retombées du plan Araignée d`électrification et d`hydraulique villageoise conçu et entamé sous Bédié, sans en construire une seule infrastructure de production ou d`entretien ; il a réduit la Côte d`Ivoire en no man`s land, isolée diplomatiquement alors que jusqu`en 1999, le pays était écouté et respecté partout dans le monde. Il a promis l`école gratuite, mais les scolarités sont devenues deux fois plus chères et les bonnes écoles plus rares qu`en 1999 ; il a promis l`AMU, mais l`espérance de vie des Ivoiriens a chuté de plus de 5 ans, par manque de soins ; il a libéralisé le café-cacao, mais les paysans sont aujourd`hui 3 fois plus misérables et la production du cacao a baissé de quelque 15 à 20 pour cent tandis que celle du café a chuté de plus de 20 pour cent. Il n`y a pas aujourd`hui un seul secteur d`activité dans lequel il n`y a pas de crise.
Si tant est que la prochaine campagne mettra face-à-face les bilans, alors Laurent Gbagbo ne présentera rien d`autre que le bilan le plus catastrophique : la guerre qu`il n`a pas su prévoir, prévenir et gérer comme un chef d`Etat.
Eddy PEHE
Dans le document que nous avons publié, hier, nous avons, de façon technique schématisé ce que chacun de ces deux candidats a fait pour le pays. Au décompte, tous se rendent compte qu`en 6 ans à la tête de la Côte d`Ivoire, le Président Henri Konan Bédié a mieux fait que Laurent Gbagbo en 10 ans sans les dispositions constitutionnelles contre pouvoir et sans contrôle de gestion..
- Dans la forme : Henri Konan Bédié est arrivé au pouvoir, selon les dispositions constitutionnelles après le décès du Président Houphouët-Boigny. C`est donc dans la douleur qu`il a pris les rênes du pays. Un mois seulement après, il y a eu la dévaluation qui a fait chuter du coup le poids économique de moitié. Un gouffre qu`il fallait donc combler en même temps que mettre en route de vastes chantiers de développement, dans un climat politique que le FPI pourrissait déjà avec l`introduction de la violence (l`assaut final de février 1992, le boycott actif d`octobre 1995, la chasse aux allogènes dans les régions forestières, la terreur dans les résidences universitaires…)
Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir, dans des conditions qu`il juge lui-même de calamiteuses, suite au coup d`Etat de décembre 1999, mais surtout suite au soulèvement populaire soutenu par des hommes de l`armée acquis à sa cause. De cette imposition, il bénéficiait d`une marge de manœuvre quasi inégalable. Il a fait campagne sur la base de son programme et donc a fait un gouvernement à son goût et à sa guise. Il s`était donné la liberté de chasser tous les cadres qu`il ne jugeait pas proches de lui. De fait, il avait la mainmise sur tout. Dans l`esprit de la réconciliation, tous les autres leaders politiques lui ont accordé une trêve pour lui permettre de réaliser son programme. Il avait les mains totalement libres de mener son pouvoir.
- Dans le fond, le règne du Président Bédié n`était qu`une succession de défis à relever chaque jour tant à l`intérieur qu`à l`extérieur de la Côte d`Ivoire. C`est donc dans cette sorte de champ de mine socio-économique que le Président Bédié et son gouvernement, non seulement ont réussi à prendre le dessus sur les effets pervers de la dévaluation, mais aussi et surtout à initier des projets ambitieux et prometteurs pour le bien-être du pays et des citoyens.
Le règne de Gbagbo, par contre, ne souffrait d`aucune contrainte externe ou interne. Il avait le bénéfice de l`essai et surtout de la nouveauté. Chacun l`observait sans trop chercher à lui en imposer. C`est dans cette atmosphère détendue que Laurent Gbagbo et son régime se sont crus obligés de faire de la refondation. C`est-à-dire faire table rase de tout ce qui a été fait pour espérer refaire. Ils ont réussi à détruire les bases socioéconomique et culturelle de la Côte d`Ivoire, mais pour la reconstruction, les compétences manquent. Le slogan "c`est notre tour" a mis au second plan les vertus de probité, du travail, du civisme. Chacun se sert à volonté dans les caisses publiques au vu et au su de tous.
Dans les différents discours de campagne, il n`est pas rare d`entendre que Laurent Gbagbo est le candidat de la Côte d`Ivoire contre les candidats des étrangers. On est curieux de savoir qui a été maintenu à la tête de l`Etat grâce à l`intervention des accords de Marcoussis, d`Acra, de Pretoria, de Ouagadougou. Qui donc doit une fière chandelle aux étrangers ? On entend aussi que Gbagbo est celui qui va développer la Côte d`Ivoire. En 10 ans de règne, il n`a pas réalisé plus de 20 km de route ; il n`a fait qu`inaugurer les dispensaires construits sous Bédié, sans en construire un seul ; il n`a fait que prendre à son compte les retombées du plan Araignée d`électrification et d`hydraulique villageoise conçu et entamé sous Bédié, sans en construire une seule infrastructure de production ou d`entretien ; il a réduit la Côte d`Ivoire en no man`s land, isolée diplomatiquement alors que jusqu`en 1999, le pays était écouté et respecté partout dans le monde. Il a promis l`école gratuite, mais les scolarités sont devenues deux fois plus chères et les bonnes écoles plus rares qu`en 1999 ; il a promis l`AMU, mais l`espérance de vie des Ivoiriens a chuté de plus de 5 ans, par manque de soins ; il a libéralisé le café-cacao, mais les paysans sont aujourd`hui 3 fois plus misérables et la production du cacao a baissé de quelque 15 à 20 pour cent tandis que celle du café a chuté de plus de 20 pour cent. Il n`y a pas aujourd`hui un seul secteur d`activité dans lequel il n`y a pas de crise.
Si tant est que la prochaine campagne mettra face-à-face les bilans, alors Laurent Gbagbo ne présentera rien d`autre que le bilan le plus catastrophique : la guerre qu`il n`a pas su prévoir, prévenir et gérer comme un chef d`Etat.
Eddy PEHE