On ne peut pas dire qu`ils manquent d`audace et surtout d`imagination. Le Fpi refuse le verdict des faits et veut refonder l`histoire. Six ans de pouvoir de Bédié, dix ans de règne de Gbagbo, y a-t-il vraiment match ? Les faits, les réalisations, les chiffres et les dates ne sont-ils pas suffisamment bruyants ? Et si on faisait un sondage d`opinion au sein uniquement des militants du Fpi désabusés par la refondation pour savoir ce qu`ils pensent du passage au pouvoir de Gbagbo et de Bédié.
C`est à croire qu`ils ont décidé de se boucher les oreilles pour ne pas entendre le révoltant réquisitoire du Pr Koulibaly Mamadou, N°2 du régime Fpi et 3e vice-président du parti au pouvoir. Depuis quelques jours en effet, le président de l`Assemblée nationale n`arrive plus à contenir sa colère et sa révolte face aux dérives du régime en place. Et le moins que l`on puisse dire, c`est que Koulibaly n`est pas le seul à être rongé par le spleen. Il n`est pas le seul à dénoncer que sous cette Refondation devenue Refondation, la corruption, la course à l`enrichissement illicite, la construction de châteaux et de villas, l`achat de grosses cylindrées, les détournements colossaux de deniers publics ont désormais pignon sur rue.
Mais revenons à l`exercice auquel semble vouloir nous inviter notre confrère de Notre Voie dans son édition d`hier.
A l`en croire en effet, Gbagbo serait quelqu`un qui n`aime pas l`argent, qui ne tremble pas devant l`argent et qui au demeurant aurait refusé de sauter sur l`argent que Houphouët-Boigny avait fait verser sur ses comptes.
Mais peut-on aujourd`hui dire le montant du budget de souveraineté de M. Gbagbo ? Celui qui reprochait à M. Bédié d`avoir un budget de 15 milliards F Cfa, trop élevé à son goût a pratiquement quatriplé ce budget sous sa gouvernance. Quel est ce président qui n`aime pas l`argent et qui n`a pas hésité à sauter sur les 100 milliards que Trafigura proposait à la Côte d`Ivoire en réparation du préjudice subi après le déversement des déchets toxiques à Abidjan ? Cette décision, il faut le rappeler, n`a même pas été discutée en conseil des ministres. Gbagbo a commis personnellement Tagro son homme de main à voir avec ceux qui ont répandu les déchets mortels. Sans évaluation d`experts, sans procès, Trafigura s`est désengagé vis-à-vis de l`Etat en versant 100 milliards.
Ainsi traite-t-on un problème qui a détruit des vies humaines et l`environnement.
Allez demander à la multinationale British Petrolum (BP) qui a pollué les côtes américaines ce que ça lui a couté jusqu`à présent.
En outre, l`argent n`a jamais été autant détourné que sous la refondation. Des milliards et des milliards et pendant ce temps, le pays souffre.
Vols, corruption racket
Ces forfaits sont tellement commis et répétés qu`ils n`émeuvent presque plus personne en Côte d`Ivoire. On a détourné 20 milliards par ici, et alors vous rétorquera t-on. Tel a fraudé pour rentrer à l`Ena ou à la police, et puis après ? Les policers ont tué à cause du racket, bon ce n`est pas grave.
Et la vie continue.
Liberté de presse ? Interrogez Guy André Kieffer ou Jean Hélène de RFI.
Notre confrère parle de Aboudrahamane Sangaré et de "La voie". Mais interroger les journalistes de "Le Nouveau Réveil", "24 heures" ce qu`ils ont vécu un certain 4 novembre 2004 lors du lancement de l`opération Dignité. Sous Bédié on interpellait les journalistes, on les mettait en prison peut-être. Mais sous Gbagbo qu`a-t-on fait de Guy André Kieffer et de Jean Hélène ?
Libertés politiques ?
Sous Bédié il y a eu des arrestations d`hommes politiques, c`est vrai. Mais sous Bédié, combien sont-ils les hommes politiques morts ou portés disparus ? Aucun.
Sous le régime Fpi on a connu les escadrons de la mort. Guéï a été assassiné avec toute sa famille alors qu`il était allé se réfugier dans la maison du Seigneur, à la cathédrale du Plateau. Et l`on tente de faire croire qu`il s`en allait prendre le pouvoir. Mensonge d`Etat.
La liste des assassinats politiques est longue et je ne saurais me prêter à ce décompte macabre.
D`autres dates, les 25 et 26 mars 2004 à Abidjan. Plus récemment, 19 février à Gagnoa. Bédié a gouverné, il a certainement commis des erreurs, mais il n`a jamais versé le sang d`un seul ivoirien. C`est d`ailleurs parce qu`il respecte la vie humaine et les droits de l`homme qu`il s`est abstenu de recourir aux armes pour défendre son fauteuil en 1999. Cela veut dire que même pour le pouvoir, Bédié n`est pas prêt à verser le sang humain. Parlons performances économiques.
Gbagbo is not good for business
Bédié a réussi à remettre la Côte d`Ivoire debout de 1994 à 1999. Alors qu`au décès du président Houphouët, le pays était en plein dans la zone rouge des turbulences économiques.
Avec génie, Bédié a relancé la machine. Il serait vraiment fastidieux de citer ici toutes ses réalisations. Mais pour l`essentiel, au niveau social, on a vu les centres de santé pousser comme des champignons, écoles, lycées, universités, sortaient de terre. De nouvelles routes, des zones comme Bouna sortaient du désenclavement
Renforcement des capacités énergétiques de la Côte d`Ivoire avec la construction de centrales thermiques. Depuis le départ de Bédié, aucun investissement n`a été fait dans le secteur. Ce qui nous a plongé dans le délestage récemment. Les refondateurs sont heureux de dire que Gbagbo a offert du courant à tel ou tel village sans se souvenir de la provenance de l`électricité.
Certains partisans plus lucides du chef de l`Etat comme Fologo et consorts ont déjà refusé le combat des bilans en estimant que des gens n`ont pas laissé Gbagbo travailler, il ne faut donc pas lui demander de présenter un bilan.
Ceux qui ont vécu en Côte d`Ivoire de 1994 à 1999 et de 2000 à 2010 sont bien placés pour savoir ce que Bédié et Gbagbo ont chacun apporté à leur pays.
Les élèves, les étudiants, les planteurs, les transporteurs, les ouvriers, les opérateurs économiques, les investisseurs étrangers peuvent chacun faire un bilan comparé. Il faut peut-être faire un sondage d`opinion au sein du Fpi sur la question du bilan comparé entre Bédié et Gbagbo. Car au Fpi, ils sont de plus en plus nombreux à penser, comme Koulibaly Mamadou, que Gbagbo et le Fpi ont échoué.
On ne peut donc pas comparer le petit marigot aride au grand fleuve Bandama.
AKWABA SAINT CLAIR
C`est à croire qu`ils ont décidé de se boucher les oreilles pour ne pas entendre le révoltant réquisitoire du Pr Koulibaly Mamadou, N°2 du régime Fpi et 3e vice-président du parti au pouvoir. Depuis quelques jours en effet, le président de l`Assemblée nationale n`arrive plus à contenir sa colère et sa révolte face aux dérives du régime en place. Et le moins que l`on puisse dire, c`est que Koulibaly n`est pas le seul à être rongé par le spleen. Il n`est pas le seul à dénoncer que sous cette Refondation devenue Refondation, la corruption, la course à l`enrichissement illicite, la construction de châteaux et de villas, l`achat de grosses cylindrées, les détournements colossaux de deniers publics ont désormais pignon sur rue.
Mais revenons à l`exercice auquel semble vouloir nous inviter notre confrère de Notre Voie dans son édition d`hier.
A l`en croire en effet, Gbagbo serait quelqu`un qui n`aime pas l`argent, qui ne tremble pas devant l`argent et qui au demeurant aurait refusé de sauter sur l`argent que Houphouët-Boigny avait fait verser sur ses comptes.
Mais peut-on aujourd`hui dire le montant du budget de souveraineté de M. Gbagbo ? Celui qui reprochait à M. Bédié d`avoir un budget de 15 milliards F Cfa, trop élevé à son goût a pratiquement quatriplé ce budget sous sa gouvernance. Quel est ce président qui n`aime pas l`argent et qui n`a pas hésité à sauter sur les 100 milliards que Trafigura proposait à la Côte d`Ivoire en réparation du préjudice subi après le déversement des déchets toxiques à Abidjan ? Cette décision, il faut le rappeler, n`a même pas été discutée en conseil des ministres. Gbagbo a commis personnellement Tagro son homme de main à voir avec ceux qui ont répandu les déchets mortels. Sans évaluation d`experts, sans procès, Trafigura s`est désengagé vis-à-vis de l`Etat en versant 100 milliards.
Ainsi traite-t-on un problème qui a détruit des vies humaines et l`environnement.
Allez demander à la multinationale British Petrolum (BP) qui a pollué les côtes américaines ce que ça lui a couté jusqu`à présent.
En outre, l`argent n`a jamais été autant détourné que sous la refondation. Des milliards et des milliards et pendant ce temps, le pays souffre.
Vols, corruption racket
Ces forfaits sont tellement commis et répétés qu`ils n`émeuvent presque plus personne en Côte d`Ivoire. On a détourné 20 milliards par ici, et alors vous rétorquera t-on. Tel a fraudé pour rentrer à l`Ena ou à la police, et puis après ? Les policers ont tué à cause du racket, bon ce n`est pas grave.
Et la vie continue.
Liberté de presse ? Interrogez Guy André Kieffer ou Jean Hélène de RFI.
Notre confrère parle de Aboudrahamane Sangaré et de "La voie". Mais interroger les journalistes de "Le Nouveau Réveil", "24 heures" ce qu`ils ont vécu un certain 4 novembre 2004 lors du lancement de l`opération Dignité. Sous Bédié on interpellait les journalistes, on les mettait en prison peut-être. Mais sous Gbagbo qu`a-t-on fait de Guy André Kieffer et de Jean Hélène ?
Libertés politiques ?
Sous Bédié il y a eu des arrestations d`hommes politiques, c`est vrai. Mais sous Bédié, combien sont-ils les hommes politiques morts ou portés disparus ? Aucun.
Sous le régime Fpi on a connu les escadrons de la mort. Guéï a été assassiné avec toute sa famille alors qu`il était allé se réfugier dans la maison du Seigneur, à la cathédrale du Plateau. Et l`on tente de faire croire qu`il s`en allait prendre le pouvoir. Mensonge d`Etat.
La liste des assassinats politiques est longue et je ne saurais me prêter à ce décompte macabre.
D`autres dates, les 25 et 26 mars 2004 à Abidjan. Plus récemment, 19 février à Gagnoa. Bédié a gouverné, il a certainement commis des erreurs, mais il n`a jamais versé le sang d`un seul ivoirien. C`est d`ailleurs parce qu`il respecte la vie humaine et les droits de l`homme qu`il s`est abstenu de recourir aux armes pour défendre son fauteuil en 1999. Cela veut dire que même pour le pouvoir, Bédié n`est pas prêt à verser le sang humain. Parlons performances économiques.
Gbagbo is not good for business
Bédié a réussi à remettre la Côte d`Ivoire debout de 1994 à 1999. Alors qu`au décès du président Houphouët, le pays était en plein dans la zone rouge des turbulences économiques.
Avec génie, Bédié a relancé la machine. Il serait vraiment fastidieux de citer ici toutes ses réalisations. Mais pour l`essentiel, au niveau social, on a vu les centres de santé pousser comme des champignons, écoles, lycées, universités, sortaient de terre. De nouvelles routes, des zones comme Bouna sortaient du désenclavement
Renforcement des capacités énergétiques de la Côte d`Ivoire avec la construction de centrales thermiques. Depuis le départ de Bédié, aucun investissement n`a été fait dans le secteur. Ce qui nous a plongé dans le délestage récemment. Les refondateurs sont heureux de dire que Gbagbo a offert du courant à tel ou tel village sans se souvenir de la provenance de l`électricité.
Certains partisans plus lucides du chef de l`Etat comme Fologo et consorts ont déjà refusé le combat des bilans en estimant que des gens n`ont pas laissé Gbagbo travailler, il ne faut donc pas lui demander de présenter un bilan.
Ceux qui ont vécu en Côte d`Ivoire de 1994 à 1999 et de 2000 à 2010 sont bien placés pour savoir ce que Bédié et Gbagbo ont chacun apporté à leur pays.
Les élèves, les étudiants, les planteurs, les transporteurs, les ouvriers, les opérateurs économiques, les investisseurs étrangers peuvent chacun faire un bilan comparé. Il faut peut-être faire un sondage d`opinion au sein du Fpi sur la question du bilan comparé entre Bédié et Gbagbo. Car au Fpi, ils sont de plus en plus nombreux à penser, comme Koulibaly Mamadou, que Gbagbo et le Fpi ont échoué.
On ne peut donc pas comparer le petit marigot aride au grand fleuve Bandama.
AKWABA SAINT CLAIR
