« L’exonération est une forme de privilège et de faveur accordée à des personnes morales ou physiques de part leur qualité. C’est une exception au principe de base qui veut que tout bien qui franchit les frontières surtout à l’importation soit soumis à taxation », a d’abord clarifié le DG des Douanes, Mangly Alphonse. « La nature humaine a un penchant naturel pour le cadeau, les passe-droits, les gains sans contrepartie. Cette tendance est bien développée chez nous, où l’incivisme fiscal n’est pas le moindre de nos maux », a ensuite regretté ce dernier par rapport aux exonérations anarchiques ayant motivé l’organisation de ce séminaire. « Du haut cadre au petit paysan, de l’homme politique au plus simple citoyen, chacun veut ces faveurs douanières. Si nous devions faire droit à toutes ces requêtes, nos recettes prendraient un grand coup et c’est le Trésor public et in fine les populations qui en subiraient les contrecoups », a donc averti le DG des Douanes. Il a néanmoins reconnu que malgré sa résistance à cette avalanche de demande de franchise, force est de reconnaître que leur nombre demeure élevé, ce qui, selon lui, peut engendrer des pertes si rien n’est fait. « Sur la seule période de 2005, on a noté au titre des exonérations, 1035 milliards FCFA » a révélé Mangly Alphonse, qui a fustigé le nombre pléthorique de textes qui régissent cette matière, « ce qui rend complexe leur application tout en alourdissant la procédure » selon lui. « Nous sommes contraints de nous livrer à des interprétations, voire à des assimilations pour répondre aux sollicitations. Or, dans le domaine fiscal, il ne devrait pas avoir de place pour l’ambigüité, car les intérêts du Trésor donc nos intérêts à tous sont en jeu », s’est donc plaint le Patron des Douanes ivoiriennes. « Il s’agit d’abord de faire l’inventaire des textes applicables. Ceux-ci seront ensuite analysés pour en ressortir leur pertinence et leur bien fondé », a alors averti le DG des Douanes d’après qui, une évaluation de leur gestion permettra d’identifier clairement les problèmes liés à leur application. « Réfléchir sur la rationalisation des exonérations douanières s’imposait », a donc assené Mangly Alphonse.
F. B
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