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International Publié le vendredi 18 juin 2010 | Nord-Sud

Malgré les sanctions : L’Iran défend son droit à l’uranium civil

L’Iran revendique son droit à enrichir le nucléaire civil. Au moment où l’administration Obama décidait hier à Washington d’étendre le régime de sanctions pour le programme nucléaire iranien, en inscrivant de nouveaux noms sur la liste des personnes et des entreprises visées, l’ambassadeur d’Iran à Abidjan a fait cette mise au point. «Nous n’avons pas besoin de l’armement atomique», assure SEM Nobakhti Seyed Reza lors de sa première conférence de presse depuis sa prise de fonction. Selon les principes religieux, rappelle-t-il, la fabrication des armes de destruction massive est interdite. Mais, le conférencier explique que l’Iran tient à son programme parce qu’il a les moyens et la technologie pour enrichir son uranium sur son sol. Le pétrole et le gaz dont il est deuxième détenteur des réserves dans le monde devant être épuisé dans 15 à 20 ans, il est plus qu’impérieux d’explorer d’autres sources d’énergie. «La production de l’énergie avec le nucléaire est plus rentable que toute autre source pour pouvoir répondre aux besoins des Iraniens. Pour produire 1000 mégawatts par an avec le pétrole, il faut 560 millions de dollars. Pour la même quantité avec le nucléaire, il faut 60 millions de dollars», justifie-t-il. En plus, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) aurait déclaré plus d’une vingtaine de fois que le programme nucléaire iranien n’a pas été dévié de ses objectifs. «Mais certains pays qui ne veulent pas que le tiers monde ait accès aux nouvelles technologies ont l’intention en politisant la question, de continuer à monopoliser cette science nucléaire», explique-t-il. Nobakhti Seyed Reza accuse notamment les Etats-Unis d’avoir marchandé avec les partenaires traditionnels de l’Iran notamment la Chine et la Russie pour le vote de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’Onu. Tout en dénonçant le fait que les sanctions contre l’Iran soient purement économiques, le diplomate iranien s’est dit convaincu qu’aucun Etat ne voudra attaquer son pays. «S’il y a des attaques aériennes, en quelques secondes les avions ennemis seront détruits», assure-t-il. L’assouplissement hier par Israël du blocus terrestre sur Gaza semble être un non évènement. Selon le diplomate iranien, le Croissant rouge iranien a toujours l’intention d’envoyer trois bateaux et un avion chargés d’aide humanitaire à Gaza. L‘assaut meurtrier du 31 mai contre une flottille humanitaire pour la Bande de Gaza avait suscité un tollé international. Revenant sur la formule “Israël doit être rayé de la carte”, attribuée au président Mahmoud Ahmadinejad, l’ambassadeur Nobakhti Seyed Reza a souligné que c’est le referendum sur la création de deux Etats voisins, (Israël et Palestine) qui fera «disparaître Israël». En réalité, le président Ahmadinejad n’a jamais déclaré qu’il voulait rayer Israël de la carte, mais qu’il adhérait aux propos de l’Imam Khomeiny selon lesquels un jour le régime sioniste disparaitrait: «L’Imam disait que ce régime qui occupe Jérusalem doit disparaître de la page du temps.» Pour sa mission en Côte d’Ivoire, le successeur de Amin Nejad Mohammad annonce qu’il mettra l’accent sur «l’éco diplomatie». «Aujourd’hui l’Iran n’a aucune limite dans le développement de ses relations avec l’Afrique. Et moi, en ma qualité d’ambassadeur de mon pays à Abidjan, je mettrai à profit toutes les possibilités et les capacités pour le renforcement des coopérations entre la République islamique d’Iran et la République de Côte d’Ivoire», a assure-t-il.

Bakayoko Youssouf
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