Seulement 359 Guinéens de la région des Lacs prendront part à l’élection présidentielle du 27 juin prochain. Cela, parce que Yamoussoukro n’ayant pas de consulat, le recensement électoral n’était prévu qu’à Abidjan et Bouaké. Si bien qu’annoncé à la dernière minute, le recensement qui a duré 2 jours francs à la sous-préfecture de Yamoussoukro a laissé en rade des milliers de Guinéens. Les électeurs de la région des Lacs voteront, selon toute vraisemblance, à la sous-préfecture de Yamoussoukro, l’unique lieu de vote. Et sur les 24 prétendants à la magistrature suprême du pays de Sékou Touré, seuls 4 ont rendu visite à la communauté guinéenne de Yamoussoukro. Ce sont les représentants d’Alpha Condé (Rpg), Lansana Kouyaté (Pdn), Cellou Dallein Diallo (Ufdg) et Sidya Touré (Ufr). Et seuls les trois premiers cités ont des bureaux bien structurés implantés dans la région des Lacs. Avec une meilleure représentation pour le Rpg de Alpha Condé qui profite de son long parcours dans l’opposition. Qui ont rencontré leurs compatriotes, sans aucune distinction d’ethnie, de religion ou d’origine. Les candidats, par la voix de leurs représentants sur place, ont tous promis, d’œuvrer à l’enracinement de la démocratie dans le pays, d’engager la Guinée sur les rails du développement dans tous les domaines : économique, social, culturel et sportif. Et, nous a-t-on assuré, aucun émissaire des différents candidats n’a «tiré sur l’autre». Une campagne civilisée, en somme. Seul Lansana Kouyaté (Pdn) a laissé à ses compatriotes de Yamoussoukro des copies de son projet de gouvernement et de société. «A partir de la semaine prochaine, d’autres représentants de candidats sont attendus», assure-t-on, au Comité Guinéen de Yamoussoukro, présidé par Lamine Diallo. Dans le milieu guinéen, on ne ressent aucune effervescence particulière à moins de 2 semaines de ce scrutin très important pour le pays. Pas de réunion d’état-major, pas de photos de candidats distribuées. «Les représentants des différents candidats ont tous privilégié la campagne de proximité en pratiquant le porte-à-porte», indique Kabiné Kanté, un commerçant Guinéen qui assure qu’il ne se décidera qu’après avoir entendu le message de tous les candidats. «Quel que soit le prochain président de la Guinée, il aura fort à faire. Car, il lui faudra résorber 52 ans de retard sur les autres pays de la sous-région ex-colonies françaises. Heureusement que le pays a des atouts», soutient Papa Sakho, un ex-polytechnicien de Conakry qui s’est mué en commerçant depuis plus de 20 ans.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
