Toutes nos tentatives pour avoir la réaction du ministère de l’Intérieur, dans le cadre de notre dossier sur la crise à l’Eglise méthodiste, sont restées vaines. Traoré Abdoulaye, chef du service communication et des relations publiques, a été joint à plusieurs reprises. Mais, cette démarche indispensable pour toute interview avec un responsable de ce département, est restée sans succès jusqu’à ce jour. Le ministère de Désiré Tagro a pourtant un rôle important à jouer pour éviter l’irréparable. A l’allure où vont les choses, il faut craindre des affrontements plus sanglants que la simplerixe qui a fait une dizaine de blessés, le 11 avril, à Kpass, sous-préfecture de Dabou. Le ministère de l’Intérieur peut désamorcer la bombe parce qu’il est à la l’origine de la tension. En effet, la crise est restée silencieuse jusqu’à ce que le camp méthodiste uni obtienne l’arrêté n°384/MEMET/DGAP/SDVAC portant modification de l’organe de direction et de la dénomination de l’Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire(Epmci). Ce document délivré dans des conditions qui n’ont jamais été élucidées est aujourd’hui l’arme administrative et juridique qui permet à une partie de faire main basse, toute seule, sur un patrimoine qu’elle avait pourtant en commun avec l’autre dite originelle. La contestation persistante des protestants n’est-elle pas la preuve évidente que le changement de dénomination de l’église n’a pas acquis l’adhésion de l’ensemble de ses membres ? Si tel est le cas, ne faut-il pas alors revoir le contenu de ce texte qui confère tous les biens à la nouvelle église ? A défaut de pouvoir rapprocher les frères d’hier, ce qui doit être la priorité de toute administration, un nouvel arrêté ne devrait-il pas être pris pour permettre aux protestants de garder la propriété de la moitié des biens ? Eux qui considèrent que l’église-mère continue d’exister et que c’est aux partisans de la nouvelle dénomination qu’il appartient de se trouver de nouveaux temples. Un conseil monsieur de l’Intérieur. Si votre patron, le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, était sûr de pouvoir régler cette crise en utilisant des subterfuges administratifs ou juridiques, il n’aurait jamais entrepris la médiation qu’il a initiée l’année dernière.
Cissé Sindou
Cissé Sindou