Ils ne sont pas contents de leurs patrons. Et ils ont tenu à le faire savoir. Depuis mercredi, les agents du ministère des Mines et de l’Energie observent un arrêt de travail. A l’origine de cette grève, un chapelet de griefs contre leur hiérarchie. « Nos conditions de vie et de travail sont pénibles » tempêtaient-ils encore hier, au pied de l’immeuble Sciam situé au Plateau et qui abrite ce département ministériel. Pancartes en mains, ils criaient leur ras-le-bol face à la maltraitance dont ils sont victimes. Selon M. Goué Guy Pacôme, secrétaire général du Syndicat National des Agents du Ministère des Mines et de l’Energie(Synammeci), les grévistes exigent la satisfaction de trois principales revendications. La première porte sur la publication de la liste des agents devant bénéficier des primes et indemnités relatives à la vente des données sismiques, qui permettent de localiser des gisements de pétrole, à des compagnies pétrolières. « Ces données ont rapporté en 2009 un peu plus de 300 millions de nos francs. Et d’après la clé de répartition, 70% de cet argent doit revenir aux agents du ministère», confie t-il. A l’en croire, c’est 215 millions de FCFA qui doivent être distribuées aux travailleurs du ministère des Mines et de l’Energie. « Cette décision a été entérinée par l’arrêté N°112 du 14 juillet 2009 » précise t-il, en révélant qu’avant la prise de cet arrêté, « la direction des hydrocarbures répartissait cette manne entre ses cadres et le ministre ». M. Goué et ses collègues exigent également que le ministère leur réverse 115 millions de FCFA, générés par les taxes de vérification et de contrôle des stations de service, des carrières et des dépôts de gaz. Naturellement, ils indexent M. Bizié Léto, président du comité de partage, qu’ils accusent implicitement de les tourner en rond. La troisième exigence du Synammeci concerne le projet d’ordonnance qui prévoit un nivellement du taux des indemnités et primes des agents du ministère des Mines et de l’Energie à 40%. Ledit document est depuis… 7 mois en instance de signature. « S’il n’est pas signé avant juillet, les nouvelles dispositions ne seront prises en compte qu’en janvier 2012. C’est pourquoi, nous exigeons sa signature avec célérité », fait remarquer M. Goué, qui souhaite par ailleurs la prise d’un décret prévoyant des primes pour les agents du ministère sur la vente du pétrole, du gaz et des produits des mines. Enfin, ils veulent un pourcentage sur les bonus de signature et de production que les compagnies pétrolières versent à l’Etat de Côte d’Ivoire. « Nous voulons 3% de chaque bonus », martèle M. Goué, en demandant « la création d’une régie de recettes pour recouvrer nos taxes ». Enfin, le Synammeci exige la reprise de la formation continue des agents. Un projet auquel, assènera t-il, « le ministre Komoé a mis un coup d’arrêt ».
Y. Sangaré
Y. Sangaré