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Société Publié le mercredi 23 juin 2010 | Le Nouveau Navire

Plan Orsec / Déguerpissement des populations des zones à risque : Voici les limites du plan du préfet Sam Etiassé

© Le Nouveau Navire Par Prisca
Menaces d`inondations et de glissements de terrain - Le Préfet Sam Etiassé et le général Kili Fiacre expliquent l`opération Orsec aux populations
Mercredi 16 juin 2010. Abidjan. Le coordonnateur national du plan Orsec, le préfet de la région des Lagunes, Sam Etiassé (photo) et le directeur général de l’Office national de la protection civile, le contrôleur général, Fiacre Kili Fagnidi, sensibilisant les populations des zones à risque d’Attécoubé et Yopougon sur les effets des pluies diluviennes qui s`abattent sur Abidjan
La semaine dernière a vu le démarrage officiel du plan de sauvetage des populations
situées dans les zones à grands risques, en rapport à cette période de saison des pluies.
La coordination de l'équipe chargée de la mise en œuvre de ce plan dénommé "Orsec"
(Organisation des secours), conduite par le préfet d'Abidjan, M. Sam Etiassé, montre déjà
toutes ses limites.

La phase opérationnelle du plan "Orsec" débutée la semaine dernière par la sensibilisation des
populations concernées, montre de grandes insuffisances dans son application effective. Ce
plan prévoyait de déguerpir les occupants des zones à hauts risques pour les réinstaller dans
des zones sécurisées. Mais dans la pratique, ces personnes au nombre de 6000 âmes environ
pour 2363 familles recensées par l'équipe du préfet Sam Etiassé, ne se verront octroyer que la
somme de 100.000 Fcfa par famille, pour se reloger. Et pourtant, la quasi-totalité de ces
personnes ont un revenu très faible, et sont propriétaires des baraques qu'ils ont construites de
leurs propres mains, quelque fois dans des zones proches de leurs lieux de travail (ce sont pour
la plupart des jardiniers, boys etc.). Nous avons à titre d'exemple, les habitants du
quartier "Gobelet" à Cocody. N'est-ce pas peine perdue que de demander à ces gens de se
reloger ailleurs, quand on sait qu’il n'y a pas de logements à faible coût dans les environs. Il y
a même déjà un précédent en la matière avec les populations déguerpies en 1997 au quartier
précaire " Washington ", qui avaient été relogées à Biabou sur la route d'Alépé. L'on a
constaté que celles-ci sont pratiquement toutes revenues à l'endroit initial. En tout état de
cause, il est prévu de leur distribuer les mises en demeure de déguerpissement cette semaine,
sans pour autant leur remettre auparavant l'argent promis pour le déménagement. La seconde
insuffisance constatée dans la mise en application de ce plan est que le gouvernement a décidé
de déloger une infime partie de ces populations (environ 10%) des quartiers précaires, quand
le reste sera livré aux intempéries. Troisièmement, le gouvernement a consacré la plus grosse
partie du budget de ce plan (1.720.000.000 frs cfa) aux activités opérationnelles lors des
sinistres au détriment des activités préventives (160.000.000 frs cfa). Pourtant dans le
communiqué lu au journal de 20h, en début de semaine dernière par le directeur de l'Office
national de la protection civile, le général Kili Fiacre, indiquait que le comité de la Protection
Civile qui a élaboré ce plan, a siégé pendant deux (2) mois. Il comprenait tous les ministères
techniques et de tutelle, l'Office national de la prostation civile, le groupement des sapeurs
pompiers militaires, le préfet d'Abidjan, le Gouverneur du district d'Abidjan, l'Union des villes
et communes de Côte d'Ivoire (UVICOCI), des Maires des communes d'Abidjan et la
Direction générale de la Décentralisation et du Développement local. Il aurait été plus
judicieux de penser à un plan sur le long terme à travers une restructuration de ces quartiers en
zones normales. Car toutes les structures intervenant dans l'attribution et la construction de
parcelles de terres habitables y étaient représentées. Comme l'a signifié le coordonnateur, Sam
Etiassé, les structures administratives pour la gestion de ce genre de problème existent en Côte
d'Ivoire mais c'est le suivi qui pose problème. Le gouvernement avec à sa tête le président
Gbagbo n'a pas privilégié l'option du long terme à la suite des catastrophes de l'année dernière.
Ce qui est fort regrettable pour ces populations. Parce que, l'on ne peut prévoir ce qui
adviendra pour la grande majorité de cette population qui va continuer à demeurer sur ces
sites. Le préfet de région a montré dans ses rencontres avec les populations son incapacité à
faire face à leurs nombreuses et vitales doléances. Toutes choses qui nous fondent à croire
qu'il faut encore craindre le pire car les autorités elles-mêmes affichent un scepticisme criard
face à l'efficacité des mesures annoncées.

Koukougnon Célestin
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