Le président de l`Assemblée nationale, le Pr. Koulibaly Mamadou, était face au procureur de la République, hier matin. Le face-à-face qui a duré 2h est, en fait, l`audition du premier cité dans l`affaire Désiré Tagro, comparaissant à titre de témoin à charge.
Costume bleu ciel qui lui sied à merveille. Sérénité déroutante. Propos frisant la morale. Le président de l`Assemblée nationale qui s`est sommairement adressé aux journalistes après son face-à-face avec Tchimou Raymond Féhou, procureur de la République, a fait montre aussi de ses qualités d`enseignant à l`endroit des journalistes. En leur montrant la voie à suivre dans l`affaire Désiré Tagro s`agissant de la procédure qu`entend observer l`Assemblée nationale.
Mais intéressons-nous d`abord au sujet du jour. “Je suis venu répondre à la convocation du procureur de la République près le tribunal de première instance d`Abidjan-Plateau que je remercie d`ailleurs d`avoir accepté cette mission que le président de la République lui a confiée parce que, dans la dynamique que le chef de l`Etat a créée, il faut que nous puissions voir clair dans un certain nombre d`affaires”.
Entendez par “dynamique créée”, la moralisation de la vie publique qui date de l`emprisonnement depuis deux ans des hauts responsables de la filière café-cacao, parmi lesquels on dénombre des proches du chef de l`Etat lui-même.
“Il faut dire à vos amis d`aller sur le site de l`Assemblée nationale, d`apprendre à comprendre les modalités, les procédures de l`Assemblée nationale avant d`écrire n`importe quoi”.
Koulibaly Mamadou jure qu`il ne dit rien au hasard. C`est-à-dire dans le dos du président Laurent Gbagbo. “Ce que nous faisons, le président de la République est au courant. Il n`a jamais dit qu`il ne ferait que l`enquête administrative. Il ne s`est jamais opposé. Sinon, les groupes parlementaires auraient fait quoi ?”, s`interroge-t-il.
Il était 12h 25min quand Koulibaly Mamadou, sur l`esplanade du tribunal de 1ère instance d`Abidjan avait fini de résumer le contenu de sa rencontre avec le procureur de la République. Durant tout ce temps le parquet était fermé aux justiciables. “C’est le numéro 2 du pays”, justifie un haut responsable de Justice. Les motifs de ce rendez-vous au sommet sont connus. Souvenons-nous des récentes déclarations faites par le chef du parquet près le tribunal de 1ère instance d`Abidjan-Plateau, lors d`un point de presse. “Monsieur le président de la République, M. Laurent Gbagbo, a dénoncé des faits de nature délictuelle au parquet. En vertu de l`article 40 alinéa 1 du code de procédure pénale, mon parquet a décidé, en conséquence, de l`ouverture d`une enquête à l`effet de vérifier l`exactitude ou non de certaines accusations portées contre le ministre de l`Intérieur, M. Tagro Asségnini Désiré, et qui ont été largement diffusées par la presse”.
Les accusations à l`origine de la saisine du procureur de la République sont de quatre ordres. Il s`agit de la détermination du nombre exact, tous corps confondus, des personnes admises autorisées au concours d`entrée à l`Ecole nationale de police sessions 2007-2009 qui sont originaires des sous-préfectures de Saïoua et Nahio. Il s`agira dans le même temps avait indiqué le procureur de la République, de vérifier si le ministre de l`Intérieur a directement ou indirectement marchandé des places ou s`il a fait obstruction aux poursuites engagées contre une personne qui les aurait marchandées.
De même, il est question de montrer si le ministre de l`Intérieur a, oui ou non, détourné pour son compte ou pour le compte d`autrui des sommes d`argent mises à la disposition de la communauté musulmane dans le cadre des pèlerinages à la Mecque (Hadj) des années 2007, 2008 et 2009.
L`enquête a aussi pour but de déterminer si les sommes d`argent payées par l`Etat de Côte d`Ivoire pour l`indemnisation des victimes des déchets toxiques sont effectivement et en totalité parvenues aux destinataires. L`enquête, dans la même veine, devra établir si, oui ou non, le ministre de l`Intérieur a perçu seul ou avec autrui la somme de 10 milliards de FCFA à titre de commission de la part de Sagem-sécurité.
Félix Teha Dessrait
dessrait@yahoo.fr
Costume bleu ciel qui lui sied à merveille. Sérénité déroutante. Propos frisant la morale. Le président de l`Assemblée nationale qui s`est sommairement adressé aux journalistes après son face-à-face avec Tchimou Raymond Féhou, procureur de la République, a fait montre aussi de ses qualités d`enseignant à l`endroit des journalistes. En leur montrant la voie à suivre dans l`affaire Désiré Tagro s`agissant de la procédure qu`entend observer l`Assemblée nationale.
Mais intéressons-nous d`abord au sujet du jour. “Je suis venu répondre à la convocation du procureur de la République près le tribunal de première instance d`Abidjan-Plateau que je remercie d`ailleurs d`avoir accepté cette mission que le président de la République lui a confiée parce que, dans la dynamique que le chef de l`Etat a créée, il faut que nous puissions voir clair dans un certain nombre d`affaires”.
Entendez par “dynamique créée”, la moralisation de la vie publique qui date de l`emprisonnement depuis deux ans des hauts responsables de la filière café-cacao, parmi lesquels on dénombre des proches du chef de l`Etat lui-même.
“Il faut dire à vos amis d`aller sur le site de l`Assemblée nationale, d`apprendre à comprendre les modalités, les procédures de l`Assemblée nationale avant d`écrire n`importe quoi”.
Koulibaly Mamadou jure qu`il ne dit rien au hasard. C`est-à-dire dans le dos du président Laurent Gbagbo. “Ce que nous faisons, le président de la République est au courant. Il n`a jamais dit qu`il ne ferait que l`enquête administrative. Il ne s`est jamais opposé. Sinon, les groupes parlementaires auraient fait quoi ?”, s`interroge-t-il.
Il était 12h 25min quand Koulibaly Mamadou, sur l`esplanade du tribunal de 1ère instance d`Abidjan avait fini de résumer le contenu de sa rencontre avec le procureur de la République. Durant tout ce temps le parquet était fermé aux justiciables. “C’est le numéro 2 du pays”, justifie un haut responsable de Justice. Les motifs de ce rendez-vous au sommet sont connus. Souvenons-nous des récentes déclarations faites par le chef du parquet près le tribunal de 1ère instance d`Abidjan-Plateau, lors d`un point de presse. “Monsieur le président de la République, M. Laurent Gbagbo, a dénoncé des faits de nature délictuelle au parquet. En vertu de l`article 40 alinéa 1 du code de procédure pénale, mon parquet a décidé, en conséquence, de l`ouverture d`une enquête à l`effet de vérifier l`exactitude ou non de certaines accusations portées contre le ministre de l`Intérieur, M. Tagro Asségnini Désiré, et qui ont été largement diffusées par la presse”.
Les accusations à l`origine de la saisine du procureur de la République sont de quatre ordres. Il s`agit de la détermination du nombre exact, tous corps confondus, des personnes admises autorisées au concours d`entrée à l`Ecole nationale de police sessions 2007-2009 qui sont originaires des sous-préfectures de Saïoua et Nahio. Il s`agira dans le même temps avait indiqué le procureur de la République, de vérifier si le ministre de l`Intérieur a directement ou indirectement marchandé des places ou s`il a fait obstruction aux poursuites engagées contre une personne qui les aurait marchandées.
De même, il est question de montrer si le ministre de l`Intérieur a, oui ou non, détourné pour son compte ou pour le compte d`autrui des sommes d`argent mises à la disposition de la communauté musulmane dans le cadre des pèlerinages à la Mecque (Hadj) des années 2007, 2008 et 2009.
L`enquête a aussi pour but de déterminer si les sommes d`argent payées par l`Etat de Côte d`Ivoire pour l`indemnisation des victimes des déchets toxiques sont effectivement et en totalité parvenues aux destinataires. L`enquête, dans la même veine, devra établir si, oui ou non, le ministre de l`Intérieur a perçu seul ou avec autrui la somme de 10 milliards de FCFA à titre de commission de la part de Sagem-sécurité.
Félix Teha Dessrait
dessrait@yahoo.fr