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Politique Publié le samedi 26 juin 2010 | Le Patriote

La politique, un joli parapluie

La Côte d’Ivoire est vraiment un pays à part. Dans notre très chère patrie, les aigrefins ont compris qu’il suffit de se mettre du côté du régime et de ses ramifications pour bénéficier d’un blanc seing.

L’histoire récente ne nous contredit pas. Les faits rien que les faits.

Au nez et à la barbe de tout le monde, les banques volantes et maisons de placement se sont installées et les promoteurs ont escroqué des milliers d’Ivoiriens. Ces étranges opérateurs ont patiemment et méthodiquement dépouillé les populations. La misère aidant, ils ont navigué sur un terrain fertile, presqu’acquis. Plusieurs milliards de FCFA ont été extorqués. Les gérants de ces banques se sont fondus aussi facilement dans la nature. Pour narguer leurs victimes, certains pour ne pas dire tous, s’étaient offerts des garde-de-corps appartenant aux forces républicaines, c’est-à-dire les Forces de défense et de sécurité. Et depuis les plaintes dorment dans les tiroirs du procureur de la République, près le tribunal de première instance du Plateau. On n’en parle plus. Pour ne pas dire que le dossier est classé sinon qu’il est rangé aux calendres grecques.

En outre, il y a quelques années, l’état-major des armées a ‘’saoulé’’ les Ivoiriens avec les corridors N’da Comoé. Encore une fois, Laurent Gbagbo est allé donner son onction à une affaire sans tête ni queue. Malheureusement, le Trésor public a été mis à contribution dans cette affaire sulfureuse. A la fin, des milliards FCFA se sont évaporés. Un crime économique d’un autre genre. Aujourd’hui, on peut présenter les corridors de GESCO et d’Alépé et dire que des centaines de millions de FCFA ont été engloutis là.

L’histoire de la micro-finance Dôni-Dôni est encore fraîche dans les esprits. Piloté par Mahan Gahé Basile, secrétaire général de la centrale syndicale «Dignité», cette micro-finance ambitionnait de mettre fin à l’hémogénie des grandes banques, ‘’propriétés des puissances impérialistes’’. En 2004, un tel discours avait de beaux jours. Laurent Gbagbo fait le déplacement au lancement à l’Hôtel Ivoire pour saluer l’initiative. Oint de ce soutien, la machine digne d’une mafia, collecte les fonds et s’évapore dans la nature. Encore des milliards FCFA. L’initiateur et ses complices qui boxent dans le camp présidentiel continuent de se la couler douce au grand dam des victimes.

Le même puzzle se met en place avec Sophia Immobilier avec toujours pour parrain Laurent Gbagbo.

Et comme si tout le monde était hypnotisé, l’on laisse faire pour après, crier au complot. Qui ne rêve pas de s’offrir un toit à Abidjan ou dans les environs? Le désir légitime de cette frange des populations risque d’être un cauchemar. Depuis trois ans, les premières lettres d’attribution ont été remises symboliquement mais difficile de présenter un terrain à un bénéficiaire. Le Pca de Sophia Immobilier qui a cerné le système s’est lancé dans la campagne du candidat Laurent Gbagbo. Il sponsorise avec un empire médiatique quelques tentacules du régime. Quelquefois, c’est le retour à Kolia, le village natal pour vendre son candidat, mauvais produit. Adossé à la seconde épouse de Laurent Gbagbo, Nady Bamba, il peut se vanter de bénéficier d’un parapluie. Et pas n’importe lequel. Mais le projet avec les FDS pourrait être un os.

Coulibaly Brahima
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