29 juin 2007 – 28 juin 2010. Cela fait trois ans que l’avion transportant le Premier ministre Guillaume Soro à Bouaké, a été attaqué à la roquette. Bilan : quatre morts et plusieurs blessés graves et légers. Ce fut un vendredi noir, où, on peut le dire, tout a failli basculer en Côte d’Ivoire. Car, assassiner un Premier ministre, de surcroît chef d’une rébellion qui a tenu tête pendant plusieurs années à une armée nationale, aurait sans aucun doute entraîné des conséquences incalculables pour la paix sociale. On sait que cet attentat a eu lieu dans un climat politique marqué par une fracture sociale sans précédent qui aurait, si le pire était survenu, fait connaître au pays, un sort assimilable à celui du Rwanda.
Tout est parti ce vendredi 29 juin 2007, lorsque le Premier ministre, accompagné de plusieurs collaborateurs et une dizaine de journalistes, principalement de la presse nationale, ont embarqué à bord du Fokker 100 présidentiel en destination de Bouaké. Sa mission : installer les juges en vue du démarrage des audiences foraines, l’un des points clés de l’Accord politique de Ouagadougou, signé au mois de mars de la même année. Pour avoir été du voyage en qualité de journaliste, votre serviteur en garde encore des souvenirs vivaces et même douloureux.
En effet, ce jour-là, l’avion décolle de l’aéroport du GATL à 09h50. 40 mn plus tard (soit à 10h30), après un atterrissage réussi sous un ciel couvert (il tombait une fine pluie), l`appareil avance sur le tarmac. Brusquement, une forte détonation se fait entendre. Puis une deuxième suivie de bruits de rafales. Là où étaient assis les journalistes, l`appareillage de l’avion vole en éclats. Les uns blessés grièvement et d’autres atteints par des débris de vitre, saignent. Aussitôt, une fumée noire envahit l`avion. S`ensuit un cafouillage monstre et un désordre indescriptible. Dans le salon VIP où est assis le Premier ministre et ses proches collaborateurs et qui est sans aucun doute la cible des assaillants, c’est l’horreur. Trois personnes sans vie, gisent sur la banquette. Des têtes broyées, des cervelles éparpillées. La scène est insoutenable. Il faut alors attendre que le Premier ministre et certains de ses collaborateurs chanceux, saufs ou blessés, soient évacués d’abord. La situation est épouvantable. Quelques temps après, les journalistes sont évacués dans les locaux du secrétariat général des Forces nouvelles. Le reste de la journée est interminable et jalonné de péripéties. Le lendemain, 30 juin 2007, les journalistes sont ramenés à Abidjan. Les enquêtes qui ont été annoncées par les autorités attendent toujours de connaître un début d’exécution. Trois longues années que le mystère règne autour de cette tragédie. Les Ivoiriens et l’opinion internationale n’en finissent pas de scruter à l’horizon dans l’espoir d’être enfin situé sur cette parenthèse mystérieuse de l’histoire de leur pays. Saura-t-on un jour qui a voulu attenter à la vie de Soro et pour quelles raisons ? Peut-être que si, peut-être que non ! On attend.
Ibrahima B. Kamagaté
Tout est parti ce vendredi 29 juin 2007, lorsque le Premier ministre, accompagné de plusieurs collaborateurs et une dizaine de journalistes, principalement de la presse nationale, ont embarqué à bord du Fokker 100 présidentiel en destination de Bouaké. Sa mission : installer les juges en vue du démarrage des audiences foraines, l’un des points clés de l’Accord politique de Ouagadougou, signé au mois de mars de la même année. Pour avoir été du voyage en qualité de journaliste, votre serviteur en garde encore des souvenirs vivaces et même douloureux.
En effet, ce jour-là, l’avion décolle de l’aéroport du GATL à 09h50. 40 mn plus tard (soit à 10h30), après un atterrissage réussi sous un ciel couvert (il tombait une fine pluie), l`appareil avance sur le tarmac. Brusquement, une forte détonation se fait entendre. Puis une deuxième suivie de bruits de rafales. Là où étaient assis les journalistes, l`appareillage de l’avion vole en éclats. Les uns blessés grièvement et d’autres atteints par des débris de vitre, saignent. Aussitôt, une fumée noire envahit l`avion. S`ensuit un cafouillage monstre et un désordre indescriptible. Dans le salon VIP où est assis le Premier ministre et ses proches collaborateurs et qui est sans aucun doute la cible des assaillants, c’est l’horreur. Trois personnes sans vie, gisent sur la banquette. Des têtes broyées, des cervelles éparpillées. La scène est insoutenable. Il faut alors attendre que le Premier ministre et certains de ses collaborateurs chanceux, saufs ou blessés, soient évacués d’abord. La situation est épouvantable. Quelques temps après, les journalistes sont évacués dans les locaux du secrétariat général des Forces nouvelles. Le reste de la journée est interminable et jalonné de péripéties. Le lendemain, 30 juin 2007, les journalistes sont ramenés à Abidjan. Les enquêtes qui ont été annoncées par les autorités attendent toujours de connaître un début d’exécution. Trois longues années que le mystère règne autour de cette tragédie. Les Ivoiriens et l’opinion internationale n’en finissent pas de scruter à l’horizon dans l’espoir d’être enfin situé sur cette parenthèse mystérieuse de l’histoire de leur pays. Saura-t-on un jour qui a voulu attenter à la vie de Soro et pour quelles raisons ? Peut-être que si, peut-être que non ! On attend.
Ibrahima B. Kamagaté