Que le temps passe vite ! 27 juin 1994-27 juin 2010, cela fait exactement 16 ans et un jour que Georges Djéni Kobina, celui que le Pr Harris Memel Fôteh qualifiait de «Fama de l’espèce démocratique, opérateur de grandes ruptures idéologiques», a déposé à la préfecture d’Abidjan, les statuts de ce qui était encore sous le nom du courant de la Rénovation au sein du PDCI. Un acte fondateur qui, trois mois plus tard, soit le 27 septembre 1994, allait donner naissance au Rassemblement Des Républicains, un parti libéral avec pour ambition de donner un «peu plus de démocratie, de liberté et de justice sociale aux Ivoiriens». C’est ce 27 juin 1994 qu’a choisi Djéni Kobina, accompagné à l’occasion par Koné Lanzéni et bien d’autres, trois mois après le congrès extraordinaire du PDCI, ouvrant la succession de Félix Houphouët Boigny, pour donner le ton d’une nouvelle option politique. Très tôt, les observateurs de la vie politique ivoirienne ont vu derrière cet acte, comme inspirateur et instigateur, le Premier ministre Alassane Ouattara, pour qui Djéni Kobina avait une considération sans faille, pour avoir montré sous sa primature que «la mauvaise gouvernance n’était pas une fatalité pour la Côte d’Ivoire». Pour sûr, 16 ans après cet acte historique, que de péripéties, connues par le parti républicain, dans sa marche pour la conquête du pouvoir d’Etat. De sa naissance à ce jour, le RDR a connu une succession d’épreuves. Sans être exhaustif, on pourrait citer l’onde de choc qu’aura été le rappel à Dieu de son premier secrétaire général, le mardi 19 octobre 1998. Une disparition subite qui a provoqué l’émoi et un séisme considérable au cœur du RDR et de sa base. Il y a ensuite les tentatives de négation de la nationalité ivoirienne de Djéni Kobina et de son mentor, Alassane Ouattara, à présent candidat des républicains à la prochaine présidentielle. On ne saurait passer sous silence le martyre vécu par les militants du RDR et la répression dont ils ont été victimes sous les régimes successifs à Félix Houphouët Boigny. Plus d’une décennie de répression sans répit pour Ouattara et ses partisans. C’est peu de dire que la mort n’a jamais cessé de frapper ce parti depuis ses premiers vagissements. Elle est longue, la liste des victimes de la lutte contre l’arbitraire, l’exclusion et l’injustice. Cependant, force est de reconnaître que le RDR et son président, avec l’appui des membres de la direction, adossés à une base forte et tenace, ont pu résister à tous les complots et bourrasques créés pour les déstabiliser. 16 ans après le dépôt des statuts par Georges Djéni Kobina, le RDR demeure «la force qui va» et est devenu une formation incontournable sur l’échiquier politique national. Il s’active chaque jour davantage pour aller à la présidentielle de sortie de crise, avec un candidat, Alassane Ouattara, qui nourrit de grandes ambitions pour une Côte d’Ivoire à l’article de la mort à cause d’une mauvaise gouvernance sans commune mesure.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga