Fin de parcours devrait-on s’interroger pour Blé Goudé, après le vol de sa licence en 2001 ? En tout cas, l’ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), pourrait être traduit devant la Justice ivoirienne pour répondre de son forfait. Prenant prétexte du vent de moralisation qui semble souffler sur le pays ces derniers temps, un groupe de jeunes, des anciens membres de la FESCI, ont décidé de prendre la balle au bond. Réunis au sein d’une coordination dénommée, Coalition des anciens fescistes (CAFES), ils ont fait savoir samedi dernier qu’ils ont pu recueillir 285 465 signatures pour exiger que Blé Goudé Charles soit traduit devant le tribunal pour fraude. Cette pétition avait été lancée le 6 avril dernier, lors d’une conférence de presse à l’Hôtel Pullman. Le président de cette structure, Dogni Richard, lui-même ancien membre du bureau de la FESCI sous Blé Goudé et initiateur de cette pétition, a affirmé que le Procureur de la République, Raymond Tchimou sera saisi «pour que Blé soit mis hors d’état de nuire». Pour y arriver, ses camarades et lui entendent travailler avec des avocats bénévoles : «Il faut que les fraudeurs de la trempe de Blé, qui est Directeur de campagne chargé des jeunes pour le candidat Laurent Gbagbo, soient punis pour que leur exemple ne fassent pas tâche d’huile au sein de la jeunesse ivoirienne», a-t-il fait savoir. «Gbagbo a changé et le pays vit au rythme de la fraude, même le sommet de l’Etat n’échappe pas au phénomène. C’est la foire à la tricherie. Pourtant, la Côte d’Ivoire mérite mieux », s’est-il révolté. Avant lui, c’est un autre ancien responsable du mouvement étudiant, Blé Achille dit Esprit, qui a confirmé, si besoin en était encore, que Blé Goudé n’a pas effectivement composé en 2001. «Gbagbo étant arrivé au pouvoir, il (Blé) voulait aller poursuivre ses études à l’étranger. Il avait donc besoin d’avoir un parchemin. C’est ce qui l’a poussé à la fraude», a-t-il révélé. Poursuivant, il a soutenu qu’il n’y avait plus de valeurs dans ce pays. Le président des élèves et étudiants de Marcory-Sicogi, Loukou Jeannot, a, pour sa part, plaidé pour la crédibilité des diplômes ivoiriens. Des diplômes dont les Ecoles et universités étrangères doutent de l’authenticité et de la crédibilité, tout simplement parce qu’en Côte d’Ivoire, la fraude a atteint tous les secteurs, se désole-t-il.
YMA
YMA
