Heureux, il est. Le chef de la refondation. On l’a vu tout hilare, poser, mercredi, avec ses hôtes, dans les escaliers du Palais qu’il est extrêmement content d’occuper depuis une décennie. Sa joie était visible et s’exprimait grandement. A côté de lui, un paon aurait fait piètre figure. Le bon peuple de Côte d’Ivoire s’est alors demandé si celui qui préside momentanément à sa destinée est conscient de ce qui arrive au pays. S’il mesure la gravité de la situation qui prévaut dans notre carré. Tout va à vau l’eau. L’ancienne locomotive de l’économie sous-régionale est désormais à la traîne au point où l’on vient même de la très lointaine Mauritanie pour nous proposer des solutions. A la place du chef de la refondation, quelqu’un d’autre aurait eu du mal à esquisser ne serait-ce que le moindre sourire. Mais pour le chef que nous avons, ce n’est pas le cas. Car, encore faut-il qu’il ait le sentiment d’avoir échoué. D’ailleurs, par rapport à quoi arrive-t-on à la conclusion que l’on a échoué ? Par les objectifs fixés, pardi ! Si donc l’opposant historique est si content malgré la situation catastrophique du pays, c’est que ses objectifs ont été atteints et donc qu’il n’a pas à perdre son sourire. Ceux qui le connaissent mieux que le bon peuple de Côte d’Ivoire, ont toujours affirmé que son souhait le plus ardent, c’est-à-dire son objectif le plus visé, était de parvenir au pouvoir et de voir inscrit sur sa carte de visite, Président de la République. Cet objectif n’a-t-il pas été atteint ? Si, puisque depuis dix ans il dort dans notre palais sans faire le travail que cela impose. Alors, en toute circonstance et en tout lieu, il ne peut que rire, signe de sa très belle réussite. Après avoir atteint le sommet qu’il espérait, pour lui, le reste n’est plus que du bonus.
Si ce n’est pas cela, comment peut-on comprendre qu’au lendemain des pluies diluviennes qui ont endeuillé nombre de familles à Abidjan et fait d’autres, des sans abris, le garant du bien-être des populations peut-il se montrer aussi joyeux, à la sortie d’une réunion qui n’a donné aucune lueur d’espoir au pays ? Le bonheur du peuple n’est pas sa tasse de thé. Qu’on mange à Bromakoté ou pas, qu’on meurt à Gobelet ou pas, qu’on souffre à Yopougon ou pas, son souci se trouve ailleurs. Il n’est pas parvenu au pouvoir pour les autres, mais seulement pour démonter qu’on peut venir de loin, c’est-à-dire de la région où pousse le fromager et devenir le premier d’entre nous. Après cela, on peut mourir tranquille en souhaitant tout de même que cet instant arrive le plus tard possible. Parce qu’il n’y a rien de meilleur que de vivre au palais, s’engraissant à ne rien faire. Que la vie est belle au sommet !
Raoul Mapiéchon
Si ce n’est pas cela, comment peut-on comprendre qu’au lendemain des pluies diluviennes qui ont endeuillé nombre de familles à Abidjan et fait d’autres, des sans abris, le garant du bien-être des populations peut-il se montrer aussi joyeux, à la sortie d’une réunion qui n’a donné aucune lueur d’espoir au pays ? Le bonheur du peuple n’est pas sa tasse de thé. Qu’on mange à Bromakoté ou pas, qu’on meurt à Gobelet ou pas, qu’on souffre à Yopougon ou pas, son souci se trouve ailleurs. Il n’est pas parvenu au pouvoir pour les autres, mais seulement pour démonter qu’on peut venir de loin, c’est-à-dire de la région où pousse le fromager et devenir le premier d’entre nous. Après cela, on peut mourir tranquille en souhaitant tout de même que cet instant arrive le plus tard possible. Parce qu’il n’y a rien de meilleur que de vivre au palais, s’engraissant à ne rien faire. Que la vie est belle au sommet !
Raoul Mapiéchon