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Politique Publié le vendredi 2 juillet 2010 | Le Patriote

Des gendarmes écrivent à Mangou - «Réglez nos ‘’Hauts les cœurs’’ avant qu’il ne soit trop tard»

Pourquoi des soldats manifestent-ils ces derniers temps en saccageant les centres d’examens du BAC ? Il s’agirait d’un problème de discrimination au niveau des primes alimentaires. En tout cas, c’est ce que dit ce groupe de gendarmes qui nous ont joints et dont nous publions le courrier à l’attention du chef d’Etat-major.

Au Général MANGOU,

M. Chef d’Etat major,
D'emblée, veuillez recevoir tout le grand respect de la part de vos soldats.
Nous serons toujours avec vous, donc avec la république. Le boycott des examens du Bac dans certaines communes d'Abidjan par des corps habillés est la conséquence directe des 50.000 F.CFA dont nous allons vous parler.
Et si on n'y prend garde, cela aura un impact très grave sur cette sortie de crise.
M. le chef d’Etat-major,
Voici un mal qui ronge l'Armée, nous vous l'exposons, car nos chefs hiérarchiques ne vous rendent pas compte fidèlement. Par contre, en cas d'échec de tout ce travail que vous êtes en train d'accomplir pour la paix, ils ne porteront pas la responsabilité.

GENERAL,
Durant la phase la plus chaude de la crise, il y a eu les " hauts les coeurs" qui se sont transformés par la suite en 50.000 F.CFA comme prime alimentaire. Selon nos bulletins de solde, cela a pris fin le mois dernier (mai 2010).
Par ailleurs, dans le mois de mars dernier, vous avez expliqué que tout F.D.S. bénéficierait de cette somme et cela conformément a l'accord politique de Ouaga. Et pour preuve :
Tous les F.D.S. passés du coté de l'ex-rébellion ont eu leur rappel de salaire et perçoivent actuellement leur salaire malgré qu’ils demeurent des ex-rebelles. D'autres, des civils devenus ex-rebelles, perçoivent ces 50.000 F.CFA, tout ceci grâce a l'accord de Ouaga.
Les F.N. et plus particulièrement les F.D.S. sont d'accord et vous remercient. Alors, nous ne comprenons pas pourquoi vos proches collaborateurs veulent priver ces 50.000 F.CFA à certaines promotions de la gendarmerie et de la police bien que ces derniers soient en activité, depuis 2006 pour certains et 2007 pour d’autres. Vous avez dit que cette somme sera versée à tout F.D.S., selon l'accord de Ouaga. Est-ce donc le Commandant Supérieur de la gendarmerie, le Général KASSARATE et le Directeur Général de la police, le Général BRIDOU, qui, de leur propre chef, veulent priver cette somme à certaines promotions de la gendarmerie ou de la police ?
Avec tout le respect que nous vous devons, mon Général, si c'est le cas, il faudra que vous rappeliez ces Généraux à l'ordre.
Car la base de l'Armée, c'est la discipline. Donc, ne laissez point vos collaborateurs saboter tout le travail que vous êtes en train d'accomplir pour le retour de la paix en Côte d'ivoire.
" Même travail, même salaire ".
CE MEME PROBLEME DE DIFFERENTS SALAIRES CHEZ LES INSTITUTEURS A ETE REGLE PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE.
MON GENERAL,
Soit vous supprimez les 50.000 F.CFA des salaires des FDS ou soit tout soldat FDS doit en avoir droit.
MON GENERAL,
Nous ne pouvons pas accepter que pendant que nous faisons tous le même travail, certains soldats bénéficient des 50.000 F.CFA et d'autres pas.
Nous ne pourrons en aucun cas accepter cette différence dans le salaire.
Nous faisons tous le métier des armes et donc, nous devons tous bénéficier des retombées.
Nous touchons du bois ; si le pays connait une crise, est-ce que ce sont seulement ceux qui bénéficient des 50.000F.CFA qui seront sur les champs de bataille ?
Si c'est le cas, que tous les FDS non bénéficiaires des 50.000 F.CFA quittent les zones ex-rebelles pour faire place à ceux qui bénéficient de cette somme.
N'oublions pas que la grande majorité des FDS dans les zones ex-rebelles depuis plus d'un an et un mois sont ceux qui ne bénéficient pas des 50.000F.CFA dont nous parlons.
M. Le CEMA,
Nous savons que vous ne voulez pas de cette option. Alors nous vous demandons de régler ce problème avant que ce ne soit trop tard.

PAIX SUR LA COTE D'IVOIRE
Respectueusement, vos soldats

Contribution/ Côte d’ivoire: De quoi souffle Gbagbo Laurent ?
Contrairement à ce qui avait été annoncé officiellement – de retour de son premier séjour marocain – Laurent Gbagbo semble souffrir d’une maladie plus sérieuse qu’un simple mal de dent. Explication.

Du mardi 11 au samedi 17 aout 2009, Laurent Gbagbo avait effectué un « séjour privé » au Maroc. De retour de ce voyage au royaume chérifien, il avait affirmé – face au peuple médusé – qu’il s’y était rendu pour se faire soigner une dent, ayant été informé que ce pays – contrairement au sien – disposait d’équipements modernes capables de traiter efficacement son mal dentaire. Une dent présidentielle ne mérite t-elle pas un traitement présidentiel ?
Moins d’un an plus tard, du 9 au 17 juin 2010, Laurent Gbagbo effectue un autre voyage privé au Maroc. Quant aux raisons officielles de cet autre voyage, c’est l’opacité totale. On observe un mutisme tant du côté de la Présidence de la République que des officines de propagande de la Refondation. Qu’est-ce que Laurent Gbagbo est allé faire au Maroc pour la seconde fois en moins d’un an ? Nul ne semble le savoir.
Chose curieuse, quelques jours avant ce second voyage, le quotidien « Le Nouveau Réveil » avait annoncé que le chef de l’Etat ivoirien séjournait déjà en terre marocaine pour des soins médicaux. Le « faux scoop » avait été « démonté » par le quotidien «Notre Voie », qui accusait son confrère de divulguer de fausses informations rien que pour donner dans le sensationnel. « Notre Voie » ira jusqu’à donner des leçons de professionnalisme à son confrère en lui suggérant « Une vérification de l’information auprès de sources crédibles ou officielles, comme l’exige le journalisme... »

Coup de théâtre.

48 heures après ces échanges de civilités entre les deux quotidiens ivoiriens, la présidence de la république annonce que Laurent Gbagbo se rend au Maroc dans le cadre d’une « visite privée ». Les lecteurs avisés l’auront compris. L’organe du PDCI semble mieux informé de l’agenda de Laurent Gbagbo que celui de la Refondation, réussissant même l’exploit de donner l’information du séjour marocain par anticipation !
Pour ce voyage, le Président ivoirien ne lésine pas sur les moyens. C’est, semble t-il, un Boeing 747 qui est loué à aller et un Airbus 319 au retour. Qu’est-ce qui explique la location couteuse de ces gros porteurs pour une délégation présidentielle réduite, alors que la Côte d’Ivoire dispose de deux Grumman de type Gulfstream, plus légers et capables de relier la Côte d’ivoire au Maroc en un temps plus rapide et à un cout plus raisonnable pour les contribuables ivoiriens ? Serait-ce possible que ces gros porteurs soient de types médicaux, équipés d’appareils pour assister le patient durant la durée du vol ? La question mérite d’être posée !
Si - officiellement - c’est le black out total du côté de la présidence quant aux raisons de ce second voyage, on parvient cependant à percer le mystère, cette fois, grâce à « Notre Voie ».
En effet, on peut lire dans l’article relatant le retour du chef de l’Etat les phrases suivantes : « Aucune information n’a filtré sur les raisons de sa visite privée… Certaines indiscrétions annoncent… un rendez-vous médical. »
Laurent Gbagbo étant actionnaire – certainement le principal - de ce journal, pourrait-il y avoir information plus officielle que celle véhiculée par son propre journal le concernant ? Il n’y a donc aucun doute. C’est bel et bien pour des raisons de santé que Laurent Gbagbo s’est rendu au Maroc pour la seconde fois en moins d’un an.

Coup de maitre

Est-ce la même dent – capricieuse – qui a décidé de causer du souci au président ou est-ce une autre dent qui a décidé – elle aussi – de rentrer en rébellion ? Assurément, l’information de la dent à soigner, donnée pour justifier le premier voyage, était une manœuvre dilatoire. Laurent Gbagbo savait pertinemment qu’une telle information susciterait l’indignation de millions de ses compatriotes. L’indignation a, en effet, atteint son comble. Le très talentueux Venance Konan a même consacré l’un de ses chefs d’œuvre à la dent présidentielle. Y avait-il meilleure manière de convaincre le peuple qu’il s’agissait effectivement d’une dent, donc d’un mal bénin ?
Après ce premier coup de maitre de la roublardise, comment convaincre de nouveau les Ivoiriens qu’il s’agissait – encore - d’une dent, donc d’une maladie bénigne ? L’exploit étant presqu’impossible à réaliser on préféra recourir au mystère du silence. En dépit de cette attitude mystérieuse, plusieurs signes donnent à comprendre que Laurent Gbagbo cache un mal beaucoup plus sérieux qu’un mal de dent.
Dans tout pays sérieux, qui se respecte, lorsqu’une source non autorisée peut se permettre de divulguer, à l’avance, l’agenda du chef de l’Etat, cela remet en cause non seulement l’efficacité de son cabinet mais pose aussi et surtout un problème de sécurité. Pourquoi, alors, après la fuite du secret présidentiel dans la presse, Laurent Gbagbo et son cabinet n’ont-ils pas jugé nécessaire de faire de la diversion en effectuant ce voyage ailleurs ou en l’annulant tout simplement ? La réponse à cette question semble évidente. Ce voyage obéissait à une nécessité, il fallait y aller. Contrairement à ce qu’affirme le quotidien de Gbagbo, il ne s’agissait donc pas d’un simple rendez-vous médical mais plutôt d’une urgence médicale. C’est pourquoi nous sommes fondés à croire que les gros porteurs, loués à l’occasion, sont des avions équipés d’appareil médicaux.
Il n’y a aucun doute, Laurent Gbagbo est malade. La question qui se pose est de savoir la nature et l’ampleur de la maladie. Est-ce une maladie curable ou incurable ? Si elle est incurable, à quel stade se trouve le patient ?
Loin de nous l’idée ou le sentiment d’un quelconque cynisme à son égard. En dépit des conditions de son accession et de son maintien au pouvoir, Laurent Gbagbo est le chef de l’Etat. Il n’est pas le chef du village de Mama, Korékipra, Niablé, Bodokro ou Samatiguila. Son état de santé est une affaire nationale, régie par des textes de la loi fondamentale. A moins que la multitude de juristes de la présidence nous démontrent qu’il y a un vide juridique en la matière.
Dans une démocratie qui fonctionne, les pouvoirs législatif et judiciaire se seraient saisis de l’affaire dans un intérêt purement national et l’aurait traitée comme telle. Chez nous, tout se passe dans la logique d’un bois sacré, où on donne le sentiment que la santé du chef de l’Etat est une affaire privée.

Gain de temps

Autre indice important, Laurent Gbagbo s’est engagé dans une logique de gain de temps grâce à la stratégie de reports des élections présidentielles. Tous les subterfuges sont employés pour justifier l’impossibilité d’organiser des élections démocratiques et ouvertes que le camp présidentiel est certain de ne pouvoir gagner. Le catalogue de l’argumentaire est bien connu de ceux qui ont une intelligence pour comprendre. Le dernier en date est l’enquête – sur demande expresse de Laurent Gbagbo – qui doit déterminer si Désiré Tagro, son ministre de l’Intérieur, est impliqué dans une affaire de corruption et de pot-de-vin en complicité avec le Premier ministre Soro Guillaume et la Sagem, société française engagé dans le processus électoral.
Serait-ce possible que les reports successifs obéissent à la logique d’une échéance qu’on voudrait atteindre, se sachant condamné d’avance par la maladie ? Simple interrogation !!!
En tout état de cause, le temps se chargera d’infirmer ou de confirmer nos suspicions légitimes. Souhaitons tout de même que l’histoire ne s’accélère pas pour nous servir un scenario à la togolaise, avec la disparition subite du général Gnassingbé Eyadema, en partance à l étranger pour honorer « un rendez-vous médical ».
Siriki Gbané
Washington, DC

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