En poésie, les voies pour atteindre sa cible auprès de la population sont immenses. Mais la question est de savoir comment on se fait entendre. Le jeune poète Josué Guébo doit avoir trouvé sa voie, celle des symboles pour marquer la conscience de ses contemporains. Et pour y arriver, le poète a sa démarche. Il la montre si bien à travers son œuvre intitulée L'or n'a jamais été un métal. Et pourtant, cette conception est toujours soutenue comme telle par le commun des mortels. L'or est un métal. L'auteur veut renverser toutes les vérités comme pour chercher sa vérité. Une façon de réécrire le monde. "Or je regimbai / contre l'ordre/A dent de trichophyton / m'insurgeai contre l'apocalypse". Dans cette voie poétique, Guébo ne passe pas outre sa fonction. Celle de la voie des sans voie comme le disait Césaire. C'est-à-dire, il dénonce les tares de la société. Par un texte engagé qui passe au peigne fin la crise ivoirienne. Avec en première ligne, les événements de novembre 2004 qui ont endeuillé la population en Eburnie. A teneur d'homme / Dans l'absinthe / Des martyrs entêtés… / Des fillettes fusillées à hauteur d'homme dans l'empan des viols, la gouaille salace / La suie de l'édit, la verve sanieuse / Retenons que dans sa démarche de décider ce qui s'est passé dans les événements, il le fait avec une certaine crudité. Pour indexer les coupables de ces tristes actions. Comme s'il les connait Une Blanche vaut sept Noires / Mozart a perdu la tête à l'Ivoire / Par le Sienaw, le Moronou, le Boutou sur tous les sentiers d'ivoire / Une Blanche vaut sept Noires. En effet à travers ce livre, Josué Guébo compatit aux douleurs de son peuple mais contribue également à l'élan de patriotisme face à une puissance colonisatrice qu'est la France. Une façon de crier son holà à ces puissances qui continuent de retirer l'Afrique en arrière.
Renaud Djatchi
Renaud Djatchi