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Société Publié le mercredi 7 juillet 2010 | Le Nouveau Navire

Tentative d`entrée de ``MV Nashville`` dans les eaux africaines - Le mail qui a évité une seconde catastrophe écologique à la Côte d`Ivoire

``J`ai donné ce matin une alerte concernant l`arrivée au port de Lagos le 20 juin 2010 du navire dénommé MV Nashville, en provenance des Pays-Bas, battant pavillon autrichien et transportant des batteries, des frigidaires mais aussi des déchets toxiques. Il serait renvoyé aussitôt à Rotterdam.`` C`est en substance le contenu du message adressé à tous les points de contact dans le cadre de la deuxième édition de Cocair baptisée opération ``Cocair 2``.

En effet, afin de renforcer la coopération dans la lutte contre le trafic des stupéfiants et des drogues, et des produits à haut risque dans 25 pays d`Afrique de l`Ouest, du Centre, au Maroc et au Brésil, l`Omd (Ndlr, Organisation mondiale des douanes), en collaboration avec Interpol (Ndlr, Coopération policière inter-Etats dans la lutte contre la criminalité transfrontalière), a mis en place une opération conjointe simultanée dénommée Cocair (Ndlr, Cocaïne par voie aérienne). Cette opération vise à échanger des informations sur la circulation d`un certain nombre de produits préalablement listés et jugés dangereux ou prohibés dans l`espace des 25 pays sélectionnés et à donner l`alerte en vue de passer à la répression. A cet effet, chacun des 25 pays concernés par l`opération est doté des points de contact qui servent de liaison entre eux dans le cadre d`échanges d`informations dans la lutte contre les produits classés. Aussi ,dans le cadre l`opération Cocair 2, le point de contact du Togo, Koofi Sakpa, a-t-il envoyé une alerte le 15 juin dernier (voir fac-similé) à celui de la Côte d`Ivoire, l`informant de l`escale le 20 avril dernier d`un navire baptisé ``MV Nashville`` battant pavillon autrichien en provenance des Pays-Bas au port de Lagos au Nigeria, et qui avait à son bord des déchets toxiques et d`autres produits non moins dangereux. Ce même message d`alerte a été simultanément envoyé à tous les autres points de contact. A son tour, jugeant l`information sérieuse, parce qu`il s`agit des déchets toxiques dont la Côte d`Ivoire traîne encore les

séquelles d`un premier déversement, le point de contact de la Côte d`Ivoire, le Capitaine des douanes Gah Léhi Honoré, par ailleurs Chef de Subdivision des Stupéfiants et des drogues à la Direction des surveillances, des interventions et du renseignement des douanes ivoiriennes, a pris le soin d`en informer ses supérieurs hiérarchiques et le ministère de la Sécurité intérieure. Par la suite, informée, la Direction générale des affaires maritimes et portuaires (Dgamp) est entrée en action pour jouer son rôle régalien de garde côte. Cette structure qui travaille en synergie avec le Port autonome d`Abidjan (Paa), point de chute des navires,

a mis en branle ses hommes pour identifier, glaner des informations complementaires et empêcher le MV Nashville d`entrer dans les eaux ivoiriennes à travers la mise sur pied d`un comité de veille. Ainsi, grâce à la promptitude de l`ensemble des points de contact de l`opération Cocair 2 de l`Omd et l`action conjuguée des autorités locales des 25 pays participant à l`opération Cocair 2 , MV Nashville, le navire pollueur est renvoyé aussitôt à Rotterdam, loin des eaux territoriales africaines. Si cette catastrophe a été évitée de justesse grâce aux efforts conjugués des uns et des autres, la nécessité de doubler de vigilance doit être toujours de mise, car l`Afrique a de tout temps été considérée par l`Occident comme un dépotoir du fait de la porosité de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes et aussi de la cupidité de certaines de nos autorités. La menace est réelle. Des prédateurs sont aux aguets. Alors vigilance. La préservation des vies humaines et la compétitivité des Ports africains en dépendent. Il est à noter qu`au cours de cette 2ème édition de Cocair, 20 saisies ont été réalisées par les différents participants. Il s`agit notamment de quantités très importantes de drogues et de précurseurs chimiques évalués en des milliers de tonnes, d`armes à feu, de capitaux pour un total de 160.000 dollars US soit environ 64 millions Fcfa. Un faux passeport a été également saisi au Sénégal dans le frais postal, ce passeport qui devait être récupéré par un ressortissant nigérian lui aurait permis de faire croire qu`il était de nationalité sud-africaine. Ces saisies ont été opérées au Cap-Vert, au Nigeria, au Gabon, au Sénégal, au Brésil, au Ghana, en Côte d`Ivoire et au Cameroun.
Coulibaly N`Golo A.

aboubackr@yahoo.fr
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