Le phénomène des caves prend de l’ampleur à Abidjan. Un juteux business qui attire de plus en plus d’opérateurs avides de nouveaux filons.
Logon Pacôme, la trentaine, est depuis 2009 propriétaire d’une cave de vin, située à la Riviera 2 Jardin. L’espace qu’il a baptisé ‘’ L’étoile du matin’’ était au départ un maquis de 9 mètres carré niché dans un petit espace qu’il partageait avec un boutiquier. Aujourd’hui, pour agrandir son commerce, il a racheté le bazar. L’ancien maquis qui fait désormais 18 mètres carré a changé d’allure. On n’y joue plus de tubes bouillants suscités par la tendance coupé décalé et on n’y rencontre plus les adeptes de Bacchus qui, après quelques verres de boisson alcoolisée, font voler chaises et bouteilles. « J’ai décidé de transformer mon maquis en cave parce que c’est la tendance à Abidjan depuis un moment. Les gens préfèrent aller dans les caves où ils peuvent s’asseoir et échanger tranquillement », explique le maître des lieux. Pour lui, l’avènement des caves a signé l’arrêt de mort des maquis. Ce n’est plus, à l’en croire, qu’une question de deux ou trois ans. Il en veut pour preuve la prolifération de ces espaces de vin dans toutes les communes de la capitale économique. Mais, c’est surtout le caractère lucratif de ce business qui pousse en avant ce jeune entrepreneur qui aménage constamment son repère pour le rendre plus accueillant. « C’est rentable étant donné qu’en une année, j’ai pu agrandir l’espace en rachetant la boutique avec laquelle je partageais les lieux», souligne-t-il. A Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, baptisé quartier de la joie, beaucoup ont également fleuré la bonne affaire. Le nouveau commerce affiche fière allure et les noms n’en sont pas moins évocateurs ‘’ Le temple du savoir ’’, ‘’ La cave du bouchon’’, ‘’ Le vignoble’’. Zogbo Venance, cogérant d’une de ces buvettes au quartier Maroc de la même commune, s’en réjouit lorsqu’il évoque cette nouvelle activité qu’il a obtenue après une traversée du désert. Et son employeur, selon lui, envisage d’ouvrir une autre cave à Cocody. Tout semble réuni pour attirer les populations vers ces lieux. En effet, les prix qui y sont pratiqués, loin de repousser, attirent la clientèle. Ainsi des bouteilles telles que Clos Cordiaux, Santa Carolina, Baron de Valle sont respectivement cédées contre 3000 Fcfa, 4 000 Fcfa et 2000 Fcfa. « La cave comme son nom l’indique est une réserve de vin dont les prix doivent être abordables », explique Logon Pacôme. Ce qui n’empêche pas de faire de bonnes affaires. Jeudi, vendredi et samedi sont les jours fastes. Et toutes trouvent leur public. « Notre clientèle est composée en majorité de cadres d’entreprises qui, à la descente du travail, viennent se relaxer avant de rentrer chez eux », explique Stéphanie qui tient une cave à la Riviera. Le rythme de la musique, le cadre et le calme sont autant d’éléments qui attirent dans ces nouveaux lieux de rendez-vous. Ahmed T, informaticien dans une société de téléphonie de la place, va trois à quatre fois par semaine dans une cave. Ce que l’informaticien dit ne pas pouvoir faire dans un maquis. « Quand je descends le soir, je suis fatigué et entre le maquis et la cave, je préfère aller dans le second passer un moment avant de rentrer. Parce qu’en allant dans un maquis, le bruit me fatigue encore plus », se justifie-t-il. Christelle Blé qui fréquente aussi par moments les caves ajoute, elle, un autre argument. « Les risques qu’on court dans les maquis sont quasiment minimes dans les caves et les prix y sont relativement bas, ce qui n’est pas le cas dans les maquis où avec la concurrence que se livrent de jeunes brouteurs, les prix montent souvent », pense-t-elle.
K. Anderson
Légende : Les caves remplacent peu à peu les maquis.
Logon Pacôme, la trentaine, est depuis 2009 propriétaire d’une cave de vin, située à la Riviera 2 Jardin. L’espace qu’il a baptisé ‘’ L’étoile du matin’’ était au départ un maquis de 9 mètres carré niché dans un petit espace qu’il partageait avec un boutiquier. Aujourd’hui, pour agrandir son commerce, il a racheté le bazar. L’ancien maquis qui fait désormais 18 mètres carré a changé d’allure. On n’y joue plus de tubes bouillants suscités par la tendance coupé décalé et on n’y rencontre plus les adeptes de Bacchus qui, après quelques verres de boisson alcoolisée, font voler chaises et bouteilles. « J’ai décidé de transformer mon maquis en cave parce que c’est la tendance à Abidjan depuis un moment. Les gens préfèrent aller dans les caves où ils peuvent s’asseoir et échanger tranquillement », explique le maître des lieux. Pour lui, l’avènement des caves a signé l’arrêt de mort des maquis. Ce n’est plus, à l’en croire, qu’une question de deux ou trois ans. Il en veut pour preuve la prolifération de ces espaces de vin dans toutes les communes de la capitale économique. Mais, c’est surtout le caractère lucratif de ce business qui pousse en avant ce jeune entrepreneur qui aménage constamment son repère pour le rendre plus accueillant. « C’est rentable étant donné qu’en une année, j’ai pu agrandir l’espace en rachetant la boutique avec laquelle je partageais les lieux», souligne-t-il. A Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, baptisé quartier de la joie, beaucoup ont également fleuré la bonne affaire. Le nouveau commerce affiche fière allure et les noms n’en sont pas moins évocateurs ‘’ Le temple du savoir ’’, ‘’ La cave du bouchon’’, ‘’ Le vignoble’’. Zogbo Venance, cogérant d’une de ces buvettes au quartier Maroc de la même commune, s’en réjouit lorsqu’il évoque cette nouvelle activité qu’il a obtenue après une traversée du désert. Et son employeur, selon lui, envisage d’ouvrir une autre cave à Cocody. Tout semble réuni pour attirer les populations vers ces lieux. En effet, les prix qui y sont pratiqués, loin de repousser, attirent la clientèle. Ainsi des bouteilles telles que Clos Cordiaux, Santa Carolina, Baron de Valle sont respectivement cédées contre 3000 Fcfa, 4 000 Fcfa et 2000 Fcfa. « La cave comme son nom l’indique est une réserve de vin dont les prix doivent être abordables », explique Logon Pacôme. Ce qui n’empêche pas de faire de bonnes affaires. Jeudi, vendredi et samedi sont les jours fastes. Et toutes trouvent leur public. « Notre clientèle est composée en majorité de cadres d’entreprises qui, à la descente du travail, viennent se relaxer avant de rentrer chez eux », explique Stéphanie qui tient une cave à la Riviera. Le rythme de la musique, le cadre et le calme sont autant d’éléments qui attirent dans ces nouveaux lieux de rendez-vous. Ahmed T, informaticien dans une société de téléphonie de la place, va trois à quatre fois par semaine dans une cave. Ce que l’informaticien dit ne pas pouvoir faire dans un maquis. « Quand je descends le soir, je suis fatigué et entre le maquis et la cave, je préfère aller dans le second passer un moment avant de rentrer. Parce qu’en allant dans un maquis, le bruit me fatigue encore plus », se justifie-t-il. Christelle Blé qui fréquente aussi par moments les caves ajoute, elle, un autre argument. « Les risques qu’on court dans les maquis sont quasiment minimes dans les caves et les prix y sont relativement bas, ce qui n’est pas le cas dans les maquis où avec la concurrence que se livrent de jeunes brouteurs, les prix montent souvent », pense-t-elle.
K. Anderson
Légende : Les caves remplacent peu à peu les maquis.