Dans le fonctionnement de l’économie, le rôle de l’Etat est capital. Non seulement il lui revient de créer l’environnent favorable aux affaires, mise en place des infrastructures, formation des cadres et des techniciens indispensables pour répondre aux besoins des entreprises et des services, élaboration des lois et règlements adéquats à l’implantation des agents économiques et au règlement des contentieux, mais de plus, l’Etat est lui-même un acteur économique de premier plan. Singulièrement, en période de crise, les grands chantiers lancés par l’Etat offrent des débouchés et des opportunités aux entrepreneurs. Qui ne rêve, parmi les entreprises, de remporter un marché de l’Etat ? Avoir un tel marché, c’est l’assurance d’une affaire rentable et aussi, par sa solvabilité, l’Etat garantit le paiement des travaux et des services effectués. En Côte d’Ivoire, l’Etat est paradoxalement en train de liquider les entreprises et les particuliers qui lui ont fait confiance. Les fournisseurs vont de promesses en promesses non tenues. Les retards de paiement s’accumulent. Les caisses publiques ne permettent pas, dit-on du côté du ministère de l’Economie et des Finances, de payer. La crise et les programmes de sortie de crise constituent la raison toute trouvée pour tout justifier. L’argent public interne va à l’organisation des élections, au secteur militaire et sécuritaire, désarmement, nouvelle armée, réunification…le hic, c’est que même les fonds débloqués par les partenaires au développement pour apurer la dette intérieure restent invisibles. La Banque mondiale a ainsi mis sur la table environ quarante cinq milliards Fcfa pour soulager la dette intérieure. Et depuis mai dernier, point d’odeur de cet argent chez les fournisseurs de l’Etat. Les fondateurs d’écoles, les propriétaires de maisons baillées, et les autres fournisseurs de l’Etat sont dans la diète. Ici, l’Etat ne paie pas !
D. Al Seni
D. Al Seni