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Société Publié le jeudi 8 juillet 2010 | Le Mandat

Disparition de passeports biométriques au USA, conflits avec l’ambassade, racket, etc.: Ali Aman fait des révélations graves

© Le Mandat Par DR
Coopération internationale - SEM Charles Yao Koffi, ambassadeur de Côte d`Ivoire aux Etats-unis d`amérique
Photo: EM Charles Yao Koffi (à g.) en compagnie de Ali Aman, chef du site au service des passeports biométriques
«Scandale des passeports biométriques aux USA». Telle est l’affaire qui a défrayé la chronique, il y a peu, au pays de l’oncle Sam. Au centre de l’affaire, un homme, M. Ali Aman, chef du site du passeport biométrique à Washington DC. Après des mois de silence, l’homme a décidé de parler. Il s’est confié à lebanco.net. En exclusivité. "Nous avons commencé le lancement le 18 février 2009 et c’était la mise en place de l’infrastructure et au 30 mars 2009, nous avons lancé réellement le projet. Jusqu’à ce jour, nous sommes à environ 1200- 1500 passeports déjà produits. Mais au début de l’opposition, il faut le dire, nous avons eu quelques problèmes techniques (…) Progressivement, avec l’équipe technique de la Snedai, nous sommes arrivés à améliorer le service. Il faut dire que le projet des passeports biométriques est un projet Etat-Privé".

Cependant, nombreuses sont les personnes qui se plaignent du service des passeports biométriques aux USA. Il y a environ 54.000 Ivoiriens qui y vivent. Comment cette affaire a-t-elle été mise au grand jour ?

"J’ai été interpellé par l’autorité du service consulaire de l’ambassade pour me dire que je ne dois plus permettre aux gens de venir faire établir leur passeport les samedis. Même pendant la neige, il y a des gens qui sont venus de Houston. Ils étaient une dizaine. Ils étaient devant l’ambassade, mais des instructions fermes ont été données pour ne pas que l’ambassade soit ouverte ; ce qui est normal, je ne suis pas en train d’aller contre établir la décision j’ai fait le maximum ; mais devant moi, j’ai un mur. Je dois respecter les instructions qui viendront de l’ambassadeur et de l’ambassade. Je vais en bonne et due forme formuler une demande et essayer de poser le problème au premier responsable de l’ambassade et voir ce qui peut être fait. « Selon des enquêtes menées par lebanco.net, l’ambassadeur aurait établi, pour le lancement en février, un budget de 26.000 dollars et en définitive, vous lui auriez donné 12.000 dollars. Il a été découvert que les reçus qui ont été délivrés pour justifier ces dépenses de 12.000 dollars sont antérieurs à 2009, ces dépenses sont en fait de 2002. Cette même enquête a révélé que des passeports ont disparu ». M. Ali Aman s’expliquera comme suit : "Effectivement, il y a eu disparition de dossiers au niveau du service des passeports biométriques, exactement 26 dossiers. Il y a eu même tentative de perte, de disparition, je dirais, d’un passeport établi et vous faites bien de le dire, j’ai été accusé par rapport à cette perte (…) Je vais parler d’abord du passeport disparu. C’était le 10 Mai à 6h30mn. Je reçois un coup de fil de l’ambassadeur Charles Koffi, en mission à Abidjan qui me dit que la présidence l’aurait saisi parce qu’un certain Ali aurait bloqué le passeport de son fils. Je suis tombé des nues et j’ai demandé le nom de ce Monsieur, il me l’a dit, mais permettez-moi de taire ce nom. J’ai mené mes enquêtes. Je me suis rendu ce jour-là, très tôt au service, j’ai fouillé partout je n’ai pas vu le passeport. J’ai appelé mes 2 collaborateurs, à savoir M. Michel Oulou et Mme N’Guessan ils m’ont dit qu’ils n’ont pas vu le passeport. L’ambassadeur me rappelle une heure plus tard pour me harceler, ce qui est normal. Je ne savais pas où mettre la tête car j’étais accusé. Mais comme Dieu est puissant, j’étais en train de chercher et j’ai eu l’idée d’appeler le jeune homme en question. Ce j’ai fait il m’a dit qu’en effet « M. Ali, je ne vous connais pas ; mais j’ai même envoyé ma maman, elle a rencontré un monsieur avec qui vous travaillez au service des passeports biométriques et le monsieur a confirmé que vous avez bloqué mon passeport ». Je lui ai demandé si nous avions échangé, ne serait-ce qu’un jour. Le jeune homme me dit qu’il a essayé mais que le numéro de téléphone qu’il a ne marche pas. Je l’ai rassuré et lui ai dit qu’on allait trouver une solution à son problème. Pendant que je parlais au jeune homme, M. Michel Oulou entre dans mon bureau, tenant dans la main, le passeport. Je lui demande où il l’a trouvé, il me dit qu’il l’a retrouvé dans son propre coffre fort. J’ai répété ma question à M. Oulou il m’a confirmé que c’est dans son propre coffre-fort, à lui. Sans dire mot, j’ai appelé l’ambassadeur pour dire que le passeport n’avait pas été bloqué par un soi-disant Ali ; mais par M. Oulou Michel. L’affaire n’a plus eu de suite. Cette accusation a été gratuite (...) Pour ce qui concerne les documents, lorsque le requérant arrive, il voit les agents consulaires avec ces documents. Ces derniers contrôlent les documents du requérant et après quoi, m’avisent pour que je contrôle aussi. M. Daligou le consul, signe. C’est à ce moment seulement, que l’on peut inscrire le requérant et lorsque ce dernier est inscrit, soit je prends le dossier en ma possession, soit il est gardé au service consulaire de l’ambassade. Au moment où je gardais les dossiers dans le coffre fort que vous voyez, j’ai été interpellé pour m’entendre dire que désormais, les dossiers doivent aller chez M. Oulou et Mme Nguessan parce qu’ils doivent produire une liste parallèle". Il ajoutera "qu’il y a un bicéphalisme qu’ils ont créé au niveau du service des passeports biométriques qui fait qu’il y a un disfonctionnement. Accusé d’être à la base des problèmes, M. Ali Aman fera des révélations de taille: "C’était simplement et purement une cabale je le dis, je persiste et je signe. C’est M. Oulou Michel qui a pris les dossiers. Suivez-moi. Après donc cette disparition mystérieuse nous nous sommes rendus chez l’ambassadeur qui a donné l’ordre de retrouver ce dossier. Il a même donne un deadline (un délai), le vendredi passé, le 11 juin. A ma grande surprise, on m’appelle ce même jour dans le bureau de M. Oulou pour me dire que les dossiers ont été retrouvés. On me dit ça été retrouvé dans le bureau de Mme Doukouré. Mais ce même bureau de Mme Doukouré, elle et moi quand je faisais mes enquêtes, j’ai fouillé le bureau et il n’y avait rien". Il ajoutera : "Je vous ai démontré qu’il y a un dossier parmi ce lot qui a été signé en 2009. Qu’est-ce qu’il fait dans le dossier de mars ? Où était ce dossier depuis ? En fait, ils ont retiré ce dossier parce qu’ils savaient que j’avais des problèmes avec ce Monsieur.

Vous parliez tout à l’heure de lettre envoyée au ministère des Affaires étrangères.

Oui, Son Excellence Charles Koffi que je respecte bien a la plume très légère. En Décembre 2009, un requérant est venu, il n’avait pas tous ces documents, il vient à mon insu et s’inscrit en disant que je lui aurais donne le ok. Il vient et je lui apprends qu’il a un dossier incomplet et qu’il aurait utilisé mon nom pour qu’on puisse faire son inscription. Je lui demande depuis quand je lui aurais donné le ok. Il me dit que même si je né lui ai pas donné le ok, cela fait quoi ? Nous avons donc commencé à élever le ton. Voyez ce qui est dommage, c’est que lorsqu’il y a un problème entre un requérant et moi, je ne suis pas consulté, on écoute une partie. On écoute le requérant et on prend son stylo et on écrit au ministère des affaires étrangères ou au ministère de l’intérieur pour dire que je suis invivable, qu’il faut qu’on m’enlève. Mais je vous dis quelque chose. C est qu’au départ, on ne voulait pas de moi, on voulait un certain Gaston, un Togolais. Politiquement, il est vrai, je ne le cache pas, je ne suis pas contre quelqu’un, mais je suis très libéral. Je suis libre de choisir un parti politique et j’ai choisi le RDR. Je suis RDR personne ne peut me l’enlever. Mais je ne pense pas que si on n’est pas du même bord politique c’est la haine. Non ! Moi, mon meilleur ami il est FPI, ma petite sœur est FPI, mon grand frère est FPI, mais moi, je suis RDR. On s’entend, nous vivons en bonne intelligence. Je ne laisse pas les gens faire ce qu’ils ont envie de faire dans le service. Voyez ce que j ai découvert, je vais taire les noms. Ils ont voulu créer un système comme les gens viennent de loin, le système a pour but d’escroquer de l’argent aux pauvres requérants qui vivent par exemple en Californie soi-disant que quand leurs passeports viennent, s’ils donnent de l’argent alors eux, ils vont expédier. J’ai vu ce réseau et je l’ai détruit. Car ils voulaient le faire et après écrire parce qu’ils sont contre moi. Ils écrivent contre moi dans les journaux pour dire que c’est Ali qui fait payer pour envoyer les passeports. Deuxième chose, vous comprenez que l’on doit payer sur le site à la maison avant de venir, mais notre système était mis en place pour dire non ne payez plus sur le site. Venez nous on peut vous aider et quand le requérant arrive, au lieu de prendre entre 140-150 dollars avec la carte de crédit on leur prend souvent 200 dollars".

Guy Tressia
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