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Faits Divers Publié le vendredi 9 juillet 2010 | Nord-Sud

Yamoussoukro : Des gendarmes battent un jeune homme à mort

Des responsables de la communauté malienne de Yamoussoukro reviennent de la morgue du CHR où ils sont allés reconnaître le corps sans vie de leur compatriote Wagué Bouagi. «Des traces de sang coagulé sont visibles sur sa figure. Tout le corps est couvert d’hématomes consécutifs aux coups qu’il a reçus, apparemment de godasses et de cordelettes ou de ceinturons. C’est horrible», s’indigne l’un d’entre eux.

Le jeune homme est né à Sikasso (sud du Mali) en 1955. Il vivait jusqu’à son brusque trépas, avec sa famille au quartier Kokrenou, non loin de l’ancien cimetière. Selon la famille, dans la nuit du mardi au mercredi dernier, Wagué Bouagi est sorti de la maison pour aller chercher des cigarettes. Ils ne l’ont plus revu jusqu’à ce jour de découverte à la morgue. Mercredi matin, les enfants inquiets sont allés au commissariat du 2ème arrondissement de Yamoussoukro pour établir un avis de disparition. C’est à leur retour qu’ils sont informés de l’infortune d’un homme qui pourrait être leur père.

En effet, non loin de là, face à l’Eglise des Assemblées de Dieu, les passants ont vu des policiers et des gendarmes s’affairer autour d’un cadavre. «L’homme était entièrement nu et présentait une vue insoutenable. Après les constats, les gendarmes ont fait partir le corps à la morgue», leur a-t-on dit. Ils étaient loin de croire que cet homme était leur géniteur, vu que ce dernier était vêtu lorsqu’il sortait de la maison. Ce n’est que dans la soirée que les bouches se délieront. Voici en substance ce qu’ils ont appris : « Dans la nuit, deux gendarmes qui habitent non loin de là rentraient d’une virée nocturne. Les brigadiers qui ont moult fois été victimes de vol dans ce quartier sombre (il n’y a pas de lampadaires dans les rues) voient un homme en train de fumer. Pour eux, c’est un voleur qui fait le guet pour ses complices. Ils l’interpellent et commencent à le battre. Les cris du supplicié réveillent le quartier et des voisins arrivent qui reconnaissent Wagué Bouagi. Ils disent aux gendarmes que l’homme vit dans le quartier et qu’il ne saurait être un voleur. Leur intervention n’y fera rien. Ils continuent de battre l’homme jusqu’à ce qu’il perde connaissance. » La suite, on la connaît.

Wagué Bouagi était, selon ses proches, un homme sans problème. Père de 5 enfants, il s’est remarié après la perte brutale de son épouse. Lui-même venait de subir une opération chirurgicale. Si bien que toujours convalescent, il ne partait au travail que pour se présenter à son employeur.

Selon des sources crédibles émanant de la maréchaussée, les mis en cause seraient les maréchaux de logis Ekra et Koffi Bi vivant dans deux villas jumelées non loin du lieu où le corps a été retrouvé, mercredi. « Des jeunes », ajoute notre source, respectivement de l’escadron 1/3 et de la compagnie de gendarmerie. Et c’est la maréchaussée de Yamoussoukro qui diligente l’enquête. Si ces allégations étaient vérifiées, cela ferait le second acte déplorable en moins de 2 semaines, que des Forces de défense et de sécurité ont posé. Après l’affaire du policier qui a tiré sur un jeune supporter des Eléphants. Il faut que les hiérarchies des différents corps fassent une bonne sensibilisation de leurs troupes.
Hier, jusqu’à 17h30, les responsables de la communauté malienne et la famille du défunt étaient toujours à la gendarmerie.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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