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Politique Publié le samedi 10 juillet 2010 | Le Nouveau Réveil

Alphonse Djédjé Mady devant les élus et cadres du Grand Centre, hier, à Yamoussoukro : “Je ne suis pas venu faire un discours mais pleurer pour l`unité du Pdci…”

© Le Nouveau Réveil Par Emma
Affaire Désiré Tagro : Le RHDP exprime son indignation
Mardi 22 juin 2010. Après la saisine du Président de la république aux fins d`une enquête portant sur le Ministre Tagro et la SAGEM, le RHDP a animé une conférence de presse. Photo: le président du Directoire du RHDP, Alphonse Djédjé Mady
(…) En venant ce matin à Yamoussoukro, j'avais le cœur léger. Parce que j'étais convaincu que cette Assemblée générale ne pouvait pas ne pas donner le résultat que nous voyons. Et c'est pour ça que pour ceux qui sont sourds et aveugles, je dirais quelques mots, sinon j'allais dire que je déclare close l'assemblée générale. Parce que tout a été dit. Mais pour les sourds et les aveugles, je voudrais remercier le grand frère Charles Konan Banny, Premier ministre, pour sa constance. Dans les conditions qui sont les siennes d'être fils de la maison. Et tout à l'heure dans son allocution, le mot " fils " avait un tel sifflement qu'on voyait qu'il venait du cœur. Je suis un témoin privilégié de rappeler ici que quand Charles Konan Banny est revenu de Dakar, nommé Premier ministre dans les conditions que nous savons tous, après avoir participé aux prières faites à la mémoire d'Houphouët-Boigny car, ça coïncidait avec l'anniversaire de son décès, la première démarche officielle de Charles Konan Banny, c'était à l'endroit du Pdci-Rda. Il était accompagné par Kouadio Eugène et moi, j'étais aux côtés d'Henri Konan Bédié. Quand le Premier ministre Charles Konan Banny a dit qu'il venait déposer dans la maison de son père, le Pdci-Rda, ses bagages pour la mission qu'on venait de lui confier. Et que son succès serait le succès du Pdci. Son échec, l'échec du Pdci. Et qu'il venait remettre à Bédié la mission qu'on venait de lui confier. Première démarche officielle. Il avait voulu, de chez Bédié, venir au siège du parti pour rencontrer les membres des instances qui devraient le recevoir. C'est nous qui lui avons dit que dans la tradition, quand on apprend que quelqu'un a connu une promotion, on va d'abord saluer la personne, donc, attends, on va aller d'abord te saluer chez toi et après tu viendras au parti. Malheureusement, ce jour-là, c'était le jour où il y avait les prières pour l'enterrement de la mère d'Alassane Dramane Ouattara. Et le Président m'a soustrait de cette cérémonie fraternelle pour que moi j'aille à la mosquée de la Rivera, aux obsèques de la mère de Ouattara pendant qu'une délégation, conduite par le Premier ministre Duncan, est partie au domicile de Charles Konan Banny pour lui présenter les félicitations du parti. Et dès qu'ils l'ont quitté, lui aussi les a suivis pour venir à la Direction du parti et faire la même chose qu'il avait faite à l'endroit du Président Henri Konan Bédié. (…). Les contacts qui se sont aussi établis pendant ce mandat entre Bédié et son jeune frère Banny, Dieu seul en connaît la qualité. Après tout, cela a dépassé les problèmes de candidature. Ici même à Yamoussoukro, Charles Konan Banny, publiquement a déclaré son soutien à Henri Konan Bédié et qu'il ferait campagne pour cela. D'où vient que des esprits chagrins veulent, par des insinuations qui ne disent pas leur nom, créer des problèmes, là où il n'y en a pas ? Alors je voudrais ici, moi, à Yamoussoukro, te féliciter pour ton implication et non de ta présence parce qu'en français, chaque mot un sens. Parce que, quand on s'implique, on prend une part active. Et tu t'es impliqué tant au plan de l'organisation en finançant les organisateurs pour cette cérémonie. C'est chez lui tout à l'heure, quand nous allons finir, que nous qui sommes venus d'ailleurs allons partir manger. Voyez-vous et vous avez entendu son discours. Mon frère, merci. Que les chiens aboient, la caravane passera. Parce que comme tous les cadres conscients du parti, il est de ceux-là qui savent que ce qui compte d'abord, c'est ce message, cette mission que nous a léguée Houphouët-Boigny, ce combat qu'il nous a demandé de continuer après lui, ensemble. Il nous a prévenus et c'est parce qu'on ne l'a pas écouté qu'on en est là. Houphouët a dit : mes enfants, tant que vous restez unis, vous gouvernerez ce pays encore pendant 50 ans. Oui, notre union, notre volonté d'aller ensemble de l'avant, notre cohésion est l'arme fatale. Le reste n'a pas d'importance. L'argent, la pauvreté, ça vient après. Mais est-ce qu'on veut mener le combat ensemble ? Est-ce qu'on veut s'épauler ? Est-ce qu'on veut comprendre ? N'importe lequel d'entre nous n'est que le porte-flambeau, n'est qu'un porte-témoins et, la grandeur et la faiblesse du Pdci Rda demeurent en la multitude de ses cadres. Capables tous de prétendre à toutes les fonctions. Et c'est pour cela que ceux qui savent où ils vont ne peuvent donc en aucun cas porter atteinte à l'honorabilité de qui que ce soit parce qu'il aurait des ambitions. L'ambition est normale.

Houphouët nous l'a dit : " Mes enfants, soyez ambitieux. Vous ne le serez jamais assez ". Mais, qu'est-ce qu'une ambition ? Sinon un projet porteur qui peut aboutir pour permettre la réalisation d'un certain nombre de choses pour la communauté. Les vraies ambitions, c'est cela. Et les vraies ambitions passent par un minimum de discipline et de considération pour les uns et les autres. Une personne ne peut pas être suffisante à elle seule, mais c'est l'union que fait la force. C'est cela la vraie ambition. Elle est élective, compétitive, surtout. Quand on se trouve dans un système qu'on dit être démocratique, toutes les voix comptent. Ce qui m'importe en venant ici ce matin, c'était de voir ce que je croyais voir et que j'ai vu. Et je dis, le reste n'est que fadaise. L'essentiel, c'est que nous sommes décidés à un coude à-coude serré en sauvant notre position à aller de l'avant, à avancer chacun à son tour. Voyez-vous, si tous les cadres que nous sommes, à supposer que nous soyons militants du Pdci-Rda, nous voulons tous exprimer de la même manière et à la même hauteur notre ambition, nous perdrons tous ensemble. Nous perdrons tous ensemble. Parce que le Pdci ne saurait se taire de la division. Une voix en démocratie est une majorité. Pour nos parents qui ne le savent pas, pour ceux qui ont été à l'école un peu, vous avez entendu parler du Roi Louis XIV, du Roi St Louis, du Roi ceci, du Roi cela. De tous les Rois Français. Ça veut dire que la France, là avant, c'était un Royaume. Il y a eu des révolutions. Et puis, on a dit bon, on n'a qu'a s'asseoir et on va dire ce qu'on veut. Si on veut rester Royaume ou si on veut devenir République. Les Français, réunis, ont voté pour savoir s'ils veulent rester Royaume ou devenir République. Et quand ils ont voté, ceux qui voulaient que la France devienne République avaient dépassé les autres d'une voix. Une seule voix, je ne dis pas deux. C'est ça qui a fait qu'aujourd'hui la France est devenue République. Sinon, elle serait restée un Royaume.

Donc une voix, ça compte. Toutes les voix comptent. Nous ne pouvons pas nous permettre une division. Mon frère Charles l'a dit tout à l'heure et il a parfaitement raison. Le débat doit être permis.

Qu'on se parle. Qu'on ne se murmure pas, qu'on se parle là où il faut se parler. Et ceux qui doivent parler parlent parce que, les seconds couteaux ou les troisièmes couteaux font plus de tort que de bien. Et puis, nous le savons tous ici, Houphouët aussi l'a dit que quand on dialogue, quand on discute, il y a un moment où le débat s'arrête, on décide et on agit. Mme Koffi Raymonde, dans sa motion tout à l'heure, a rappelé cela. Dans la motion de soutien au Président Bédié, on a dit que le débat a eu lieu. Et depuis quelques jours devant tous ceux que je connais qui ont cassé le sucre sur le dos comme ce n'est pas permis. Je suis heureux aujourd'hui. Je suis très heureux. Au sein de mon Secrétariat général, il y a des gens qui ont cherché à faire comprendre à Bédié que je suis contre lui. Comment ça s'est passé ? Oui, le Congrès a dit que le Président Bédié doit ramener le Pdci au pouvoir. On le mandate pour ramener le Pdci au pouvoir. Certains de mes collaborateurs ont dit, ça suffit ! Cette mission du Congrès-là, ça suffit ! Ce n'est pas la peine de faire ceci ou de faire cela. C'est vrai, jeunesse, vieillesse, c'est relatif. Moi aussi, je suis vieux à ma manière. Et j'ai vu quelques situations au sein du Pdci-Rda. Parce que si on vous dit de conduire l'équipe à la victoire, ça ne veut pas dire que c'est vous qui marquez tous les buts. D'autres peuvent marquer des buts et puis l'équipe gagnera.

Comme les papiers du Pdci disent que c'est la Convention qui désigne un candidat, j'ai dit à mes collaborateurs qu'on va lancer un appel à candidatures pour que tous ceux qui veulent être candidats du Pdci se fassent connaître. On dit, pourquoi tu veux faire ça ? Le congrès l'a déjà désigné pour conduire le Pdci à la victoire. Je dis, faisons attention. Il faut que sa candidature soit solide et inattaquable sur tous les plans. Alors, celui qui l'aime va faire campagne pour lui. Et comme vous dites que moi je ne l'aime pas, je vais faire campagne contre lui. Et puis, on verra. En octobre-décembre, je fais l'appel à candidatures. Un mois, il y a eu une seule réponse. C'est Bédié qui a pris sa plume, qui m'a écrit pour dire qu'il veut être candidat. Au bout des trois mois, il était le seul candidat et les candidatures étaient closes. Et puis, me voilà en train de dire que dans les statuts-là, on dit que c'est une Convention qui désigne les candidats. Donc après l'appel à candidatures, on va aller à une convention. Tu vas chercher quoi à la Convention ? Il est déjà candidat unique, ça ne te suffit pas comme ça ? On peut dire, c'est vrai, lui, il était candidat mais est-ce que ceux qui désignent le candidat étaient d'accord ? Et on a organisé la Convention. Mais nous sommes tellement nombreux que lors de la Convention, on ne peut pas tenir dans une salle, d'où la notion de convention éclatée. Cette Convention, Dieu merci, a fait le rappel des troupes. Parce que 95% des membres de la Convention sont venus voter. C'est-à-dire sur 100, il y a 95 qui sont venus voter. Et parmi ceux qui ont voté, il y a 86 qui étaient d'accord pour la candidature du Président Bédié. Donc la Convention l'a désigné comme candidat. Quand la Convention a fini de le désigner, il fallait aller à l'investiture comme on l'a fait pour le bureau tout à l'heure. Il a donc été investi par la Convention. Un journal a dit que Djédjé Mady dit que Bédié n'est pas le candidat naturel. J'ai dit : Bédié n'est pas que le candidat naturel, il a été démocratiquement désigné par le Pdci. Et cela a eu la caution de nos doyens, de nos cadres, de tout le monde. Je vous en prie, il ne faudrait pas qu'on nous divertisse. Il y a des gens qui veulent jouer avec nous. Comme ils savent que si nous sommes unis, le Pdci gagne alors, comment faire pour que nous ne soyons pas unis ? Moi, je ne leur en veux pas dêh. Je serais à leur place que je ferais la même chose. Car, si mon adversaire peut être faible, pourquoi voulez-vous que je m'empêche de l'affaiblir ?

A nous de comprendre que nous ne sommes pas des poissons face au pêcheur. Parce que quand le pêcheur va à la pêche, il n'a pas envie de nourrir les poissons. Il met un appât et il jette l'hameçon, le poisson qui croit qu'on est venu lui donner à manger se fait prendre et on le mange, évidemment. Non, on est plus que des poissons. Et on ne se laissera pas tromper. Restons sereins. Chacun d'entre nous a sa place ou aura sa place. Le tour de chacun viendra quand Dieu l'aura décidé. Houphouët-Boigny nous l'a dit que quand Dieu a prévu quelque chose pour quelqu'un, les hommes peuvent retarder l'avènement de ce que Dieu a prévu, mais les hommes ne peuvent pas annuler ce que Dieu a prévu. Si Dieu l'a prévu, ça finit toujours par arriver. Mais si Dieu ne l'a pas prévu pour vous, vous vous battrez bec et ongles et au moment où vous croyez que vous allez saisir votre proie, vous tombez raide comme électrocuté parce que Dieu ne l'a pas prévu pour vous. Honorons notre engagement idéologique, philosophique. Sachons que la politique est différente du tennis. C'est comme au football, c'est en équipe qu'on gagne. On ne gagne pas individuellement. Si nous nous amusons à nous diviser, personne ne gagnera. On aura réussi à faire reculer le Pdci dans son ensemble. Je suis venu à Yamoussoukro pour dire : Pardon, restons unis. Restons unis, épaulons-nous et chacun aura sa chance. Les mois à venir, nous devons avoir un enthousiasme mesuré, parce que ce ne sera pas facile. Parce que, tant qu'on n'aura pas fini le dépouillement, personne ne pourra dire qu'il est vainqueur. Chacun a ses atouts. Le Pdci, pour ce qui m'a été donné de faire sur toute l'étendue du territoire, il me reste aujourd'hui quelques deux ou trois régions que je n'ai pas encore visitées, mais partout où je suis passé, le Pdci est là. Le Pdci est là et le Pdci a besoin de notre union. Le Pdci a besoin de notre union et on doit amener les gens à reprendre confiance. Sans cela, vous pouvez être une majorité sociologique et perdre les élections. On peut être nombreux dans les villages et peu vont voter parce que vous êtes en train de vous couper vous-mêmes les pieds. Je ne suis pas venu faire un discours, je suis venu pleurer pour l'unité du Pdci. Les chefs, nos parents traditionnels, vous qui êtes-là, si d'aventure il y a des militants parmi vous, si d'aventure il n'y en a même pas, mais qu'il y a simplement des chefs, faites en sorte que dans les différents groupes qui constituent cette société que vous commandez au plan traditionnel, qu'il y ait l'union, la fraternité et la cohésion. Personne n'est parfait, on a tous des défauts. Notre mérite, c'est de chercher à savoir ce qu'on peut faire pour transformer le défaut de l'autre en qualité. Il y a des moments où on a besoin de tout le monde dans une société. Chers parents du Grand centre réunis, ce matin, à Yamoussoukro, que le message qu'on observe soit le refrain de symbolisme et de volonté d'aller dans tous les villages. Seul le Pdci, aujourd'hui uni; peut sauver la Côte d'Ivoire. Ce n'est pas parce que je suis directeur de campagne que je le dis car voyez-vous vous-mêmes, je n'ai jamais vu à l'approche d'une élection, un parti politique démontrer qu'il est pourri. Ils n'ont pas attendu que nous venions soulever ce qui ne va pas chez eux.

Ils ont dit eux-mêmes : voilà ce qui ne va pas dans la Côte d'Ivoire dans tous les domaines…

Propos retranscrits par Jean Paul Loukou
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