Laurent Gbagbo, contrairement à ce qu'il prêche, a peur des élections. Et l’homme vient de le démontrer une fois de plus. Face aux populations de l’ouest, le samedi dernier à Mama, le candidat du FPI à la prochaine Présidentielle a vite fait de comparer cette échéance électorale à «une autre guerre». En effet, selon lui, il s’agira d’une guerre que lui, incarnant la Côte d’Ivoire, devra mener contre ses adversaires qu’il qualifie de marionnettes pour le compte de l’extérieur. «Ce qui va se passer à ces élections-là, soutient-il, ce sera la bataille pour la Côte d’Ivoire; la bataille pour la renaissance de la Côte d’Ivoire; la bataille pour les Ivoiriens». Et continuant dans cette logique de provocation à l’endroit de ses adversaires, Laurent Gbagbo ajoute : «Nous aurons en face de nous, des porte- étendards, d’autres. Nous, nous sommes les porte-étendards de nous- mêmes. Nous, nous sommes les porte- étendards de la Côte d’Ivoire. Nous sommes de ceux qui veulent que la Côte d’Ivoire reste permanemment debout. C’est cette bataille que nous devons livrer, et gagner. La Côte d’Ivoire est notre pays. Nous ne devons pas avoir peur de la défendre et de la protéger».
Cependant, comment comprendre que lui, Laurent Gbagbo, qui ne cesse de se vanter qu’il est un «enfant des élections», dramatise à ce point un symbole aussi essentiel de l’expression démocratique qu’est l’élection présidentielle ? Pourquoi parle-t-il sur un ton aussi grave, presque tragique – comme si la vie de la nation et des Ivoiriens en dépendait – d’une simple élection ? On lui demande de se mesurer avec ses concurrents, des Ivoiriens comme lui, de proposer à ses compatriotes un projet de société, un programme cohérent de gouvernement (dans son cas, un bilan de ce programme), et il rougit les yeux en brandissant la guerre. La Côte d’Ivoire ne va pas disparaître et les Ivoiriens ne mourront pas parce que Laurent Gbagbo aura perdu les élections. Un démocrate ne diabolise pas avec autant de rage les élections comme Gbagbo le fait.
Que n’a-t-il pas dit, ou du moins, fait croire quand il était encore dans l’opposition? Et même arrivé au pouvoir dans des conditions qu’il a lui-même qualifiées de «calamiteuses». Laurent Gbagbo s’est toujours présenté comme un fervent démocrate. Et c’est ainsi qu’il affirmait dans une interview parue dans Jeune Afrique, le 27 décembre 2009, qu’il est «un enfant des combats démocratiques». «Comment peut-on imaginer que le pur produit des élections que je suis puisse ne pas vouloir aller à cette élection? De tous les candidats, je suis le seul dont toute la carrière politique est exclusivement fondée sur les urnes», se flattait-il.
Mais quel est donc ce démocrate qui, au lieu de proposer un programme de gouvernement crédible à ses concitoyens, décide aujourd’hui de fonder son slogan de campagne sur des menaces et des propos guerriers. Drôle de démocrate ! Vivement que Gbagbo comprenne que ce genre de disque est maintenant rayé en Côte d’Ivoire. En effet, les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils ont compris qu’au-delà de toute autre considération, les prochains élections en Côte d’Ivoire auront pour maître mots : bilan contre bilan, programme contre programme.
DS
Cependant, comment comprendre que lui, Laurent Gbagbo, qui ne cesse de se vanter qu’il est un «enfant des élections», dramatise à ce point un symbole aussi essentiel de l’expression démocratique qu’est l’élection présidentielle ? Pourquoi parle-t-il sur un ton aussi grave, presque tragique – comme si la vie de la nation et des Ivoiriens en dépendait – d’une simple élection ? On lui demande de se mesurer avec ses concurrents, des Ivoiriens comme lui, de proposer à ses compatriotes un projet de société, un programme cohérent de gouvernement (dans son cas, un bilan de ce programme), et il rougit les yeux en brandissant la guerre. La Côte d’Ivoire ne va pas disparaître et les Ivoiriens ne mourront pas parce que Laurent Gbagbo aura perdu les élections. Un démocrate ne diabolise pas avec autant de rage les élections comme Gbagbo le fait.
Que n’a-t-il pas dit, ou du moins, fait croire quand il était encore dans l’opposition? Et même arrivé au pouvoir dans des conditions qu’il a lui-même qualifiées de «calamiteuses». Laurent Gbagbo s’est toujours présenté comme un fervent démocrate. Et c’est ainsi qu’il affirmait dans une interview parue dans Jeune Afrique, le 27 décembre 2009, qu’il est «un enfant des combats démocratiques». «Comment peut-on imaginer que le pur produit des élections que je suis puisse ne pas vouloir aller à cette élection? De tous les candidats, je suis le seul dont toute la carrière politique est exclusivement fondée sur les urnes», se flattait-il.
Mais quel est donc ce démocrate qui, au lieu de proposer un programme de gouvernement crédible à ses concitoyens, décide aujourd’hui de fonder son slogan de campagne sur des menaces et des propos guerriers. Drôle de démocrate ! Vivement que Gbagbo comprenne que ce genre de disque est maintenant rayé en Côte d’Ivoire. En effet, les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils ont compris qu’au-delà de toute autre considération, les prochains élections en Côte d’Ivoire auront pour maître mots : bilan contre bilan, programme contre programme.
DS