La souffrance subie et le traitement à eux infligé par les organisateurs avant de rallier Mama, le village natal de Laurent Gbagbo ne les a certainement pas servi de leçon. Les chefs traditionnels Dan et Wê sont allés faire allégeance au chef de l’Etat .Mieux, ils lui ont réaffirmé leur soutien. En retour, le candidat président sortant, ne s’est pas empêché de leur confier sa candidature. Ce ballet des têtes couronnés de l’ouest au village des Koudou n’avait qu’un but mercantile, pour les uns et visée politicienne pour les autres. La preuve, ils ne sont pas sortis de chez le chef les mains vides et les initiateurs ont fait accroître leur côte auprès de leur maître. Siki Blon Blaise, Bleu Lainé, Alphonse Douaty, les organisateurs de cette opération de charme, ont en toute ignorance, mis leurs garants de la tradition sur la sellette. Quelle crédilibilité auront encore ses chefs auprès de leurs populations, après avoir accepté de soutenir publiquement la candidature du mentor du Fpi. La chefferie traditionnelle est apolitique par essence. Par conséquent, elle ne doit pas prendre partie dans le débat politique. Certes, les chefs traditionnels, en tant qu’autorités villageoises, peuvent rendre visite au chef de l’Etat. Mais aller jusqu’à soutenir la candidature d’un des prétendants à la magistrature suprême, c’est franchir le rubicond. Les chefs traditionnels du grand Ouest se sont donc reniés. Consciemment ou inconsciemment, l’acte a été posé. Ce qui ne manquera pas de fragiliser encore la cohésion sociale dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Des cadres de l’Ouest font commettre des impairs à leurs parents. Un acte qui dévalorise les traditions et qui fait perdre la face aux chefs Dan, Wê et Mahou.
Jérôme N’dri
Jérôme N’dri