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Art et Culture Publié le mercredi 14 juillet 2010 | Nord-Sud

Ismaël Agana (artiste-chanteur), fils d’Alpha Blondy : “Mon père n’a pas construit son mur en cachette”

Fils aîné d’Alpha Blondy et artiste-chanteur, Ismaël Agana est à Abidjan. Entre règlement d’affaires familiales et sa carrière musicale, il a eu le temps de se prononcer sur des questions d’actualité. Il parle de musique, de problèmes sociaux et de ses rapports avec son père.


Ismaël Agana a disparu du paysage musical ivoirien. Où vit-il ?
Je vis en France, à Paris. Je cours après quelques rêves égarés après ce que je veux mettre en place. Je cours pour moi-même, et pour la famille.

Où en êtes-vous avec la musique ?
Au plan musical, je dirai que je suis à mon troisième album. Parce que je ne compte pas l’album ‘’Massif’’ (1997). Je pense que ce n’est pas un album achevé. Aussi, l’album ‘’Patriote’’ (1999) a été réalisé dans un esprit de single. Aujourd’hui, je suis à ‘’Rootsteady’’ (2008).

Un album que les Ivoiriens ne connaissent pas…
La sortie ivoirienne est prévue au mois de septembre. Il faudra signer avec une maison de disques. D’ailleurs, dès que je vous quitte, j’ai un rendez-vous dans ce sens. Ensuite, nous prévoyons des spectacles pour accompagner la promo au niveau d’Abidjan.

Cela fait 15 ans que vous pratiquez la musique. Quel bilan faites-vous de votre carrière ?
Je n’ai aucun bilan à faire.

Quel regard ?
Je fais mon boulot. Je fonctionne un peu comme un cultivateur. Je travaille. Si j’ai pu débroussailler 5 ha, c’est bon. Actuellement, nous sommes en train de planter. Il viendra le moment de la récolte.

15 ans. Ne pensez-vous pas que vous deviez être à la phase de la récolte ?
Dans le domaine de l’art ? Non. Il y a des personnes qui sont mortes inconnues. Mais, des siècles plus tard, on a découvert leurs œuvres. Et, elles sont incontournables dans leur domaine. L’art est un chemin de croix. Une démarche mystique. Si tu embrasses l’art pour te faire de l’argent à souhait, il ne viendra pas. Je considère l’art comme un sacerdoce.

Quand on fait de la musique, le but est le succès commercial…
Pas forcément.

Que recherchez-vous ?
Je voulais pratiquer quelque chose que j’aime. Si on pratique la musique sans l’aimer, elle consume. J’ai la chance de faire ce que j’aime. Bon gré, mal gré. Pour mon plaisir et celui des personnes qui aiment m’écouter. Je pratique mon art pour le plaisir.


Votre musique est originale. Quel est votre style ?
C’est du Rootsteady. C’est un style qui m’est propre. Je me sens bien ainsi. D’aucuns y trouveront du reggae, d’autres du blues ou encore du jazz… sans pour autant le définir. C’est du Agana. Ce qui prouve que j’ai un style à moi.

N’est-ce pas une façon de vous démarquer de votre père ?
Je n’ai jamais cherché à me démarquer de qui que ce soit. Je fais ce que j’aime. C’est comme cela que je ressens ma musique. Pourquoi, le faire à travers une autre personne que je ne suis pas. Mon art ne souffre pas de la copie. Si quelqu’un choisit la copie, qu’il se dise qu’il y a le maître.

Vous auriez pu suivre ton père et avoir un nom…
En vérité, je n’ai rien à y faire. J’ai déjà un nom. Quel autre nom rechercher ? Je m’appelle Agana. On ne dit pas Ismaël Blondy ou Ismaël Alpha. J’existe de par tout ce qui m’entoure. Ce que je ressens, mais aussi, ce que je donne. Mes œuvres se vendent. Des personnes ont des collections d’Agana. Je me suis affranchi de cette idée.

Ne pensez-vous pas que vous êtes victime du succès de votre père ?
Moi victime ? C’est ce que pensent certaines personnes. Et, qu’elles voudraient voir. Mon problème n’est pas Alpha Blondy. Ma préoccupation, c’est mon quotidien.

Quels sont vos rapports avec votre géniteur ?
De bons rapports. A part qu’il arrive que je lui parle mal. Ou qu’il le fasse aussi à mon égard. Je dirai des rapports normaux. C’est la vie de l’homme sur terre. Agana a une famille et a des projections. Il y a des problèmes essentiels.

l Quels problèmes ?
Nous ne sommes pas sûrs, vous et moi, d’être capables de manger à notre faim demain. L’éducation des enfants, la corruption, le bien-être social sont nos problèmes. Nous sommes fatigués de l’insécurité et de la salubrité de la ville. Les caniveaux sont bouchés parce que l’urbanisation est ratée. Que je parle à mon père ou non, c’est mon affaire.

Concernant l’urbanisation, de nombreuses voix s’élèvent pour qu’on casse le mur de la maison de votre père. Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas mon problème. Je ne sais pas de quoi vous parlez.

C’est qu’à la Riviera, le mur d’Alpha Blondy bouche le passage de l’eau…
Est-ce qu’Alpha Blondy est le seul ? Alpha a-t-il construit son mur en cachette ? Le mur dont vous parlez, n’a pas été fait nuitamment. Je me rappelle que l’inondation commençait bien loin et venait nous trouver devant la maison. Les voisins étaient inondés et se sont plaints pendant longtemps. Rien n’a été fait. Ma famille par ses moyens a demandé aux voisins et au maire d’alors, de construire son mur. Cela peut être mal, mais, c’est un reflexe de défense.

Avez-vous un duo avec votre père ?
Non. Ce n’est pas d’actualité. Nous sommes en train de faire des soubassements. Il faut qu’on recasse le mur pour boucher le trou, pour que l’eau de l’inondation qui stagne, puisse passer (rires…).

Comptez-vous casser réellement le mur ?
C’est une métaphore. C’est juste pour vous dire que nous avons des projets ensemble.

Quels sont ces projets ?
Je ne vous le dirai pas. C’est confidentiel.

Interview réalisée par Sanou Amadou (Stagiaire)
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