“Bureau Politique du Pdci-Rda : Banny claque la porte ", telle était la grande " Une " hier, du quotidien gouvernemental Fraternité Matin. Cette " Une ", comme ont pu se rendre compte de nombreux " titrologues ", était floue à souhait. L`objectif en valait sans doute la peine. Mais la réalité est que l`ancien premier ministre est trop bien éduqué pour claquer la porte du Bureau Politique de son parti qui n`est autre que le Bureau Politique du parti qui est " la maison de son père ". Le Bureau Politique est un organe du parti et l`ancien premier en est un membre à part entière. Ce qui s`est passé avant-hier n`était qu`une réunion de ce Bureau Politique qui s`est déroulée dans une atmosphère quelque peu particulier, en raison justement de la situation qui prévaut dans le parti. Et l`ancien premier ministre, pour des raisons qui lui sont propres, a préféré ne pas assister à cette réunion jusqu`à la fin. Mais, avant de sortir de la salle de réunion, il a pris soin, de s`excuser auprès du président de son parti, qui n`est autre que le président Henri Konan Bédié. D`ailleurs, Fraternité Matin n`a pas manqué de faire état dans son article, de cette attitude respectueuse de M. Banny. Une attitude qui contraste avec le fait qu`il aurait claqué la porte du Bureau Politique, comme le soutient le journal gouvernemental. Banny peut-il quitter son parti, le Pdci en claquant la porte du Bureau Politique ? Apparemment non ! Si on s`en tient à cette phrase forte qu`il a prononcée le 9 juillet dernier à Yamoussoukro, pendant l`assemblée générale de l`association des élus et cadres du Grand Centre : " Je ne quitterai jamais la maison de mon père ". Avait-il proclamé, la main sur le cœur. La maison dont il parlait est le Pdci-Rda de son " père ", le président Houphouët Boigny. Il est donc toujours membre du Bureau Politique de cette " maison " et le fait qu`il soit sorti de la salle de réunion avant la fin de ladite réunion, ne signifie guère qu`il a claqué la porte. D`ailleurs, de sources très sûres, l`ancien premier ministre et le président de son parti, M. Henri Konan Bédié doivent se rencontrer dans les prochains jours à Daoukro pour se parler. Et selon ces sources, cette rencontre est imminente. Que gagnerait M. Banny à abandonner " la maison de son père " ? A-t-il l`âme d`un fils indigne qui abandonnerait la maison de son père à la moindre incompréhension ? Non, pas du tout. Pour s`en rendre compte, il suffit de se souvenir de son mémorable discours prononcé en 2008 devant le président de son parti à l`étape de Yamoussoukro pendant sa tournée politique. Il suffit aussi de se souvenir, et cela date d`avant-hier seulement, qu`il s`est non seulement excusé avant de quitter la salle de réunion, mais qu`en plus, il n`a fait aucune déclaration publique une fois hors de la salle. Et jusqu`à ce qu`à l`heure où nous mettions sous presse hier, M. Banny n`avait toujours pas fait de déclaration publique. Et cette seule attitude suffit pour affirmer que M. Banny n`a claqué aucune porte. Surtout pas celle de " la maison de son père. ". Il l`a dit, personne ne peut l`exclure de la " maison de son père " et personne effectivement, ne l`a exclu de cette " maison ". Tout comme il ne s`y est pas exclu lui-même. C`est une question d`héritage de père à fils. Et il est certain que cela est si important aux yeux de l`ancien premier ministre que l`idée d`œuvrer à ruiner cet héritage ne lui a jamais effleuré l`esprit. Mais demain qui est un autre jour pas si lointain que cela, nous instruira certainement sur ce qui est vrai. Et sur ce qui est faux. Dans les actes de M. Banny.
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO