Les journalistes du quotidien Le Nouveau Courrier gardés à vue depuis le mardi 13 juillet à la police criminelle pour avoir publié une partie des conclusions du juge d'instruction et des réquisitions du parquet sur l'affaire de la filière café-cacao ne vont être finalement transférés devant le parquet qu'aujourd'hui. Le Directeur de publication, Stéphane Bahi, le directeur des rédactions, Théophile Kouamouo et du rédacteur en chef, Saint-Claver Oula ne connaîtront leur sort que ce vendredi, selon leur avocat Me Désiré Gueu joint au téléphone et l'officier en charge du dossier. Cela veut dire que leur garde à vue a été prolongée de 48 heures après l'expiration de la première qui a débuté le mardi et qui prenait fin le mercredi soir. Selon toujours l'avocat, soit le procureur de la République met fin à la poursuite contre eux, dans ce cas, les gardés à vue recouvreront la liberté et rentreront chez eux, soit le procureur décide de continuer à les poursuivre pour "vol de document administratif" et ils seront déférés à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan(Maca). C'est donc dans cette situation délicate et même intenable que continuent de vivre les trois responsables du journal Le Courrier d'Abidjan. A preuve, le rédacteur en chef, Saint-Claver Oula, a été transféré dans une clinique parce que souffrant, selon un de ses collaborateurs, Franck Toti, joint au téléphone, " d'une inflammation de l'estomac, certainement à cause des conditions exécrables de leur garde à vue (stress dû à la multiplicité des auditions et parce qu'ils ont "dormi" debout") ". Pour l'heure, les organisations ivoiriennes de la presse (Gepci, Synappci, Cnp, Unjci) sont mobilisées pour trouver une issue heureuse à cette affaire. D'ailleurs, le président du Conseil national de la presse (Cnp), Eugène Dié Kacou, joint aussi au téléphone, a dit être en négociation " pour transformer le chef d'accusation de " vol de document administratif " en " délit de presse ".
François Konan
François Konan