Interview / Singo Manigan (Ex-président de la Cnaci) : “Voici pourquoi j’ai claqué la porte”

Ex-président de la Chambre nationale d’Agriculture de Côte d’Ivoire, Singo Manigan a pris fait et cause pour le candidat Laurent Gbagbo. Dans cet entretien, il crie sa colère contre la mauvaise gestion de la filière café-cacao. Une situation qui, dit-il, l’a obligé à prendre ses distances vis- à-vis de ce secteur d’activité.

Président, depuis un certain moment vous vous êtes retiré de la scène politique. Qu’est-ce qui explique cette attitude ?

J’ai été écœuré par le fait que le président Laurent Gbagbo ait confié le fruit de notre travail, c’est-à-dire la filière café-cacao, à des personnes qui l’ont mal gérée. C’est ce qui m’a fait prendre mes distances vis-à-vis de ce secteur. Malgré la colère qui m’animait, je me suis réservé de parler de cet scandale.


Quand le Pdci était aux affaires, vous étiez très présent aux côtés du président Bédié. Aujourd’hui vous soutenez Gbagbo. Que doit-on retenir de ce changement ?

A l’époque, j’étais auprès de Bédié pour parler de développement. Ce qui m’a amené à diriger la Chambre d’agriculture de Côte d’Ivoire. Là, nous avons travaillé pour diminuer la souffrance des planteurs. Bédié étant le président de la République, il nous a beaucoup aidés dans cette mission. Moi, je fais la politique du développement de l’agriculture en Côte d’Ivoire.


Président, vous dites que c’est la mauvaise gestion, de votre filière qui vous a obligé à tourner le dos à cet secteur. Pensez-vous que cette décision est idoine, vu ce que vous apportez à la reforme de cette filière?

Ceux qui avaient en charge la filière café-cacao n’ont fait que détourner de l’argent au lieu de développer la filière. Je ne partageais pas leur vision.


Maintenant qu’ils sont en prison, êtes-vous prêt à revenir ?

C’est parce que ce groupe a été balayé que vous m’apercevez de plus en plus sur la scène. Si le président Gbagbo veut vraiment le développement du secteur du café-cacao et qu’il me sollicite, je suis disposé à apporter mon expertise.

Propos recueillis par J.N