Lutte contre les destructions anarchiques/Abidjan : les arbres surveillés

Les arbres plantés le long des voiries et dans les espaces publics sont de plus en plus abattus par les populations. Le gouverneur du district d’Abidjan, Djédji Amondji, est monté au créneau pour l’interdire.

Des Abidjanais éprouvent une certaine antipathie envers les arbres. Plusieurs arbres, dans différentes communes, sont abattus pour diverses raisons. C’est le constat fait par la direction des parcs et jardins du district d’Abidjan. Le district d’Abidjan a donc pris le problème à bras-le-corps. Il vient d’interdire sur toute l’étendue du territoire cet acte ignoble. Joint par téléphone, pour plus amples explications, le sous-directeur des parcs et jardins du district, Kouassi Kouakou Dabila, note que, depuis quelques semaines, les arbres plantés par les collectivités sur le district d’Abidjan subissent des agressions. C’est le cas du boulevard Valery Giscard d’Estaing où sur environ 200 m, les populations se sont mises à abattre tous les arbres. Selon lui, ces dernières évoquent plusieurs raisons. Soit l’arbre fait écran à leurs magasins ou à leurs domiciles, soit à leurs panneaux publicitaires sur les parterres des voiries. Les animaux sont également mis en cause. Les arbres qui ont été plantés lors de l’opération de planting d’arbres effectuée récemment par le district à Biétry et à Port-Bouët n’ont pas pu grandir. Parce les jeunes plants ont été broutés par les moutons et les bœufs en promenade. Bien que la législation ivoirienne n’ait pas prévu de sanctions, à cet effet, des dispositions ont été prises par le district. Tous ceux qui coupent des arbres pour une raison quelconque, sont obligés de les replanter. Si les agents des mairies constatent, au cours d’une patrouille, qu’il y a un arbre qui est abattu devant un magasin ou un domicile, ils saisissent la direction des parcs et jardins du district d’Abidjan. Sur le lieu, ses agents, après avoir expliqué le bienfait de l’arbre pour cet espace, demandent à l’auteur de l’acte de le replanter. Et, au cas où l’arbre est mort, il replante, au même endroit un nouveau plant de la même espèce. « Nous lui donnons des conseils pour l’entretien du jeune pousse. Il en est de même pour les entreprises responsables des panneaux d’annonce. Quant aux troupeaux, nous demandons aux bergers et bouviers de veiller à ce que leurs troupeaux ne broutent pas les nouvelles plantes », explique-t-il. Le sous-directeur des parcs et jardin note que les arbres qui, pour la plupart sont des lagerstroemia et des terminalia (kôkôma), sont plantés en milieu rural pour permettre aux populations de se mettre à l’abri du soleil.

Adélaïde Konin