Mis aux arrêts mardi par la Police criminelle, les responsables du quotidien Le Nouveau Courrier ont été incarcérés à la Maca hier soir.
Les nouvelles ne sont pas bonnes. La presse privée ivoirienne navigue dans des eaux troubles.
Détenus depuis le mardi 13 juillet dans les locaux de la Police criminelle, Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo et Saint Claver Oula, respectivement directeur de publication, de la rédaction et rédacteur en chef du quotidien «Le Nouveau Courrier», ont été déférés hier au parquet puis placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République Raymond Tchimou.
Les confrères ont été conduits en fin de soirée à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) où ils devraient passer leur première nuit. Depuis jeudi, Saint Claver Oula observe une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention qui ne permettent pas de suivre son traitement médical. Il a même été transporté d'urgence dans une clinique de la place pour y suivre un traitement avant d’être reconduit à la Police criminelle. Le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), Mam Camara, s’est dit «peiné» par cette décision. «Avec l’incarcération de nos camarades, nous faisons un grand pas en arrière en matière de liberté de presse et de démocratie», a-t-il indiqué, en précisant que le Conseil exécutif de l’Unjci allait se réunir dans les plus brefs délais pour apporter aux confrères le soutien dont ils ont besoin. Pour le secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci), Guillaume Gbato, «cette décision est regrettable parce que la place d’un journaliste n’est pas en prison, mais bel et bien dans sa rédaction». Cette décision est d’autant plus regrettable que le procureur de la République a rejeté du revers de la main le vœu des associations professionnelles du monde de la presse, qui ont souhaité que les journalistes soient jugés conformément à la loi de 2004 sur la presse. «Le délit de vol de documents brandi contre eux ne peut être valablement retenu», a estimé Guillaume Gbato. Il est plus que temps que les professionnels des médias en Côte d’Ivoire se mobilisent pour œuvrer à la libération des journalistes incarcérés. Leur tort, avoir publié des conclusions de l’enquête judiciaire ordonnée par le président de la République Laurent Gbagbo, sur les malversations présumées de la filière cacao en Côte d’Ivoire. Convoqué le jour de la parution de l’article, le 13 juillet, les trois journalistes ont été sommés par le procureur de la République, Raymond Tchimou, de révéler la source de leur information, au mépris des règles leur profession.
M’Bah A.
Les nouvelles ne sont pas bonnes. La presse privée ivoirienne navigue dans des eaux troubles.
Détenus depuis le mardi 13 juillet dans les locaux de la Police criminelle, Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo et Saint Claver Oula, respectivement directeur de publication, de la rédaction et rédacteur en chef du quotidien «Le Nouveau Courrier», ont été déférés hier au parquet puis placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République Raymond Tchimou.
Les confrères ont été conduits en fin de soirée à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) où ils devraient passer leur première nuit. Depuis jeudi, Saint Claver Oula observe une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention qui ne permettent pas de suivre son traitement médical. Il a même été transporté d'urgence dans une clinique de la place pour y suivre un traitement avant d’être reconduit à la Police criminelle. Le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), Mam Camara, s’est dit «peiné» par cette décision. «Avec l’incarcération de nos camarades, nous faisons un grand pas en arrière en matière de liberté de presse et de démocratie», a-t-il indiqué, en précisant que le Conseil exécutif de l’Unjci allait se réunir dans les plus brefs délais pour apporter aux confrères le soutien dont ils ont besoin. Pour le secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci), Guillaume Gbato, «cette décision est regrettable parce que la place d’un journaliste n’est pas en prison, mais bel et bien dans sa rédaction». Cette décision est d’autant plus regrettable que le procureur de la République a rejeté du revers de la main le vœu des associations professionnelles du monde de la presse, qui ont souhaité que les journalistes soient jugés conformément à la loi de 2004 sur la presse. «Le délit de vol de documents brandi contre eux ne peut être valablement retenu», a estimé Guillaume Gbato. Il est plus que temps que les professionnels des médias en Côte d’Ivoire se mobilisent pour œuvrer à la libération des journalistes incarcérés. Leur tort, avoir publié des conclusions de l’enquête judiciaire ordonnée par le président de la République Laurent Gbagbo, sur les malversations présumées de la filière cacao en Côte d’Ivoire. Convoqué le jour de la parution de l’article, le 13 juillet, les trois journalistes ont été sommés par le procureur de la République, Raymond Tchimou, de révéler la source de leur information, au mépris des règles leur profession.
M’Bah A.